Cinéma à la maison 2

WE rattrapage :
La loi de Jules Dassin et Buffet Froid!

La loi (1959, avec Gina Lollobrigida, Melina Mercouri, Marcello Mastroianni, Yves Montand, Pierre Brasseur)...casting de luxe pour un film centré autour du pouvoir : la loi, c'est celle du pouvoir et on observe pendant 2h comment il passe de main, se dérobe, sous quelle forme il s'exerce...dès le début on voit que c'est l'appétissante gina qui en détient les clefs et on attendra 2h pour se le voir confirmer... bien filmé, le charme désuet des films des années 50, le sud de l'italie, et le rôle le plus intéressant car le plus complexe pour un montand qui joue un petit caïd de province qui aspire à devenir le "boss" mais rève de respectabilité pour son fiston...la trajectoire du père du fils et de ceux qui leur sont liés annonce les personnages scorcesiens.


Buffet Froid : petit bijou d'humour noir complètement absurde (quoiqu'en 2007 on n'en est pas si loin), servi par un trio d'acteurs en forme (carmet, blier et depardieu du temps ou il était encore acteur)...savoureux!

Tiens, ce soir je vais regarder "Carnets de Voyage" de Walter Salles ...
C'est d'actualité !

L'Gé a écrit:

Tiens, ce soir je vais regarder "Carnets de Voyage" de Walter Salles ...
C'est d'actualité !

Très bon tu ne seras pas déçu! J'ai bcp aimé les paysages et les ambiances décrites, et che est dépeint de manière très réaliste et attachante. J'attends tes commentairres dès demain!

Ce que j’ai bien aimé dans ce film, « Carnets de Voyages ,» c’est d’abord Gael Garcia Bernal, qui incarne très bien l’éveil de la conscience d’un homme, son parti-pris de loyauté (incapable de mentir, au contraire de son ami Granado), son comportement d'homme bien mais non dénué de contradictions, de la compassion spectaculaire (ne pas prendre de gants pour soigner des lépreux), à la générosité discrète (les 15 $ qui partent dans la poches du couple de mineurs).

La deuxième chose que j’aime dans ce film c’est la beauté.
Non seulement la beauté des paysages, mais aussi la beauté des gens. Ce couple de mineurs encore, ces lépreux, ces docteurs, ces filles, ces bonnes sœurs, ces péruviennes, boliviens, chiliens, etc...

Ce voyage commence dans le style picaresque, moitié burlesque, moitié « à nous les p’tites américaines », et finit dans le visionnaire un peu grandiloquent, celui qui déterminera toute la vie du Che par le suite : unifier l’Amérique latine.
Le metteur en scène est brésilien, l’acteur principal est mexicain, les autres acteurs sont argentins...

Fuser, il est appelé Fuser, Ernesto Guevara de la Serna, je pense que ça a trait au Rugby, mais je suis pas sûr. Quelqu’un sait ?

J’aime bien aussi la manière de filmer de Walter Salles, caméra à l’épaule, avec ses plans de coupes serrés et dans la même direction, ce qui accentue l’effet dramatique (dans Central do Brazil aussi il filmait aussi comme ça).


J'ai trouvé quelques vraies photos du vrai voyage ...

Les photos du vrai voyage me semble être assez proche de l'ambiance du film en tout cas.

Qu'est ce que tu appeles des plans serrés dans la même direction?

c0rt0maltese a écrit:

Les photos du vrai voyage me semble être assez proche de l'ambiance du film en tout cas.

Qu'est ce que tu appeles des plans serrés dans la même direction?

En général, dans le langage cinématographique habituel (celui auquel on est habitué, qu'on lit sans effort) un metteur en scène, aprés avoir fait un plan sur un personnage avec la caméra placée à tel endroit, fait le plan suivant sur le même personnage, avec la caméra placée ailleurs, la déplaçant d'un angle suffisant, disons, au moins 30° (s'il y a deux personnages, ça devient un champ / contre-champ, donc environ à 180 %, un coup sur 1 personnage, un coup sur l'autre)

Qu'est-ce qu'il se passe alors si la caméra n'est pas déplacée, si seulement le personnage a bougé ou seulement la distance caméra-personnage (avec sa focale) ?
L'effet surprend : il produit soit un effet "stroboscopique" soit une effet "de zoom"... ces deux effets produisent de la dramatisation, dans le sens où, comme ce n'est pas le langage habituel, on se dit inconsciemment "aie , il se passe quelque-chose !" ... nous sommes immédiatement attentifs..

Certains metteurs en scène de films de kung-fu ou de westerns spaghetti des années 60 exploitaient l'effet zoom à outrance : d'ailleurs, ils faisaient vraiment un zoom (filant, je veux dire).
Bon, ça ne dénotait pas une grande finesse de mise en scène !

L'Gé a écrit:

L'effet surprend : il produit soit un effet "stroboscopique" soit une effet "de zoom"... ces deux effets produisent de la dramatisation, dans le sens où, comme ce n'est pas le langage habituel, on se dit inconsciemment "aie , il se passe quelque-chose !" ... nous sommes immédiatement attentifs..

L'effet de zoom je vois bien mais je ne comprends pas l'effet stroboscopique. Si on change rapidement d'une caméra à l'autre d'accord mais si on reste sur la même, ca ne donne pas l'impression que le perso rentre et sort du cadre?

c0rt0maltese a écrit:

L'Gé a écrit:

L'effet surprend : il produit soit un effet "stroboscopique" soit une effet "de zoom"... ces deux effets produisent de la dramatisation, dans le sens où, comme ce n'est pas le langage habituel, on se dit inconsciemment "aie , il se passe quelque-chose !" ... nous sommes immédiatement attentifs..

L'effet de zoom je vois bien mais je ne comprends pas l'effet stroboscopique. Si on change rapidement d'une caméra à l'autre d'accord mais si on reste sur la même, ca ne donne pas l'impression que le perso rentre et sort du cadre?

La maximum de cet efet stroboscospique (saccadé, si tu veux) serait avec une caméra en plan fixe sur un personnage, lui même en mouvement, bien sûr. Et au montage tu coupes des morceaux de temps en temps.

Quand c'est bien fait, ça donne l'impression de mouvements enchainés sans temps mort, de tension, de stress... La scène du départ en moto dans "carnets..." est filmée de cette manière (si je me rappelle bien ! )

C'est pas facile de faire ça bien. Les monteurs, quand ils sont bons peuvent "sauver" un film !
C'est comme le "cut" en fin d'un plan, qui doit s'enchainer avec le plan suivant. C'est une vraie technique qui a son "langage" aussi.
Par exemple : quelqu'un sort d'une pièce par une porte dans le 1er plan (caméra dans la 1ère pièce), et rentre dans une 2ème pièce dans le plan suivant (caméra dans la 2ème pièce, en contre-champ).
Il se trouve que dans le langage cinématographique auquel on est habitué, si tu enchaines à la milliseconde prés les 2 plans comme dans la réalité, l'effet est totalement désastreux. On a l'impression que le personnage hésite, et même recule, avant d'entrer.
Le bon enchainement c'est :
1- dans le 1er plan, le personnage ouvre et commence à passer la porte
2- dans le 2nd plan (en contre-champ), il ferme la porte
Il ne faut pas le voir "entrer"... notre oeil/cerveau invente ce qui manque. Toutes les ellipses fonctionnent de la même manière...
Un personnage prends les clés de sa bagnole sur le bord de la table chez lui. Puis, il sort de sa bagnole devant chez sa belle qui l'attend sur le perron. On sait alors qu'il est sorti de chez lui, qu'il a descendu les escaliers, qu'il a ouvert la bagnole ... etc... etc

Il y a des ellipses magnifiques et malicieuses chez Lubitsch par exemple... où un seul plan sur une porte de chambre d'hotel, rien que ce plan, nous dit que le garçon et la fille, finalement, se sont reconciliés, qu'ils ont bien rit, et que là, derrière cette porte, ils font l'amour ...

Je crois que certains ont dit l'avoir aimé ?!
J'ai vu "The Descent" hier soir ...

Excellent !

Renouvelle le genre "ils partirent à six djeuns et d'horreurs en massacres, ils ne se retrouvèrent plus que ? à la fin"
Là d'abord, c'est six femmes ! ... genre petites filles des héros de Délivrance.
Et ensuite, l'angoisse du spéléologue, eh ben ça marche complètement avec moi (être coinçé dans un boyau noir et humide... brrrr).

Malgré quelques mauvaises habitudes qui m'exaspèrent un peu ...
- les sempiternelles fausses-peurs-avant-la-vraie, ok, il les faut, mais quand elles sont trop bruyantes et trop téléphonées et qu'il y en a 3 de suite, ça tend à m'agaçer !
- la jeune femme un peu fragile qui se transforme en guerrière sanglante (mouais)
.. c'est trés bien mené et la fin est sublime !

D'accord pour la fin. Je laisse à The descent cette qualité.

Par contre, outre les biais que tu évoquais, j'ajouterai que le côté six filles (une black, une blanche, une indienne, une lesbienne...) courant en T-shirt mouillés poursuivies par des gollums albinos étaient souvent dans le stéréotype. Très lourd stéréotype. (Girl power pas besoin des mecs nia nia nia, je suis une femme forte)

En plus, on retrouve tout le temps les mêmes scènes que dans les classiques du genre, (Alien entre autres) la montre qui sonne alors que le danger s'éloigne, le méchant vilain tout à coté mais qui finalement s'en va, la lutte intestine entre les gentils, c'est prévisible...

Et puis finalement dans ce film j'ai plus flippé par les imprévus qui apparaissent d'un coup et me font sursauter (et aussi passer pour un con dans le ciné) que part l'ambiance spéléologique lourde et stressante. Non pas aimé moi

J'ai bien aimé sans plus.

c'est quand meme franchement pas crédible. Vous me direz c'est pas le but mais bon. je pense que le film aurait pu etre vachement plus stressant sans ces monstres ridicules. Quant à la fin... trop facile de genre de rebondissement !

Argh ! vous êtes durs …

Je trouve que cette typique bataille de survivance se double d’un règlement de compte personnel assez mystérieux (pas vraiment expliqué, et c'est ça qui est bien), tout à fait amoral, et tout à fait intéressant.

Je trouve que le potentiel de panique qu'a la spéléo avec ces ténèbres étouffantes est trés bien rendu. Beaucoup d’angoisse est générée par ce hors-champ, forcément totalement noir, comme dans les meilleurs films d’angoisse de Tourneur.

Non ... une réussite du genre, pour moi (y'a tellement de cochonneries dans le genre)

The Descent ne révolutionne rien, mais c'est l'un des meilleurs films du genre depuis des années je trouve... Avec Open Water... Je suis fan, très fan !

L'Gé a écrit:

Argh ! vous êtes durs …

Je trouve que cette typique bataille de survivance se double d’un règlement de compte personnel assez mystérieux (pas vraiment expliqué, et c'est ça qui est bien), tout à fait amoral, et tout à fait intéressant.

Loooooooooool!

Tu parles elle couchait avec son mari! Rien de mystérieux quand aux motifs de vengeance!

nakata a écrit:

The Descent ne révolutionne rien, mais c'est l'un des meilleurs films du genre depuis des années je trouve... Avec Open Water... Je suis fan, très fan !

Ben Open water je l ai trouvé vachement mieux. Mois excentrique, plus crédible avec ses longs plans séquences.
y a juste la fin un peu...abrupte.

c0rt0maltese a écrit:

y a juste la fin un peu...abrupte.

C'est un Blair Witch de la mer, quoi !

nakata a écrit:

c0rt0maltese a écrit:

y a juste la fin un peu...abrupte.

C'est un Blair Witch de la mer, quoi !

En espérant qu'il nous fasse pas un deux!

Dans un tout autre registre je viens de voir les particules elémentaires, ce fut une grande souffrance. On est pas dans la subtilité de La vie des autres ou d'un good bye lénine là! C'est de la bonne production allemande à l'ancienne qui n'est pas sans rapeller de la série type Cobra ou Derrick. mais s'il n'y avait que ça encore...
Mais non ils ont aussi complètement dénaturés les propos de houellebecq et ses idées, pour n'ètre que partiellement et ponctuellement présentées via un dialogue par ci par là. L'aspect fictionnel est occulté, la fin modifié, en un smiley résumé

c0rt0maltese a écrit:

nakata a écrit:

c0rt0maltese a écrit:

y a juste la fin un peu...abrupte.

C'est un Blair Witch de la mer, quoi !

En espérant qu'il nous fasse pas un deux!

Eh bien je vais te décevoir mais... http://www.dvdrama.com/news.php?15758

C'est fou! Je vais envoyer mon CV pour être scénariste à Hollywood!