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 Le jour où Truffaut engueula Godard

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L'Gé
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MessageSujet: Le jour où Truffaut engueula Godard   Le jour où Truffaut engueula Godard Icon_minipostedJeu 23 Nov 2006 - 11:37

C’est un simple échange de 2 lettres, en Mai 1973.

Prenez, s’il vous plait, le temps de le lire cet échange.

Il parle de cinéma, de critique, de violence épistolaire (sic !), d’amitié, d’incompréhension, de sincérité, d’aigreur, de jalousie, de lucidité, de-temps-qui-passe-et-nous-change, de règlement de compte, de colère, d’amour, de désillusion, d’engagement politique, de solidarité…

En fait ça parle de nous quoi, oui, y compris ici, sur ce forum !

La première lettre est de Godard. Elle lui ressemble. Tendue, agressive, compliquée, un peu auto-destructive (il cherche à obtenir de l’aide tout en insultant).
La réponse de Truffaut est également à son image : longue, littéraire, incisive, réfléchie, responsable…

Je ne sais pas si Godard a lu cette lettre, mais je suis sûr en tout que ça a soulagé Truffaut !

Godard a écrit:
J’ai vu hier soir « La nuit Américaine ». Probablement personne ne te traitera de menteur, aussi je le fais. Ce n’est pas plus une injure que fasciste, c’est une critique, et c’est l’absence de critiques où nous laissent de tels films, ceux de Chabrol, Ferreri, Verneuil, Delannoy, Renoir, etc., dont je me plains. Tu dis : les films sont de grands trains dans la nuit, mais qui prend le train, dans quelle classe, et qui le conduit avec le « mouchard » de la direction à côté ? Ceux-là aussi font les film-trains. Et si tu ne parles pas du Trans-Europ, alors c’est peut-être celui de banlieue, ou alors celui de Dachau-Munich, dont bien sûr on ne verra pas le gare dans le film-train de Lelouch. Menteur, car le plan de toi et de Jacqueline Bisset l’autre soir chez Francis (*1) n’est pas dans ton film, et on se demande pourquoi le metteur en scène est le seul à ne pas baiser dans « la nuit américaine ». Je suis en train de tourner en ce moment un truc intitulé « Un simple film », il montre de manière simpliste (à ta manière, celle de Verneuil, Chabrol, etc.) qui fait aussi les films, et comment ces « qui » le font. Comment ta stagiaire numérote, comment le mec d’Eclair (*2) porte des sacs, comment le vieux de Publidécor peint les fesses du « Tango » (*3), comment la standardiste de Rassam (*4) téléphone, comment la comptable de Malle aligne des chiffres, et chaque fois, on compare le son et l’image, le son du porteur et le son de la Deneuve qu’il porte, le numéro de Léaud sur sa chaîne d’image, et le numéro de s/sociale de la stagiaire non payée, la dépense sexuelle du vieux de Publidécor, et celle de Brando, le devis de la vie quotidienne de la comptable et le devis de « La grosse bouffe » (*5), etc. A cause des ennuis de Malle et de rassam qui produisent gros, comme toi, le fric qui m’était réservé a filé dans le Ferreri (c’est ça que je veux dire, on ne vous empêche pas de prendre le train, mais vous, si) et je suis en panne. Le film coûte environ 20 millions et est produit par Anouchka et TVAB Films (*6) (la société de Gorin (*7) et moi). Peux-tu entrer en coproduction pour 10 millions ? pour 5 millions ? Vu « La nuit américaine », tu devrais m’aider, que les spectateurs ne croient pas qu’on ne fait des films que comme toi. Tu n’e pas un menteur, comme Pompidou, comme moi, tu dis ta vérité. Je peux en échange, si tu veux, t’abandonner mes droits de « La chinoise », du « Gai savoir », de « Masculin Féminin ».
Si tu veux en parler, d’accord.

Jean-Luc

(*1) Restaurant parisien
(*2) Laboratoire de développement de la pellicule
(*3) Allusion au « Dernier tango à Paris » de Bernardo Bertolucci, avec Marlon Brando
(*4) Producteur de cinéma
(*5) Calembour faisant allusion à « La grande bouffe » de Marco Ferreri
(*6) Peut-être un acronyme issu de « Tout va bien », film de JLG
(*7) Jean-Pierre Gorin a beaucoup influencé politiquement JLG (il a cosigné « Tout va bien »)
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L'Gé
Invité




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MessageSujet: Re: Le jour où Truffaut engueula Godard   Le jour où Truffaut engueula Godard Icon_minipostedJeu 23 Nov 2006 - 11:38

Truffaut a écrit:
Jean-Luc,

Pour ne pas t’obliger à lire cette lettre désagréable jusqu’au bout, je commence par l’essentiel : je n’entrerai pas en coproduction dans ton film.
Deuxièmement, je te retourne ta lettre à Jean-Pierre Léaud : je l’ai lue et je la trouve dégueulasse. C’est à cause d’elle que je sens le moment venu de te dire, longuement, que selon moi tu te conduis comme une merde.
En ce qui concerne Jean-Pierre, si malmené depuis l’histoire de la grande Marie et plus récemment dans son travail, je trouve dégueulasse de hurler avec les loups, dégueulasse d’essayer d’extorquer, par intimidation, du fric à quelqu’un qui à quinze ans de moins que toi et que tu payais moins d’un million lorsqu’il était le centre de tes films qui t’en rapportaient trente fois plus.
Certes, Jean-Pierre a changé depuis « Les 400 coups », mais je peux te dire que c’est dans « Masculin Féminin » que je me suis aperçu pour la première fois que de se trouver devant une caméra pouvait lui apporter l’angoisse et non la joie. Le film téiat bon, et lui était bon dans le film, mais la première scène dans le café était oppressante pour quelqu’un qui le regardait avec amitié et non comme un entomologiste.

Je n’ai jamais formulé la moindre réserve sur toi devant Jean-Pierre qui t’admirait tant, mais je sais que tu lui as souvent balancé des saloperies sur mon compte, à la manière d’un type qui dirait à un gosse : « Alors, ton père, il se saoule toujours la gueule ? »
Jean-Pierre n’est pas le seul à avoir changé en 14 ans et si l’on projetait dans le même soirée « A bout de souffle » et « Tout va bien », le côté à la fois désenchanté et précautionneux du second créerait la consternation et la tristesse.

Je me contrefous de ce que tu penses de « La nuit américaine », ce que je trouve lamentable de ta part, c’est d’aller, encore aujourd’hui, voir des films comme celui-là, des films dont tu connais d’avance le contenu qui correspond ni à ton idée du cinéma ni à ton idée de la vie. Est-ce que Jean-Edern Hallier écrirait à Daninos pour lui dire qu’il n’est pas d’accord avec son dernier livre ?
Tu as changé ta vie, ton cerveau, et, quand même, tu continues à perdre des heures au cinéma à t’esquinter les yeux. Pourquoi ? Pour trouver de quoi alimenter ton mépris pour nous tous, pour te renforcer dans tes nouvelles certitudes ?

A mon tour de te traiter de menteur. Au début de « Tout va bien », il y a cette phrase : « Pour un film il faut des vedettes ». Mensonge. Tout le monde connaît ton insistance pour obtenir J.Fonda qui se dérobait, alirs que tes financiers te disaient de prendre n’importe qui. Ton couple de vedettes, tu l’as réuni à la Clouzot : puisqu’ils ont la chance de travailler avec moi, le dixième de leur salaire suffira, etc. Karmitz (*1), Bernard Paul (*2) ont besoin de vedettes, pas toi, donc mensonge. La presse : on lui a « imposé » des vedettes … Autre mensonge, à propos de ton nouveau film : tu ne parles pas de la confortable avance sur recette que tu as sollicitée, obtenue, et qui doit suffire même si Ferreri, comme tu l’en accuses drôlement, a dépensé l’argent qui t’était « réservé ». Alors, il se croit tout permis ce macaroni qui vient manger notre pain, ce travailleur immigré, il faut le reconduire à la frontière, via Cannes !

Tu l’as toujours eu, cet art de te faire passer pour une victime, comme Cayatte, comme Boisset, comme Michel Drach, victimes de Pompidou, de Marcellin, de la censure, des distributeurs à ciseaux, alors que tu te débrouilles toujours très bien pour faire ce que tu veux, comme tu veux et surtout préserver l’image pure et dure que tu veux entretenir, fût-ce au détriment des gens sans défense, exemple Janine Bazin (*3). Six mois après l’histoire Kiejman (*4), Janine s’est vu supprimer ses deux émission, vengeance habilement différée. Kiejman, n’envisageant pas de parler de cinéma politique sans t’interviewer, ton rôle à toi – il s’agit bien d’un rôle – consistait là encore à entretenir ton image subversive, d’où le choix d’une petite phrase bien choisie. La phrase est prononcée ; ou bien elle passe et elle est assez vive pour qu’on ne te soupçonne pas de mollir, ou bien elle ne passe pas et c’est épatant : décidément, Godard est toujours Godard, etc. Tout se passe comme prévu, l’émission ne passe pas, tu restes sur ton socle. Personne ne relève que le phrase est un nouveau mensonge.

Si Pompidou met en scène la France, toi, c’est le parti communiste et les syndicats que tu malmènes, sur le mode (trop indirect pour les « masses ») de la périphrase, de l’antiphrase et de la dérision, dans « Tout va bien », film destiné, au départ, à la plus grande diffusion.
Si je me suis retiré du débat de « Farenheit 451 », à cette époque, c’était pour tenter d’aider Janine, pas par solidarité pour toi, c’est pourquoi je n’ai pas retourné le téléphone que tu m’as fait à ce moment.

Toujours est-il que le mois dernier, Janine était à l’hôpital, elle s’est fait renverser par une voiture au cours de sa dernière émission, opération du genou (elle boitait depuis l’adolescence) et elle se retrouve là, à l’hôpital, sans travail et sans fric et naturellement sans nouvelles de Godard qui ne descend de son socle que pour amuser Rassam de temps à autre. Alors, je peux te dire : plus tu aimes les masse, plus j’aime Jean-Pierre Léaud, Janine Bazin, Patricia Finally (elle sort de la clinique du sommeil, celle-là, et il faut harceler le Cinémathèque pour obtenir ses six mois de salaire en retard)., Helen Scott que tu rencontres dans un aéroport et à qui tu n’adresses pas la parole, pourquoi, parce qu’elle est américaine, ou parce qu’elle est mon amie ? Comportement de merde. Une fille de la BBC t’appelle pour que tu parles de cinéma politique dans une émission sur moi, je le préviens d’avance que tu refuseras, mais mieux que ça, tu lui raccroches au nez avant de laisser finir sa phrase, comportement élitaire, comportement de merde, comme lorsque tu acceptes de te rendre à Genève, Londres ou Milan et que tu n’y vas pas, pour étonner, pour surprendre, comme Sinatra, comme Brando, comportement de merde sur un socle.

Pendant une certaine période, après Mai 68, on n’entendait plus parler de toi ou alors mystérieusement : il paraît qu’il travaille en usine, il a formé un groupe, etc. et puis, un samedi, on annonce que tu vas parler à RTL avec Monod (*5). Je reste au bureau pour écouter, pour avoir de tes nouvelles en quelque sorte ; ta voix tremble, tu paris très ému, tu annonces que tu vas tourner un film intitulé « La mort de mon frère », consacré à une travailleur noir malade qu’on a laissé mourir au sous-sol d’une fabrique de téléviseurs et, en t’écoutant, malgré le tremblement de la voix, je sens : 1° que l’histoire n’est pas exacte, en tout cas trafiquée ; 2° que tu ne tournera jamais ce film. Je me dis : si le type avait une famille et que cette famille allait vivre désormais dans l’espoir que ce film soit fait ? Il n’y avait pas de rôle pour Montand là-dedans ni pour Jane Fonda, mais pendant un quart d’heure tu as donné l’impression de te « conduire bien », comme Messmer quand il annonce le droit de vote à 19 ans. Fumiste. Dandy. Tu as toujours été un dandy, quand tu envoyais un télégramme à De Gaulle pour sa prostate, quand tu traitais Braunberger (*6) de sale juif au téléphone, quand tu traitais Chauvet (*7) de corrompu (parce qu’il était le dernier, le seul à te résister), dandy quand tu pratiques l’amalgame : Renoir-Verneuil, blanc bonnet et bonnet blanc, dandy encore aujourd’hui quand tu prétends que tu vas montrer la vérité sur le cinéma, ceux qui le font obscurément, mal payés, etc.

Quand tu faisais équiper un décor, garage ou boutique, par les électros et que tu arrivais : « Je n’ai pas d’idées aujourd’hui, on ne tourne pas », et que les types déséquipaient, il ne t’est jamais venu à l’idée se sentaient complètement inutiles et méprisés, comme l’équipe de son qui attendait vainement Brando dans l’auditorium vide à Pinewood, toute une journée ?

Maintenant, pourquoi est-ce que je te dis cela aujourd’hui et non pas il y a trois, cinq ou dix ans ?
Pendant six ans, comme tout le monde, je t’ai vu souffrir à cause d’Anna(*Cool et tout ce qui était odieux en toi, on le pardonnait à cause de ta souffrance.

Je savais que tu avais entrepris Liliane Dreyfus en lui disant : « François ne t’aime plus, il est amoureux de Marie Dubois qui joue dans son film (*9) », et je trouvais ça pitoyable mais émouvant, oui, pourquoi pas émouvant, à la limite ! Je savais que tu allais voir Braunberger en lui disant : « Faites-moi faire le sketch que Rouch doit tourner, à sa place » et je trouvais ça … disons, pathétique. Je me promenais avec toi sur les Champs-Elysées et tu me disais : « Il paraît que « Bébert et l’omnibus » ne marche pas, c’est bien fait » et je disais : « Allons, allons… »

A Rome, je me suis fâché avec Moravia parce qu’il m’a proposé de tourner « Le Mépris » ; j’étais venu là, avec Jeanne, présenter « Jules et Jim », ton dernier film ne marchait pas, Moravia voulait changer de cheval.

Pour les mêmes raisons de solidarité avec toi, je me suis fâché avec Melville, qui ne te pardonnait pas de l’avoir aidé à ,faire « Léon Morin prêtre » et qui cherchait à te nuire. Tu as fait tourner Catherine Ribeiro que je t’avais envoyée, dans « Les Carabiniers », et ouis tu t’es jeté sur elle, comme Charlot sur sa secrétaire dans « le Dictateur » (la comparaison n’est pas de moi), j’énumère tout cela pour te rappeler de ne rien oublier dans ton film de vérité sur le cinéma et le sexe. Au lieu de montrer le cul de X (*10) et les jolies mains d’Anne Wiazemski sur la vitre, tu pourrais faire le contraire maintenant que tu sais que, pas seulement les hommes, mais aussi les femmes sont égales, y compris les actrices. Chaque plan de X dans « Week-end » était un clin d’œil aux copains : cette pute veut tourner avec moi, regardez bien comment je le traite : il y a des putes et des filles poétique.

Je te parle de tout ça aujourd’hui parce que, tout de même, malgré le dandysme assombri d’un peu d’aigreur qui transparaissait encore dans certaines déclarations, je pensais que tu avais pas mal changé, je pouvais penser cela avant de lire la lettre destinée à Jean-Pierre Léaud. Si tu l’avais cachetée, je la lui aurais donnée sans la lire et je l’aurais regretté, peut-être as-tu voulu me donner une chance de ne pas la lui remettre … ?

L’idée que les hommes est théorique chez toi, elle n’est pas ressentie, c’est pourquoi tu ne parviens pas à aimer qui que ce soit, ni à aider qui que ce soit, autrement qu’en jetant quelques billets sur la table.
Contrairement à toi, je n’ai jamais prononcé une phrase négative à ton propos, à la fois parce que tu étais attaqué bêtement et plutôt « à côté » des vraie choses, ensuite parce j’ai toujours déteste les brouilles entre écrivains ou peintres, règlements de comptes douteux par l’intermédiaire du papier journal, ensuite parce que qu’il y avait de ma part, de l’admiration, j’ai l’admiration facile, tu le sais, et une volonté d’amitié. Je n’affirme pas beaucoup de choses parce que je ne suis jamais tout à fait sûr que l’idée inverse n’est pas aussi juste, mais, si j’affirme que tu es une merde, c’est qu’en voyant Janine Bazin à l’hôpital, ta lettre à Jean-Pierre, il n’y a pas de place pour le doute sur ce point. Je ne délire pas, je ne dis pas que Janine est à l’hôpital à cause de toi, mais son chômage, après 10 ans de télé, est directement lié à toi qui n’en as rien à foutre.
Amateur de gestes et de déclarations spectaculaires, hautain et péremptoire, tu es toujours en 1973 installé sur ton socle, indifférent aux autres. Entre ton intérêt pour les masses et ton narcissisme, il n’y a place pour rien ni pour personne.

Maintenant, tout cela qui s’écrit doit pouvoir se dire, c’est pourquoi je termine comme toi : si tu veux en parler, d’accord.

François

PS : « Si j’avais, comme toi, manqué aux promesses de mon ordination, je préfèrerais que ce fût pour l’amour d’une femme plutôt que pour ce que tu appelles ton évolution intellectuelle. » (Le journal d’un curé de campagne).

(*1) Producteur et distributeur
(*2) Cinéaste, notamment de « Dernière sortie avant Roissy »
(*3) Femme de André Bazin, grand critique et mentor de Truffaut.
(*4) Cette « histoire », c’est celle d’une émission préparée par Georges Kiejman, alors avocat spécialisé dans le droit cinématographique, déprogrammée par la direction de la 2ème chaîne de TV.
(*5) Jacques Monod, biologiste.
(*6) Producteur
(*7) Critique
(*Cool Anna Karina
(*9) il s’agit sûrement de « Tirez sur le pianiste »
(*10) Effacé par l’éditeur - qui ça peut bien être ? … je n’ai pas vu « Week-end »
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zebadguy
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MessageSujet: Re: Le jour où Truffaut engueula Godard   Le jour où Truffaut engueula Godard Icon_minipostedJeu 23 Nov 2006 - 12:30

Ce qui me vient à l'esprit c'est: pour qui il se prend ce Godard ? ça correspond tout à fait à ce que j'ai toujorus pensé de ses films: d'une extrème prétention mais ne cachant finalement derrrière les beaux discours à moitié incompréhensibles (comme sa lettre) que du vide.

Et personnellement je prefere 100 fois La Grande Bouffe, La Cérémonie ou La Règle du jeu à tous les Godard du monde.
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billbaroud35

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MessageSujet: Re: Le jour où Truffaut engueula Godard   Le jour où Truffaut engueula Godard Icon_minipostedJeu 23 Nov 2006 - 12:57

ce godard est vraiment un sale con prétentieux...par contre truffaut, trop fort vraiment!
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mariep




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MessageSujet: Re: Le jour où Truffaut engueula Godard   Le jour où Truffaut engueula Godard Icon_minipostedJeu 23 Nov 2006 - 13:52

L'Gé a écrit:
C’est un simple échange de 2 lettres, en Mai 1973.

Prenez, s’il vous plait, le temps de le lire cet échange.

Il parle de cinéma, de critique, de violence épistolaire (sic !), d’amitié, d’incompréhension, de sincérité, d’aigreur, de jalousie, de lucidité, de-temps-qui-passe-et-nous-change, de règlement de compte, de colère, d’amour, de désillusion, d’engagement politique, de solidarité…

En fait ça parle de nous quoi, oui, y compris ici, sur ce forum !

La première lettre est de Godard. Elle lui ressemble. Tendue, agressive, compliquée, un peu auto-destructive (il cherche à obtenir de l’aide tout en insultant).
La réponse de Truffaut est également à son image : longue, littéraire, incisive, réfléchie, responsable…

Je ne sais pas si Godard a lu cette lettre, mais je suis sûr en tout que ça a soulagé Truffaut !

Godard a écrit:
J’ai vu hier soir « La nuit Américaine ». Probablement personne ne te traitera de menteur, aussi je le fais. Ce n’est pas plus une injure que fasciste, c’est une critique, et c’est l’absence de critiques où nous laissent de tels films, ceux de Chabrol, Ferreri, Verneuil, Delannoy, Renoir, etc., dont je me plains. Tu dis : les films sont de grands trains dans la nuit, mais qui prend le train, dans quelle classe, et qui le conduit avec le « mouchard » de la direction à côté ? Ceux-là aussi font les film-trains. Et si tu ne parles pas du Trans-Europ, alors c’est peut-être celui de banlieue, ou alors celui de Dachau-Munich, dont bien sûr on ne verra pas le gare dans le film-train de Lelouch. Menteur, car le plan de toi et de Jacqueline Bisset l’autre soir chez Francis (*1) n’est pas dans ton film, et on se demande pourquoi le metteur en scène est le seul à ne pas baiser dans « la nuit américaine ». Je suis en train de tourner en ce moment un truc intitulé « Un simple film », il montre de manière simpliste (à ta manière, celle de Verneuil, Chabrol, etc.) qui fait aussi les films, et comment ces « qui » le font. Comment ta stagiaire numérote, comment le mec d’Eclair (*2) porte des sacs, comment le vieux de Publidécor peint les fesses du « Tango » (*3), comment la standardiste de Rassam (*4) téléphone, comment la comptable de Malle aligne des chiffres, et chaque fois, on compare le son et l’image, le son du porteur et le son de la Deneuve qu’il porte, le numéro de Léaud sur sa chaîne d’image, et le numéro de s/sociale de la stagiaire non payée, la dépense sexuelle du vieux de Publidécor, et celle de Brando, le devis de la vie quotidienne de la comptable et le devis de « La grosse bouffe » (*5), etc. A cause des ennuis de Malle et de rassam qui produisent gros, comme toi, le fric qui m’était réservé a filé dans le Ferreri (c’est ça que je veux dire, on ne vous empêche pas de prendre le train, mais vous, si) et je suis en panne. Le film coûte environ 20 millions et est produit par Anouchka et TVAB Films (*6) (la société de Gorin (*7) et moi). Peux-tu entrer en coproduction pour 10 millions ? pour 5 millions ? Vu « La nuit américaine », tu devrais m’aider, que les spectateurs ne croient pas qu’on ne fait des films que comme toi. Tu n’e pas un menteur, comme Pompidou, comme moi, tu dis ta vérité. Je peux en échange, si tu veux, t’abandonner mes droits de « La chinoise », du « Gai savoir », de « Masculin Féminin ».
Si tu veux en parler, d’accord.

Jean-Luc

(*1) Restaurant parisien
(*2) Laboratoire de développement de la pellicule
(*3) Allusion au « Dernier tango à Paris » de Bernardo Bertolucci, avec Marlon Brando
(*4) Producteur de cinéma
(*5) Calembour faisant allusion à « La grande bouffe » de Marco Ferreri
(*6) Peut-être un acronyme issu de « Tout va bien », film de JLG
(*7) Jean-Pierre Gorin a beaucoup influencé politiquement JLG (il a cosigné « Tout va bien »)


Aprés lecture des 2, je ne vois pas franchement en quoi, la reponse de Truffaud est moins aggressive et plus réfléchie.
Au contraire il est trés en colére et concéde la discussion à la fin mais juste pour la forme, sachant qu'aprés cela Godard le narcissique ne lui adressera plus la parole.
Truffaud met fin à ses relations avec Godard ( à tord à raison, c'est sans jugement de ma part), en quoi est ce moins tendu et violent?
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L'Gé
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MessageSujet: Re: Le jour où Truffaut engueula Godard   Le jour où Truffaut engueula Godard Icon_minipostedJeu 23 Nov 2006 - 14:00

mariep a écrit:
Aprés lecture des 2, je ne vois pas franchement en quoi, la reponse de Truffaud est moins aggressive et plus réfléchie.
Au contraire il est trés en colére et concéde la discussion à la fin mais juste pour la forme, sachant qu'aprés cela Godard le narcissique ne lui adressera plus la parole.
Truffaud met fin à ses relations avec Godard ( à tord à raison, c'est sans jugement de ma part), en quoi est ce moins tendu et violent?

Je n'ai pas dit que Truffaut était moins agressif.
Bien au contraire !
On voit que ça lui fait du bien de tout déverser...
Sa lettre est à la fois agressive et réfléchie ... ce qui est encore plus violent, c'est vrai !

Il en a "vraiment gros sur la patate", comme on dit... et Godard avait fermé la porte avant lui.
Mais je ne juge pas non plus ... je suis un admirateur de JLG et je sais que ce type de personnalité riche et égocentrique est trés difficile (dans mon entourage professionnel, j'ai un "Académicien des Sciences"... je peux vous dire que comme "diva" c'est pas de la tarte, mais on ne peut nier que c'est enrichissant de dialoguer avec lui).

Enfin, à la mort de Truffaut, Godard a écrit un trés joli texte sur lui, que, j'essayerai de reporter.
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zebadguy
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MessageSujet: Re: Le jour où Truffaut engueula Godard   Le jour où Truffaut engueula Godard Icon_minipostedJeu 23 Nov 2006 - 14:10

L'Gé a écrit:

Je n'ai pas dit que Truffaut était moins agressif.
Bien au contraire !
On voit que ça lui fait du bien de tout déverser...
Sa lettre est à la fois agressive et réfléchie ... ce qui est encore plus violent, c'est vrai !

Il en a "vraiment gros sur la patate", comme on dit... et Godard avait fermé la porte avant lui.
Mais je ne juge pas non plus ... je suis un admirateur de JLG et je sais que ce type de personnalité riche et égocentrique est trés difficile (dans mon entourage professionnel, j'ai un "Académicien des Sciences"... je peux vous dire que comme "diva" c'est pas de la tarte, mais on ne peut nier que c'est enrichissant de dialoguer avec lui).

Enfin, à la mort de Truffaut, Godard a écrit un trés joli texte sur lui, que, j'essayerai de reporter.

Forcément quand on se fait agresser on devient agressif...

Sinon j'ai fréquenté aussi un gars qui est à l'académie des sciences et il était adorable et très accessible. Comme quoi pas besoin d'etre un gros con prétentieux pour etre brillant.
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MessageSujet: Re: Le jour où Truffaut engueula Godard   Le jour où Truffaut engueula Godard Icon_minipostedJeu 23 Nov 2006 - 14:36

L'Gé a écrit:
mariep a écrit:
Aprés lecture des 2, je ne vois pas franchement en quoi, la reponse de Truffaud est moins aggressive et plus réfléchie.
Au contraire il est trés en colére et concéde la discussion à la fin mais juste pour la forme, sachant qu'aprés cela Godard le narcissique ne lui adressera plus la parole.
Truffaud met fin à ses relations avec Godard ( à tord à raison, c'est sans jugement de ma part), en quoi est ce moins tendu et violent?

Je n'ai pas dit que Truffaut était moins agressif.
Bien au contraire !
On voit que ça lui fait du bien de tout déverser...
Sa lettre est à la fois agressive et réfléchie ... ce qui est encore plus violent, c'est vrai !

Il en a "vraiment gros sur la patate", comme on dit... et Godard avait fermé la porte avant lui.
Mais je ne juge pas non plus ... je suis un admirateur de JLG et je sais que ce type de personnalité riche et égocentrique est trés difficile (dans mon entourage professionnel, j'ai un "Académicien des Sciences"... je peux vous dire que comme "diva" c'est pas de la tarte, mais on ne peut nier que c'est enrichissant de dialoguer avec lui).

Enfin, à la mort de Truffaut, Godard a écrit un trés joli texte sur lui, que, j'essayerai de reporter.

il n'y a que quelques Godard que j'apprécie vraiment en terme de cinéma, sans doute ses plus anciens , les plus accessibles.
Pour les autres, je reste à l'exterieur car le cinéma de Godard exige du spectateur une "culture" particuliére. Comme entrer dans une centre d'art contemporain et pouvoir saisir le sens ou en tout cas saisir qu'on vous propose une vision, une critique du monde qui ne reléve pas que de l'esthétique ou de la narration. J'ai souvent pensé qu'une partie du travail de Godard se classe moins dans le cinéma que dans l'art contemporain, comme plasticien.

Si vous ne deviez sauver qu'un seule bobine originale des films de Truffaut laquelle sauveriez vous?
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L'Gé
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MessageSujet: Re: Le jour où Truffaut engueula Godard   Le jour où Truffaut engueula Godard Icon_minipostedJeu 23 Nov 2006 - 15:23

mariep a écrit:
Si vous ne deviez sauver qu'un seule bobine originale des films de Truffaut laquelle sauveriez vous?
Oh la la, que la réponse est dure...
J'ai tellement aimé "la femme d'à côté", "L'homme qui aimait les femmes", "La peau douce", "La nuit américaine" !
Mais je crois que celui qui m'a le plus bouleversé c'est "La sirène du Misssissipi".

... et si je pouvais les sauver tous les 5 ?! Wink
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nakata
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nakata


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MessageSujet: Re: Le jour où Truffaut engueula Godard   Le jour où Truffaut engueula Godard Icon_minipostedJeu 23 Nov 2006 - 15:54

Bon, je vais prendre partie pour Truffaut, parce que je comprend strictement rien de ce que raconte Godard. Nakata
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L'Gé
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MessageSujet: Re: Le jour où Truffaut engueula Godard   Le jour où Truffaut engueula Godard Icon_minipostedJeu 23 Nov 2006 - 16:47

nakata a écrit:
Bon, je vais prendre partie pour Truffaut, parce que je comprend strictement rien de ce que raconte Godard. Nakata

ça me rassure ... tu aurais été le seul ! Laughing

je pense qu'il cherchait à avoir une lecture communiste de tout et n'importe quoi ... ce qui donnait : le cinéma c'est d'abord les travailleurs qui font l'électricité et la ceux qui font la comptabilité...
par contre, ça allait à l'encontre de son envie extême d'être aimé, notamment des femmes, et des "vedettes"...
D'où ce ... meli-melo !
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mariep




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MessageSujet: Re: Le jour où Truffaut engueula Godard   Le jour où Truffaut engueula Godard Icon_minipostedJeu 23 Nov 2006 - 16:54

L'Gé a écrit:
mariep a écrit:
Si vous ne deviez sauver qu'un seule bobine originale des films de Truffaut laquelle sauveriez vous?
Oh la la, que la réponse est dure...
J'ai tellement aimé "la femme d'à côté", "L'homme qui aimait les femmes", "La peau douce", "La nuit américaine" !
Mais je crois que celui qui m'a le plus bouleversé c'est "La sirène du Misssissipi".

... et si je pouvais les sauver tous les 5 ?! Wink

C'est d'accord car je n'ai pas pu départagé "Jules et Jim", "L'enfant sauvage" et " l'histoire d'Adéle H".
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L'Gé
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MessageSujet: Re: Le jour où Truffaut engueula Godard   Le jour où Truffaut engueula Godard Icon_minipostedJeu 23 Nov 2006 - 17:08

mariep a écrit:
L'Gé a écrit:
mariep a écrit:
Si vous ne deviez sauver qu'un seule bobine originale des films de Truffaut laquelle sauveriez vous?
Oh la la, que la réponse est dure...
J'ai tellement aimé "la femme d'à côté", "L'homme qui aimait les femmes", "La peau douce", "La nuit américaine" !
Mais je crois que celui qui m'a le plus bouleversé c'est "La sirène du Misssissipi".

... et si je pouvais les sauver tous les 5 ?! Wink

C'est d'accord car je n'ai pas pu départagé "Jules et Jim", "L'enfant sauvage" et " l'histoire d'Adéle H".

C'est magnifique ça ... ce ne sont pas les mêmes !
Déjà 8 de sauvés ! I love you
Quoi d'autre ? qui sauvera "les deux anglaises et le continent" ou la tétralogie Doinel ? (en comptant le sketch de "l'Amour à 20 ans")
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nakata
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nakata


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MessageSujet: Re: Le jour où Truffaut engueula Godard   Le jour où Truffaut engueula Godard Icon_minipostedJeu 23 Nov 2006 - 17:13

Il était communiste Godard ? Il y a eu des communistes suisses ? Nakata

nak (trop jeune pour avoir vécu le dévergondage soixante-huitard)
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L'Gé
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MessageSujet: Re: Le jour où Truffaut engueula Godard   Le jour où Truffaut engueula Godard Icon_minipostedJeu 23 Nov 2006 - 17:33

nakata a écrit:
Il était communiste Godard ? Il y a eu des communistes suisses ? Nakata

nak (trop jeune pour avoir vécu le dévergondage soixante-huitard)

Oui, maoïste, plus précisément.
Avec jean-Pierre Gorin, il a créé le groupe "Dziga Vertov", du nom d'un cinéaste soviétique dit "d'avant-garde" ... toute une époque ! Wink
Quelques infos ici : http://revuemanifeste.free.fr/numeroun/groupedv.html (mais bon, t'es pas obligé, ça fait un peu pathétique ... vu de maintenant)
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zebadguy
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MessageSujet: Re: Le jour où Truffaut engueula Godard   Le jour où Truffaut engueula Godard Icon_minipostedJeu 23 Nov 2006 - 18:18

nakata a écrit:
Il était communiste Godard ? Il y a eu des communistes suisses ? Nakata


Des communistes oui, des cinéastes pas sur.
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duchesse
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MessageSujet: Re: Le jour où Truffaut engueula Godard   Le jour où Truffaut engueula Godard Icon_minipostedJeu 23 Nov 2006 - 19:01

zebadguy a écrit:
nakata a écrit:
Il était communiste Godard ? Il y a eu des communistes suisses ? Nakata
Des communistes oui, des cinéastes pas sur.
Je m'en vais le répéter directement à Clo! bounce
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balsamine

balsamine


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MessageSujet: Re: Le jour où Truffaut engueula Godard   Le jour où Truffaut engueula Godard Icon_minipostedJeu 23 Nov 2006 - 19:20

L'Gé a écrit:
mariep a écrit:
Aprés lecture des 2, je ne vois pas franchement en quoi, la reponse de Truffaud est moins aggressive et plus réfléchie.
Au contraire il est trés en colére et concéde la discussion à la fin mais juste pour la forme, sachant qu'aprés cela Godard le narcissique ne lui adressera plus la parole.
Truffaud met fin à ses relations avec Godard ( à tord à raison, c'est sans jugement de ma part), en quoi est ce moins tendu et violent?

Je n'ai pas dit que Truffaut était moins agressif.
Bien au contraire !
On voit que ça lui fait du bien de tout déverser...
Sa lettre est à la fois agressive et réfléchie ... ce qui est encore plus violent, c'est vrai !

Il en a "vraiment gros sur la patate", comme on dit... et Godard avait fermé la porte avant lui.
Mais je ne juge pas non plus ... je suis un admirateur de JLG et je sais que ce type de personnalité riche et égocentrique est trés difficile (dans mon entourage professionnel, j'ai un "Académicien des Sciences"... je peux vous dire que comme "diva" c'est pas de la tarte, mais on ne peut nier que c'est enrichissant de dialoguer avec lui).

Enfin, à la mort de Truffaut, Godard a écrit un trés joli texte sur lui, que, j'essayerai de reporter.

merci L'Gé j'ai lu avec plaisir l'échange épistolaire entre les deux titans du cinéma français, quelle p..e ce godard quand même, son attitude est révoltante aucune dignité ce mec même si j'ai adoré le mépris je n'ai jamais pu me faire à sa gueule de délateur !
Quant à Truffaut il est clair qu'il vide son sac c'est argumenté, factuel et précis, un inventaire des faux pas commis par le frère ennemi...en toute élégance...
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MessageSujet: Re: Le jour où Truffaut engueula Godard   Le jour où Truffaut engueula Godard Icon_miniposted

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