Proposition de TVA à 2% pour certains produits

Des élus UMP ont fait cette proposition pour certains produits touchés par la hausse des matières premières.

Je ne sais pas quoi en penser. D'une part la TVA est l'impot le plus injuste et notamment pour les produits de première nécessité. D'autre part c'est aussi l'impot qui rapporte le plus.

Qu'en pensez-vous ?

C'est quoi, "certains produits"?

Si c'est sur les aliments, prenons un exemple donné, une hausse de 40% sur un produit dont le prix initial serait de 2.50 TTC.
Ca donne donc env. 0,13€ de TVA (à 5.5% puisqu'il s'agit d'aliments) et 2,37€ HT.
Hausse de 40% sur le produit HT donne 3,318€ HT.
Ajoutons la TVA de 5,5%, l'état toucherait 0,182€, c'est à dire environ 5cts de plus.
Passons la TVA à 2%. Ca ferait donc sur notre nouveau prix 6,6 cts environ.
Nouveau prix de vente TTC : 3,38.
Par rapport à 2.50, ça fera toujours une hausse de plus de 35%.

Autrement dit, les gros sous iront toujours dans la poche des distributeurs et la collectivité se verra pénalisé puisque au bout du compte, la caisse sera encore plus vide qu'elle ne l'est déjà. Ce qui permettrait (on dira "obligera") de réduire encore ici et là les dépences publiques.
Pas besoin non plus pour ce gouvernement de se facher avec ses amis, du temps de négociation de gagné etc.
Et sans compter que, comme tu dis, tout le monde, très très riche comme très très pauvre, payera le même montant pour son beefsteak.
Enfin, les pauvres et le beefsteak, c'est à titre d'exemple évidemment

bah! ils font comme ils peuvent, ils naviguent à vue, on est entré dans une ère de paupérisation ...

si les rentrées de TVA à 2% font baisser les recettes fiscales et qu'on n'augmente pas les autres impôts, les dépenses vont s'ajuster . . .

et vu le désengagement programmé de l'Etat un peu partout, le non remplacement de fonctionnaires partant à la retraite peut être la variable d'ajustement . . à mon sens ils ne peuvent pas trop taper dans les aides sociales, c'est ce qui maintient la paix civile et . . leurs sièges.

en ce moment ça carbure à tout va sur la RGPP ( réforme générale des politiques publiques ) : le MEDAD prévoit la fusion des DDE et DDAF et celle des DRE, DIREN et DRIRE qui deviendront à terme des mini services des préfets de région.

le seul grand principe de politique publique qui ne semble contesté par personne c'est de refiler le bébé du désengagement de l'Etat sur certaines missions aux intercommunalités : le pb est qu'elles couinent en disant "on veut bien reprendre des missions mais comment on va payer les effectifs induits " ben en mutualisant les moyens . . une intercommunalité à 30 communes est supposée fonctionner mieux et avec moins de monde que 30 communes isolées.

d'où le questionnement récurrent de la suppression des départements (comme entité administrative) auxquels les sénateurs sont très attachés puisque les conseillers généraux constituent une partie du vivier des grands électeurs . . mais là c'est pas gagné parce que certains roitelets n'ont pas envie de sauter à la barre fixe et d'aller gagner leur croûte comme le citoyen lambda.

Oui tu as raison ça ne fait que 3% de différence. Par rapport à 10, 20 ou 40% c'est pas grand chose.

D'accord avec toi CP. Le maintient des départements n'a plus de sens aujourd'hui, de surcroit avec des décisions prises au niveau européen. Mais réformer cette institution demandrait beaucoup d'efforts.

Ce n'est pas comme s'attaquer aux cheminots, la faudrait dégager tout les "chiracs locaux" pas simple. Mais pour le coup il y aurait de substancielles économies à réaliser et optimisation des chaines de décisions. C'est comme le prélèvement de l'impôt à la source, je ne comprends pas pourquoi ce n'est pas encore appliquer ce truc la!

zebadguy a écrit:

Oui tu as raison ça ne fait que 3% de différence. Par rapport à 10, 20 ou 40% c'est pas grand chose.

Ce serait toujours mieux que rien, mais clairement insuffisant. Même principe que l'OPEP, que les syndicats de médecins et j'en passe, il n'y a plus assez d'acteurs pour générer une concurrence à même d'être profitable. C'est le revers de la libéralisation des marchés, tu as d'abord pléthore de protagonistes puis concentration massive pour augmenter le pouvoir de négociation et au final tu te fais enfler.

T'ajoutes à cela la spécification des métiers qui va augmenter les intervenants verticalement et tu obtiens des tarifs insuportable. Aujourd'hui France télécom externalise la gestion du réseau, la facturation client, le SAV de manière à optimiser sa valeur ajoutée, mais le client finale lui paie plus d'intermédiaires.

Je crois qu'en fait je suis de gauche

c0rt0maltese a écrit:

C'est le revers de la libéralisation des marchés, tu as d'abord pléthore de protagonistes puis concentration massive pour augmenter le pouvoir de négociation et au final tu te fais enfler.

Quand je disais que j'étais contre ce libéralisme à outrance ...

Par ailleurs, d'accord avec CP en ce qui concerne la navigation. Sauf que la vue, il l'ont perdue depuis belle lurette. Ce serait plutôt le radeau des méduses. Ben, qu'ils coulent, tiens!

Gaffe! on est sur la même galère...euh pardon,le même bateau...