Je ne vous en livre que la fin ci-dessous... mais le début nous questionne aussi sur notre méconnaissance, en Occident, des sociétés musulmanes.
J'ai vu un seul des films dont l'auteur du rebond parle (mais j'ai voyagé récemment dans des pays musulmans... et en effet, même s'ils sont perfectibles, ces petits films (auxquels j'ajouterais certains films palestino/israéliens, palestiniens tout court) font se poser des questions...
Et ils permettent certainement d'avancer hors du débat manichéen islam versus n'importe quoi dans lequel bcp de monde veut nous faire tomber.
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Les aspirations de la jeunesse arabe, ses souffrances et ses fantasmes sont détournés lorsqu'éclate une polémique ou de graves incidents internationaux. Des créateurs ont le courage de nous montrer, de manière drôle et satirique, mais aussi brutale et douloureuse, les tribulations de leurs sociétés. L'écho renvoyé par la France demeure très faible, alors que dans les trois films, la charge affective de ce pays est très puissante. Au-delà des considérations techniques, ces oeuvres méritent une vive attention. On n'y traite pas de l'essence de l'islam : on y apprend comment l'absence de justice et de droit laisse libre cours aux pulsions humaines; comment celles-ci détruisent un système social; et comment la crise de la culture nationale et de la religion projette une partie de la jeunesse vers l'islamisme, et une autre vers l'Europe. Ce sont des créateurs arabes qui l'exposent, et c'est assez époustouflant. A l'image de cette scène inouïe, où la star égyptienne Adel Imam, ivre et désespéré, prend à témoin la statue du père de l'indépendance égyptienne, Saâd Zaghloul, hurlant sa rage de voir «la plus belle ville du monde» devenue ce qu'elle est aujourd'hui.