The Straight Story de David Lynch.
C'est d'abord le premier road movie au ralenti. L'histoire est connue. Un vieil homme presque mourant enfourche sa tondeuse à gazon pendant des centaines de kilométres pour aller visiter son frère malade lui aussi et avec qui il s'est fâché depuis 10 ans.
Derrière ce voyage "initiatique à l'envers" ce que Lynch nous montre c'est le bon côté de l'amérique. Pas l'amérique des grandes villes, pas l'amérique dévoyée, obèse ou impérialiste. Mais l'amérique des campagnes, calme et sereine, un peu ennuyeuse aussi. Le peu qui reste de l'esprit des pionniers.
C'est aussi une amérique en voie de disparition. Il n'y a quasiment aucun personnage jeune dans le film, mais seulement des vieillards fatigués ou à la rigueur quelques hommes et femmes d'âge mûr. On voit seulement un enfant passer au début du film, une seule fois, comme un souvenir. Comme le dit Alvin Straight "le plus dur dans la vieillesse c'est de se rappeller sa jeunesse".
On peut penser que Lynch applique aussi cette phrase aux Etats-Unis. Et que comme les personnages du film son amérique est peut-être fatiguée, nostalgique de sa splendeur passée.
Un bien beau film.