... par la Chine.
M'en fous, je ne mange que du Charolais et des légumes frais.
Et tant que mon Puligny n'est pas pollué. Des aliments chinois à prendre avec des baguettes
A Pékin. REUTERS
Dans son édition à paraître jeudi, «L'Expansion» révèle la longue liste des produits alimentaires «made in China» qui seraient impropres à la consommation.
Par Alexis DANJON avec AFP
LIBERATION.FR : mercredi 29 août 2007
Edifiant. Après les jouets, les pneus, les chaussures et les tubes de dentifrices, c'est au tour des aliments en provenance de Chine d'être montrés du doigt. Certains présentant des risques graves pour la santé, selon une enquête de «L'Expansion» à paraître jeudi.
Cacahuètes aux aflatoxines, espadon au mercure (deux produits cancérigènes) lapin au chloramphénicol (un produit chimique qui s'attaque aux globules rouges), crevettes élevées au nitrofuran (un antibiotique)... A en croire l'enquête de «L'expansion», la liste des produits alimentaires «made in China» impropres à la consommation est longue. A tel point qu'avec 263 notifications, l'empire du Milieu est arrivé en tête des pays où des produits alimentaires ont été arrêtés aux frontières. 209 problèmes ont déjà été signalés depuis le début de l'année et il pourrait y en avoir beaucoup plus. Selon Christophe Zimmerman, de l'Organisation mondiale des douanes, cité par le mensuel, «seulement 3% des produits importés font l'objet de contrôles douaniers.»
La Chine est devenue ces dernières années un exportateur majeur des denrées alimentaires. A l'échelle française, 367 millions d'euros d'aliments chinois ont été importés en 2006, soit un bond de 53 % en un an. Pour garder cette position dominante, les producteurs chinois n'hésiteraient pas à inclure dans les aliments qu'ils produisent des additifs à bas coûts, parfois nocifs. Comme l'antigel retrouvé dans les dentifrices début août... Si ces révélations sur les pratiques chinoises sont nouvelles en France, les Etats-Unis commencent à bercer dans la psychose. A tel point, précise L'Expansion, «qu'un groupe agro alimentaire de l'Utah appose désormais des autocollants China-Free sur tous ses produits.»
Des pratiques flippantes. En Europe, depuis l'affaire de la vache folle, les importateurs sont tenus d'assurer la traçabilité des produits tout au long de la chaîne alimentaire, d'identifier les risques et d'alerter les autorités sanitaires en cas de doute. Mais, quelle attitude adopteront- ils le jour où ils se retrouveront à la tête de quelques tonnes de marchandises douteuses sur les bras, se demande le magazine? «Ils écouleront ces produits quoiqu'il arrive», répond un importateur souhaitant garder l'anonymat. Qui cite son propre exemple: «Ça m'est arrivé avec des conserves chinoises avariées. Le fournissuer local, que je connaissais pourtant depuis dix ans, avait falsifié les codes. J'ai réussi à retourner la marchandise, je n'allais pas perdre 60.000 euros. Elle a finalement été refourguée à un Allemand.»