Encore un suicidé dans la branche automobile

Le dernier est reconnu en accident du travail, une première. D'habitude l'employeur évoquait quasi la crise de la cinquantaine.

C'est une première! Peut-être que maintenant les cas précédents vont être requalifiés : cela permettrait aux familles de ces personnes de recevoir une indemnité pour compenser la perte de l'être cher (et qui risquait d'être l'apporteur de fonds de la maison!)

vanémel a écrit:

Le dernier est reconnu en accident du travail, une première. D'habitude l'employeur évoquait quasi la crise de la cinquantaine.

5 suicides dans la même usine ! Doit y avoir un problème en effet.
Je ne suis même pas étonné ! Les conditions de travail deviennent inhumaines partout. Il faut travailler plus pour que les actionnaires gagnent plus. On aboutit à travailler plus pour vivre moins.

yapadebug a écrit:

vanémel a écrit:

Le dernier est reconnu en accident du travail, une première. D'habitude l'employeur évoquait quasi la crise de la cinquantaine.

5 suicides dans la même usine ! Doit y avoir un problème en effet.
Je ne suis même pas étonné ! Les conditions de travail deviennent inhumaines partout. Il faut travailler plus pour que les actionnaires gagnent plus. On aboutit à travailler plus pour vivre moins.

Ca se passe dans les hautes sphères de la boîte... dans le cabinet de création, où ne travaille que l'élite de la construction automobile...
A mon avis, en cherchant bien, dans tous les secteurs du travail, il y a tellement de pression, maintenant, que les gens craquent.
A France 2, on a par exemple Delarue qui se tape des mauvais trips dans un vol longue distance... on a des gens remplis de schnouf dans les "producteurs", mais en bas de l'échelle, on a l'alcoolisme, ce suicide à petit feu... au point que la cantine a été obligée d'interdire la fourniture d'alcool en dehors des repas, à la buvette, sur ordre du CHSCT.

clomani a écrit:

yapadebug a écrit:

vanémel a écrit:

Le dernier est reconnu en accident du travail, une première. D'habitude l'employeur évoquait quasi la crise de la cinquantaine.

5 suicides dans la même usine ! Doit y avoir un problème en effet.
Je ne suis même pas étonné ! Les conditions de travail deviennent inhumaines partout. Il faut travailler plus pour que les actionnaires gagnent plus. On aboutit à travailler plus pour vivre moins.

Ca se passe dans les hautes sphères de la boîte... dans le cabinet de création, où ne travaille que l'élite de la construction automobile...
A mon avis, en cherchant bien, dans tous les secteurs du travail, il y a tellement de pression, maintenant, que les gens craquent.
A France 2, on a par exemple Delarue qui se tape des mauvais trips dans un vol longue distance... on a des gens remplis de schnouf dans les "producteurs", mais en bas de l'échelle, on a l'alcoolisme, ce suicide à petit feu... au point que la cantine a été obligée d'interdire la fourniture d'alcool en dehors des repas, à la buvette, sur ordre du CHSCT.

Mario, 55 ans, père de cinq enfants, a mis fin à ses jours lundi, en se pendant dans une allée de stockage de l’atelier de montage

Je sais pas si celui là faisait parti de l'élite. J'ai plus l'impression qu'il s'agissait d'un manoeuvre de 55 balais.

vanémel a écrit:

clomani a écrit:

yapadebug a écrit:

vanémel a écrit:

Le dernier est reconnu en accident du travail, une première. D'habitude l'employeur évoquait quasi la crise de la cinquantaine.

5 suicides dans la même usine ! Doit y avoir un problème en effet.
Je ne suis même pas étonné ! Les conditions de travail deviennent inhumaines partout. Il faut travailler plus pour que les actionnaires gagnent plus. On aboutit à travailler plus pour vivre moins.

Ca se passe dans les hautes sphères de la boîte... dans le cabinet de création, où ne travaille que l'élite de la construction automobile...
A mon avis, en cherchant bien, dans tous les secteurs du travail, il y a tellement de pression, maintenant, que les gens craquent.
A France 2, on a par exemple Delarue qui se tape des mauvais trips dans un vol longue distance... on a des gens remplis de schnouf dans les "producteurs", mais en bas de l'échelle, on a l'alcoolisme, ce suicide à petit feu... au point que la cantine a été obligée d'interdire la fourniture d'alcool en dehors des repas, à la buvette, sur ordre du CHSCT.

Mario, 55 ans, père de cinq enfants, a mis fin à ses jours lundi, en se pendant dans une allée de stockage de l’atelier de montage

Je sais pas si celui là faisait parti de l'élite. J'ai plus l'impression qu'il s'agissait d'un manoeuvre de 55 balais.

Ah, oui, peut-être... mais les autres suicides étaient dans les hautes sphères de la création... j'ai vu un sujet là-dessus ch'ais plus où l'autre jour.

On connait d'avance la réponse du patronnat, non ?
"C'est la faute à l'ARTT ! ... augmentation des vacances = augmentation de la productivité"

dans le marianne de cette semaine, un article sur l'autre epidemie de suicides (chez renault), avec en parallèle le quotidien d'un chef de projet...

...il n'y a eu réaction dans la boite que quand les cadresont apostrophé en direct le pédégé (les amortisseurs jouaient trop bien leur role entre les 2 et ghosn ne savait sans doute meme pas à quel niveau de stress il soumet ses troupes)

quelques mois apres les actions sont en cours, ça redescend la pyramide hiérarchique a coups de powerpoint creux, on explique aux chefs de projet qui ont 15 ans de boutique qu'on va leur adjoindre des experts en automobile...le coup de grâce : au bout de 15 ans le mec devcouvre qu'il est nul car il a besoin d'un expert dans son metier pour l'aider...

on peut continuer à se foutre en l'air en paix!

a part ça ce matin, moi, chopé par mon chef pour 1h de reunion pour faire le planning de comment il faut transferer mon boulot aux esclaves qui vont me remplacer dans un centre de services d'ici la fin de l'année... je sens que je vais etre hyper actif sur le sujet!

Impossible de se prononcer sur le cas de Peugeot.
J'ai été témoin d'une affaire terrible dans un centre de vacances pour les vieux (Petits frères des pauvres), il y a une trentaine d'années. Un dame s'était suicidée... puis 4 autres. Le séjour a été interrompu. Il n'y avait bien entendu pas de "stress" (bien au contraire) mais il y a eu une sorte d'effet contagion.
Le stress au boulot :
Il y a le harcèlement ("Vous êtes nul, bon à rien"...). Je crois qu'on peut quand même faire une différence entre le mec qui est employé ou ouvrier à 1 300 euros/mois et celui qui palpe 3 à 4 000 euros. Le premier ne peut pas "regonfler" ses batteries le soir ou le week-end. Le second peut se barrer dans la maison de campagne, faire du ski nautique...
Il ne me paraît pas anormal que celui qui gagne 3 ou 4 000 euros en bavent un peu plus que l'autre. Le "petit", lui, en plus des emmerdes pro, il doit boucler sa fin de mois. Son stress est "jour et nuit".
Dans ma boîte, au moment où j'étais au placard, j'ai connu un cadre sup (ex conseiller d'Hidalgo) dans la même situation. Sauf que moi, j'étais fliqué en permanence, lui, il avait installé un clic-clac dans son bureau et en profitait pour faire la sieste et préparer l'ENA.

Les caissiers de Carrefour se font insulter toute la journée par les clients (de gauche comme de droite, au passage...) et ne se suicident pas. C'est pourtant pas marrant marrant...

lerouge a écrit:

Il ne me paraît pas anormal que celui qui gagne 3 ou 4 000 euros en bavent un peu plus que l'autre.

C'est même ce que se dit le "cadre" qui gagne 3000/4000 € / mois !
"Merde, je suis quand bien payé, les autres m'attendent, je suis à la bourre, ouh la la, mon travail n'est pas bon, je suis responsable que diable, faut recommencer, la performance de l'équipe dépend de son maillon le plus faible, c'est moi le maillon faible ?!... est-ce que je vaux encore quelque-chose. ?.. est-ce que je vais m'en sortir?...."


c'est le syndrome Jean-Claude Romand ...

lerouge a écrit:

Impossible de se prononcer sur le cas de Peugeot.
J'ai été témoin d'une affaire terrible dans un centre de vacances pour les vieux (Petits frères des pauvres), il y a une trentaine d'années. Un dame s'était suicidée... puis 4 autres. Le séjour a été interrompu. Il n'y avait bien entendu pas de "stress" (bien au contraire) mais il y a eu une sorte d'effet contagion.
Le stress au boulot :
Il y a le harcèlement ("Vous êtes nul, bon à rien"...). Je crois qu'on peut quand même faire une différence entre le mec qui est employé ou ouvrier à 1 300 euros/mois et celui qui palpe 3 à 4 000 euros. Le premier ne peut pas "regonfler" ses batteries le soir ou le week-end. Le second peut se barrer dans la maison de campagne, faire du ski nautique...
Il ne me paraît pas anormal que celui qui gagne 3 ou 4 000 euros en bavent un peu plus que l'autre. Le "petit", lui, en plus des emmerdes pro, il doit boucler sa fin de mois. Son stress est "jour et nuit".
Dans ma boîte, au moment où j'étais au placard, j'ai connu un cadre sup (ex conseiller d'Hidalgo) dans la même situation. Sauf que moi, j'étais fliqué en permanence, lui, il avait installé un clic-clac dans son bureau et en profitait pour faire la sieste et préparer l'ENA.

Les caissiers de Carrefour se font insulter toute la journée par les clients (de gauche comme de droite, au passage...) et ne se suicident pas. C'est pourtant pas marrant marrant...

le problème c'est que le "harcelé" à 4000 euros répercute le harcèlement sur ceux à 1300 euros... C'est d'ailleurs le but du jeu.

Ma nièce a fait une école de commerce et elle m'expliquait qu'on leur apprenait comment harceler les gens pour améliorer la productivité, j'ai même vu ses cours de "management des entreprises" où c'est expliqué ! Elle disait qu'aux USA on essayait d'améliorer la productivité par l'émulation, par des primes, et qu'en France c'était par le harcèlement. Elle m'a dit: "Aux USA c'est la carotte et en France c'est le baton !". Ca l'a d'autant plus frappée qu'elle a travaillé un an aux USA.

En passant, chez Carrefour je ne sais pas, mais il y a eu 2 suicides de caissières en 1 an chez Géant Casino, pas loin de chez moi.

yapadebug a écrit:

lerouge a écrit:

Impossible de se prononcer sur le cas de Peugeot.
J'ai été témoin d'une affaire terrible dans un centre de vacances pour les vieux (Petits frères des pauvres), il y a une trentaine d'années. Un dame s'était suicidée... puis 4 autres. Le séjour a été interrompu. Il n'y avait bien entendu pas de "stress" (bien au contraire) mais il y a eu une sorte d'effet contagion.
Le stress au boulot :
Il y a le harcèlement ("Vous êtes nul, bon à rien"...). Je crois qu'on peut quand même faire une différence entre le mec qui est employé ou ouvrier à 1 300 euros/mois et celui qui palpe 3 à 4 000 euros. Le premier ne peut pas "regonfler" ses batteries le soir ou le week-end. Le second peut se barrer dans la maison de campagne, faire du ski nautique...
Il ne me paraît pas anormal que celui qui gagne 3 ou 4 000 euros en bavent un peu plus que l'autre. Le "petit", lui, en plus des emmerdes pro, il doit boucler sa fin de mois. Son stress est "jour et nuit".
Dans ma boîte, au moment où j'étais au placard, j'ai connu un cadre sup (ex conseiller d'Hidalgo) dans la même situation. Sauf que moi, j'étais fliqué en permanence, lui, il avait installé un clic-clac dans son bureau et en profitait pour faire la sieste et préparer l'ENA.

Les caissiers de Carrefour se font insulter toute la journée par les clients (de gauche comme de droite, au passage...) et ne se suicident pas. C'est pourtant pas marrant marrant...

le problème c'est que le "harcelé" à 4000 euros répercute le harcèlement sur ceux à 1300 euros... C'est d'ailleurs le but du jeu.

Ma nièce a fait une école de commerce et elle m'expliquait qu'on leur apprenait comment harceler les gens pour améliorer la productivité, j'ai même vu ses cours de "management des entreprises" où c'est expliqué ! Elle disait qu'aux USA on essayait d'améliorer la productivité par l'émulation, par des primes, et qu'en France c'était par le harcèlement. Elle m'a dit: "Aux USA c'est la carotte et en France c'est le baton !". Ca l'a d'autant plus frappée qu'elle a travaillé un an aux USA.

En passant, chez Carrefour je ne sais pas, mais il y a eu 2 suicides de caissières en 1 an chez Géant Casino, pas loin de chez moi.

2 suicides en un an ? C'est "à cause du boulot" ? En plus, 2 sur plus de 10 000/an, boff... Je ne suis pas persuadé que c'est un signe de quelque chose de représentatif.
Par ailleurs, sauf cas rarissime, nul ne se suicide pour UNE raison particulière. Le type pour qui ça se passe très mal au boulot mais parfaitement bien ailleurs (femme, enfants, parents, amis...) ne se suicide pas.

Le suicide ne s'attrape pas comme une maladie honteuse ! Je me demande s'il n'a pas remplacé la lutte syndicale... suicide : dernière façon de dire merde au patron ! Etant donné la façon de plus en plus "je presse le citron des cadres... qui vont presser le citron des petits cadres... qui vont répercuter le stress en pressant le citron des employés etc... jusqu'en bas de la hiérarchie, ça existe"...
En haut, ils sont pressés par les actionnaires, en bas ils sont pressés par les cheffaillons.
Dans notre société où tout devient ringard très vite, où la télé ne fait que des émissions où on élimine à coup de SMS le candidat qui ne nous plaît pas, où le non emploi et la non valeur du salariat font que les salariés sont de plus en plus fragilisés, la dernière dignité qu'il reste à un employé, qu'il soit en haut ou en bas de la hiérarchie, c'est de se tuer... ou de plonger dans la déprime, qui peut tout à fait mener au suicide... ou de se perdre dans une addiction quelconque.
Plus on est haut dans la hiérarchie, plus on a à perdre et plus on est isolé. En plus, la nouvelle politique du patronnat consiste à diviser, à isoler de plus en plus les gens. Avant (il y a un certain temps) les syndicats arrivaient à instaurer de la solidarité, en bas de la hiérarchie au moins... j'ai le souvenir d'ouvriers qui se battaient pour garder leur outil de travail... MétalEurope... ils se sont battus contre des patrons menteurs et voleurs, et ça a créé une solidarité. C'était quand ? Il y a 8 ans à peu près ? Ne parlons pas de Lipp ! Quand on se bat, on ne pense plus au suicide.
Notre société fait tout pour nous lessiver, nous faire baisser les bras, nous dire qu'on est des nuls, et qu'on peut être remplacés par n'importe qui... mais c'est du pur mensonge. En fait, tout a contribué à dévaloriser le travail en valorisant le fric, la frime, le fait de posséder... mais quand les bourses se casseront la gueule, plus personne ne saura se battre ensemble.
Il faudrait trouver une nouvelle façon de faire du syndicalisme...

clomani a écrit:

Le suicide ne s'attrape pas comme une maladie honteuse ! Je me demande s'il n'a pas remplacé la lutte syndicale... suicide : dernière façon de dire merde au patron ! Etant donné la façon de plus en plus "je presse le citron des cadres... qui vont presser le citron des petits cadres... qui vont répercuter le stress en pressant le citron des employés etc... jusqu'en bas de la hiérarchie, ça existe"...
En haut, ils sont pressés par les actionnaires, en bas ils sont pressés par les cheffaillons.
Dans notre société où tout devient ringard très vite, où la télé ne fait que des émissions où on élimine à coup de SMS le candidat qui ne nous plaît pas, où le non emploi et la non valeur du salariat font que les salariés sont de plus en plus fragilisés, la dernière dignité qu'il reste à un employé, qu'il soit en haut ou en bas de la hiérarchie, c'est de se tuer... ou de plonger dans la déprime, qui peut tout à fait mener au suicide... ou de se perdre dans une addiction quelconque.
Plus on est haut dans la hiérarchie, plus on a à perdre et plus on est isolé. En plus, la nouvelle politique du patronnat consiste à diviser, à isoler de plus en plus les gens. Avant (il y a un certain temps) les syndicats arrivaient à instaurer de la solidarité, en bas de la hiérarchie au moins... j'ai le souvenir d'ouvriers qui se battaient pour garder leur outil de travail... MétalEurope... ils se sont battus contre des patrons menteurs et voleurs, et ça a créé une solidarité. C'était quand ? Il y a 8 ans à peu près ? Ne parlons pas de Lipp ! Quand on se bat, on ne pense plus au suicide.
Notre société fait tout pour nous lessiver, nous faire baisser les bras, nous dire qu'on est des nuls, et qu'on peut être remplacés par n'importe qui... mais c'est du pur mensonge. En fait, tout a contribué à dévaloriser le travail en valorisant le fric, la frime, le fait de posséder... mais quand les bourses se casseront la gueule, plus personne ne saura se battre ensemble.
Il faudrait trouver une nouvelle façon de faire du syndicalisme...

C'est assez juste... mais si tout va jusqu'au plus petit, c'est bien que ces derniers ne sont pas plus sympas que les premiers. C'est la nature humaine et non les seuls patrons qui sont des affreux.
Quant au "on peut vous remplacer par n'importe qui", il est bien évident que c'est la vérité dans 99% des cas. Quand on part à la retraite, on est bien remplacé. Non ?

clomani a écrit:

Il faudrait trouver une nouvelle façon de faire du syndicalisme...

L'espoir fait vivre....Reste que de nombreuses personnes rachètent des années pour vite se tirer à la retraite...quand Sarkozy veut faire bosser les seniors...

lerouge a écrit:

yapadebug a écrit:

lerouge a écrit:

Impossible de se prononcer sur le cas de Peugeot.
J'ai été témoin d'une affaire terrible dans un centre de vacances pour les vieux (Petits frères des pauvres), il y a une trentaine d'années. Un dame s'était suicidée... puis 4 autres. Le séjour a été interrompu. Il n'y avait bien entendu pas de "stress" (bien au contraire) mais il y a eu une sorte d'effet contagion.
Le stress au boulot :
Il y a le harcèlement ("Vous êtes nul, bon à rien"...). Je crois qu'on peut quand même faire une différence entre le mec qui est employé ou ouvrier à 1 300 euros/mois et celui qui palpe 3 à 4 000 euros. Le premier ne peut pas "regonfler" ses batteries le soir ou le week-end. Le second peut se barrer dans la maison de campagne, faire du ski nautique...
Il ne me paraît pas anormal que celui qui gagne 3 ou 4 000 euros en bavent un peu plus que l'autre. Le "petit", lui, en plus des emmerdes pro, il doit boucler sa fin de mois. Son stress est "jour et nuit".
Dans ma boîte, au moment où j'étais au placard, j'ai connu un cadre sup (ex conseiller d'Hidalgo) dans la même situation. Sauf que moi, j'étais fliqué en permanence, lui, il avait installé un clic-clac dans son bureau et en profitait pour faire la sieste et préparer l'ENA.

Les caissiers de Carrefour se font insulter toute la journée par les clients (de gauche comme de droite, au passage...) et ne se suicident pas. C'est pourtant pas marrant marrant...

le problème c'est que le "harcelé" à 4000 euros répercute le harcèlement sur ceux à 1300 euros... C'est d'ailleurs le but du jeu.

Ma nièce a fait une école de commerce et elle m'expliquait qu'on leur apprenait comment harceler les gens pour améliorer la productivité, j'ai même vu ses cours de "management des entreprises" où c'est expliqué ! Elle disait qu'aux USA on essayait d'améliorer la productivité par l'émulation, par des primes, et qu'en France c'était par le harcèlement. Elle m'a dit: "Aux USA c'est la carotte et en France c'est le baton !". Ca l'a d'autant plus frappée qu'elle a travaillé un an aux USA.

En passant, chez Carrefour je ne sais pas, mais il y a eu 2 suicides de caissières en 1 an chez Géant Casino, pas loin de chez moi.

2 suicides en un an ? C'est "à cause du boulot" ? En plus, 2 sur plus de 10 000/an, boff... Je ne suis pas persuadé que c'est un signe de quelque chose de représentatif.
Par ailleurs, sauf cas rarissime, nul ne se suicide pour UNE raison particulière. Le type pour qui ça se passe très mal au boulot mais parfaitement bien ailleurs (femme, enfants, parents, amis...) ne se suicide pas.

Je ne sais pas si c'est à cause du boulot. C'est difficile à savoir ça. je ne suis pas non plus persuadé que c'est représentatif.

le choix du lieu n'est pas fait au hasard pour le suicidé...

or la personne dont il est question est le 2e qui se fout en l'air sur son lieu de travail. Ca tendrait à accréditer la thèse que le boulot n'est pas une motivation mineure dans son geste...

billbaroud35 a écrit:

le choix du lieu n'est pas fait au hasard pour le suicidé...

or la personne dont il est question est le 2e qui se fout en l'air sur son lieu de travail. Ca tendrait à accréditer la thèse que le boulot n'est pas une motivation mineure dans son geste...

Itou.

billbaroud35 a écrit:

le choix du lieu n'est pas fait au hasard pour le suicidé...

or la personne dont il est question est le 2e qui se fout en l'air sur son lieu de travail. Ca tendrait à accréditer la thèse que le boulot n'est pas une motivation mineure dans son geste...

Je vous l'ai dit, Bill. Il y a eu 6 personnes âgées qui se sont suicidées dans un centre des petits frères des pauvres. Un centre de VACANCES.
Il y a eu aussi M. de Grossouvre qui s'est suicidé (?) à l'Elysée, son lieu de travail. ça accrédite quoi ?

yapadebug a écrit:

lerouge a écrit:

yapadebug a écrit:

lerouge a écrit:

Impossible de se prononcer sur le cas de Peugeot.
J'ai été témoin d'une affaire terrible dans un centre de vacances pour les vieux (Petits frères des pauvres), il y a une trentaine d'années. Un dame s'était suicidée... puis 4 autres. Le séjour a été interrompu. Il n'y avait bien entendu pas de "stress" (bien au contraire) mais il y a eu une sorte d'effet contagion.
Le stress au boulot :
Il y a le harcèlement ("Vous êtes nul, bon à rien"...). Je crois qu'on peut quand même faire une différence entre le mec qui est employé ou ouvrier à 1 300 euros/mois et celui qui palpe 3 à 4 000 euros. Le premier ne peut pas "regonfler" ses batteries le soir ou le week-end. Le second peut se barrer dans la maison de campagne, faire du ski nautique...
Il ne me paraît pas anormal que celui qui gagne 3 ou 4 000 euros en bavent un peu plus que l'autre. Le "petit", lui, en plus des emmerdes pro, il doit boucler sa fin de mois. Son stress est "jour et nuit".
Dans ma boîte, au moment où j'étais au placard, j'ai connu un cadre sup (ex conseiller d'Hidalgo) dans la même situation. Sauf que moi, j'étais fliqué en permanence, lui, il avait installé un clic-clac dans son bureau et en profitait pour faire la sieste et préparer l'ENA.

Les caissiers de Carrefour se font insulter toute la journée par les clients (de gauche comme de droite, au passage...) et ne se suicident pas. C'est pourtant pas marrant marrant...

le problème c'est que le "harcelé" à 4000 euros répercute le harcèlement sur ceux à 1300 euros... C'est d'ailleurs le but du jeu.

Ma nièce a fait une école de commerce et elle m'expliquait qu'on leur apprenait comment harceler les gens pour améliorer la productivité, j'ai même vu ses cours de "management des entreprises" où c'est expliqué ! Elle disait qu'aux USA on essayait d'améliorer la productivité par l'émulation, par des primes, et qu'en France c'était par le harcèlement. Elle m'a dit: "Aux USA c'est la carotte et en France c'est le baton !". Ca l'a d'autant plus frappée qu'elle a travaillé un an aux USA.

En passant, chez Carrefour je ne sais pas, mais il y a eu 2 suicides de caissières en 1 an chez Géant Casino, pas loin de chez moi.

2 suicides en un an ? C'est "à cause du boulot" ? En plus, 2 sur plus de 10 000/an, boff... Je ne suis pas persuadé que c'est un signe de quelque chose de représentatif.
Par ailleurs, sauf cas rarissime, nul ne se suicide pour UNE raison particulière. Le type pour qui ça se passe très mal au boulot mais parfaitement bien ailleurs (femme, enfants, parents, amis...) ne se suicide pas.

Je ne sais pas si c'est à cause du boulot. C'est difficile à savoir ça. je ne suis pas non plus persuadé que c'est représentatif.

Ce qu'on sait là est la partie émergée de l'iceberg... mais dans ma boîte, y'a plein de gens qui ont petit à petit perdu pied, sont tombés en déprime... arrêt longue maladie (oui, la déprime aussi). J'avais un copain antillais, super pro du trucage... certes déjà un peu "fragile" de nature. En régie, pendant une émission, le truqueur a tout intérêt à être complètement au top et à assurer (avait, parce que bon, les trucages, j'ai comme l'impression qu'on n'en fait plus... l'ordinateur fait tout ça)... Je l'ai vu dégringoler petit à petit... anxiolytiques... puis arrêts maladie... puis longs arrêts maladie. Quelques années plus tard, convoquée pour une visite médicale, je tombe sur lui, qui faisait sa visite de "reprise" de travail. Bouffi par les médocs, il était méconnaissable. Il savait à peine qui j'étais (alors qu'on avait bringué ensemble) et parlait un peu comme un automate. Il a fini par quitter la société... parce qu'incapable certainement de s'adapter au nouveau rythme. Je crois qu'il "tenait" parce qu'il avait un lien très fort avec sa fille devenue adulte, mais sa femme l'avait quitté, bref, la descente aux enfers classique. Depuis quelques années, il y a des "morts brutales" de salariés annoncés sur le journal interne de la boîte... des gens jeunes. J'en ai connu au moins deux, qui bossaient au journal et qui se sont suicidés... en général des gens plutôt gentils et sympas. Pas des gros cons qui, bizarrement, arrivent à résister à la pression.

Sur le cas Mario, j'ai l'impression que l'on demande à un type de 55 ans d'avoir le meme rendement qu'à 20 ou 30 piges. Impossible à tenir pour tout etre normalement constitué.

Pour gagner en productivité, la chasse aux temps morts est lancée, via de nouvelles méthodes de travail - «Hoshin», «Apolo», «Apoqua» - copiées sur la référence du secteur, Toyota. «La méthode a pour but de supprimer les postes lourds, mais parallèlement on supprime aussi les postes légers, ce qui pose problème aux collègues âgés ou handicapés», s’inquiète la CFDT.

Il y a quelques joirs, j'ai appelé au téléphone un copain de la boîte où j'étais avant, il m'a confirmé ce que j'avais pressenti en ayant une parole ou deux avec d'autres : tous sont complètement démotivés, les boulots intéressants ont été externalisés, tous subissent une pression terrible, ils ne connaissent même plus le nom des cadres de direction, qu'ils n'ont bien entendu jamais vus... et malgré tout la boîte fait des affaires en or... en cotation boursière!

Cherchez l'erreur!

Gotch a écrit:

Il y a quelques joirs, j'ai appelé au téléphone un copain de la boîte où j'étais avant, il m'a confirmé ce que j'avais pressenti en ayant une parole ou deux avec d'autres : tous sont complètement démotivés, les boulots intéressants ont été externalisés, tous subissent une pression terrible, ils ne connaissent même plus le nom des cadres de direction, qu'ils n'ont bien entendu jamais vus... et malgré tout la boîte fait des affaires en or... en cotation boursière!

Cherchez l'erreur!

Il y a combien de salariés dans cette boîte ? C'est une boîte qui fait quoi ?

Tiens un suicide chez Areva. Le 2 ème apparament.
Mais aucun lien avec les conditions de travail là non plus, bien sûr.

Voir sur le site du Nouvel Obs

yapadebug a écrit:

Tiens un suicide chez Areva. Le 2 ème apparament.
Mais aucun lien avec les conditions de travail là non plus, bien sûr.

Voir sur le site du Nouvel Obs

Citation :

"Selon un syndicaliste de la CGT, un autre salarié de l'entreprise s'était suicidé à son domicile en juin, sans qu'il soit là non plus possible de faire un lien avec le travail."

Quel affreux jojo ce syndicaliste