Pars vite et reviens tard

Quand je suis à Toulouse, j'en profite un peu ... dans une ville de djeuns, il y a vraiment plus d'occasions de voir des films.
Ce soir : avant-première pour "Pars vite et reviens tard" ... Yesssss !

Un film, une pièce? Avec qui?
On dirait le titre d'un livre de F. Vargas.

campagne première a écrit:

Un film, une pièce? Avec qui?
On dirait le titre d'un livre de F. Vargas.

C'est l'adaptation du livre.

Merci Nak, je file jeter un oeil au Rien Public ( pardon Bien Public ) voir les sorties d'aujourd'hui.

je l'ai vu (et n'ai pas eu le temps de vous en parler)

très casse-gueule de ce lancer dans ce genre d'adaption, d'autant que fred vargas a vrament créé un univers particulier...donc ses lecteurs (dont je suis) peuvent être facilement déçus.

voici la distrib :
- adamsberg : jose garcia
- danglard : lucas belvaux
- camille : lin dan phan
- le crieur : olivier gourmet
+ michel serrault, marie gillain...

j'ai trouvé que le les acteurs mettaient du temps à rentrer dans leur personnage, l'adaptation prend des libertés avec le livre (on est obligé si on veut que ça tienne en 2h), dans l'ensemble l'esprit est bien restitué, on retrouve l'humour particulier et les "tics" des protagonistes...sauf que la musique est trop dramatisante et plombe un peu le film. Mais ça fait un très bon polar et je voudrais l'avis de quelqu'un qui ne connait pas les bouquins, je pense que ça donne envie de les lire!

Garcia fait un bon adamsberg et belvaux EST danglard, on aimerait les voir dans un 2e opus car en fin de film on est complètement dans l'atmosphère des livres...

wargnier est peut etre quand même un peu trop académique pour ce genre de film d'ambiance où l'histoire importe moins que de "capter" un univers (mais bon, tarentino devait être trop cher )

A noter qu'une prochaine adaptation de "neptune" par l'elephantesque josée dayan est prévue à la télé avec jean-hugues anglade!

En effet, on aime rarement un film adapté d'un livre qu'on a aimé ... sauf si le cinéaste est également un auteur ... qui ne se gêne pas pour trahir !

Wargnier est un académique, c'est vrai ... et donc, pas trop à attendre de ce côté ... (en plus Bill confirme ! )

Mais Garcia et Gourmet sont des bêtes de scène ... ça c'est excitant !
Et si Belvaux assure itou, alors ...

L'Gé a écrit:

En effet, on aime rarement un film adapté d'un livre qu'on a aimé ...

C'est peut-être mon problème avec Shining...

nakata a écrit:

L'Gé a écrit:

En effet, on aime rarement un film adapté d'un livre qu'on a aimé ...

C'est peut-être mon problème avec Shining...

Kubrick était un auteur, mais sa "froideur", souvent, avait pour consequence qu'il ne faisait pas mieux qu'un académique ...

Je n'aime pas bien Shining ... je ne crois pas à la descente aux enfers de de Torrance (pareil que Eyes Wide Shut, Barry Lindon).

Orange mécanique, Lolita, Dr Strangelove, Full metal Jacket sont plus rageurs, plus humains ...

L'Gé a écrit:

En effet, on aime rarement un film adapté d'un livre qu'on a aimé ... sauf si le cinéaste est également un auteur ... qui ne se gêne pas pour trahir !

Wargnier est un académique, c'est vrai ... et donc, pas trop à attendre de ce côté ... (en plus Bill confirme ! )

Mais Garcia et Gourmet sont des bêtes de scène ... ça c'est excitant !
Et si Belvaux assure itou, alors ...

oui, a voir de toute façon! il y a quand même une ou deux trouvailles visuelles intéressantes (surveille les patineurs à roller, je n'en dis pas plus )

J'aime tellement l'univers de Vargas et je me suis tellement approprié ses personnages ( Danglard est mon chouchou, Adamsberg vient juste après, j'aime beaucoup également "Saint Mathieu" le paléonthologue ) que cela peut être un test amusant de vérifier la "vision" d'un autre.

Lucas Belvaux en Danglard : pensive

Seul film qui m'a comblée à partir d'un livre adoré : Gatsby ( bon c'est vrai, y'a Robert ... )

Lucas Belvaux est l'auteur de la trilogie la plus originale de ces dernières années, qui change un peu d'un cinéma français trop peu inventif à mon goût. La trilogie de Lucas Belvaux, c'était énoOorme, et je suis content qu'il ait eu le prix du Masque. Par contre, je le connais pas en tant qu'acteur dirigé par un autre réalisateur.

Ah que oui : Un parfait amour Cavale Après la vie ( pas sûre pour "parfait" car c'est le seul des 3 que je n 'ai pas vu, je sentais pas le François Morel ...)

En revanche Cavale : noir, dur, totalement hors du romantisme habituel lié au terrorisme, une C. Frot époustouflante ( là je suis sûre ) et Belvaux minimaliste à souhait.

Après la vie : un choc.
D. Blanc immense et G. Melki hyper crédible dans un rôle de flic pas clair mais finalement honnête sur l'essentiel.
Une réplique de ce film figure dans mon panthéon personnel :
D. Blanc en manque de drogue, totalement à la rue qui crie à son mari : " tu me dis que tu m'aimes mais que fais-tu pour moi?! ".

campagne première a écrit:

Ah que oui : Un parfait amour Cavale Après la vie ( pas sûre pour "parfait" car c'est le seul des 3 que je n 'ai pas vu, je sentais pas le François Morel ...)

Un couple épatant. Dommage de ne pas les avoir vus dans l'ordre, l'ensemble réhausse la somme des 3. Et François Morel est un grand, un très grand, pour avoir vu son magnifique spectacle, Les habits du dimanche, également paru sous la forme d'un livre.

Damned, Parfait amour c'est de C. Breillat.

lucas belvaux a débuté tout jeune dans "allons z'enfants" d"yves boisset, film sur les enfants de troupe en 1939...

il est aussi le frêre de rémi belvaux, réalisateur de l'innénarable "c'est arrivé près de chez vous", ami de noel godin et suicidé il y a peu

pour en revenir a "pars vite...", belvaux est trop beau gosse pour le personnage certes, mais il a toute la gaucherie et le fond d"oeil désespéré qui sied à danglard (et c'est pas moi qui le dis mais régis wargnier lui-même)

L'Gé a écrit:

Je n'aime pas bien Shining ...

Pour moi Shining est un immense film, meilleur que le bouquin. Kubrick prend la parti de laisser un peu de coté le coté fantastique et d'en rajouter sur la folie de Torrance. C'est plus un film sur la folie qu'un film fantastique en fait.

Et cet hotel ! Dément !

C'est un des meilleurs kubrick pour moi, meilleur que docteur folamour ou lolita.

nakata a écrit:

Lucas Belvaux est l'auteur de la trilogie la plus originale de ces dernières années, qui change un peu d'un cinéma français trop peu inventif à mon goût. La trilogie de Lucas Belvaux, c'était énoOorme, et je suis content qu'il ait eu le prix du Masque. Par contre, je le connais pas en tant qu'acteur dirigé par un autre réalisateur.

Je fais mon nakata mais: en quoi c'est spécialement original. Les films sont pas mal (j'en ai vu que 2) mais enfin ce sont pas des histoires bien originales et la mise en scène est assez classique (si on excepte le coté 3 films avec des personnages entremélés). En tous cas ça m'a pas touché, je les ai trouvé trop froids.

zebadguy a écrit:

Pour moi Shining est un immense film, meilleur que le bouquin.

Toute la richesse du bouquin est édulcorée ! Le bouquin, c'est bien simple : il m'avait fait plus flipper que n'importe quel film d'horreur. Et c'était plus riche, il y avait le point de vue du gamin par exemple. Et je déteste les films vampirisés par un acteur, or Nicholson est l'archétype des acteurs qui sont doués mais veulent trop bien faire, au point de passer devant le créateur.

zebadguy a écrit:

Je fais mon nakata mais: en quoi c'est spécialement original.

Il faut avoir vu les 3, si possible dans l'ordre, pour voir l'extraordinaire imbrication des films. Ce qu'on pensait au début se révèle beaucoup plus compiqué qu'on pensait... Sérieux, comme conception d'un scénar, je connais pas plus original !

nakata a écrit:

Toute la richesse du bouquin est édulcorée ! Le bouquin, c'est bien simple : il m'avait fait plus flipper que n'importe quel film d'horreur. Et c'était plus riche, il y avait le point de vue du gamin par exemple. Et je déteste les films vampirisés par un acteur, or Nicholson est l'archétype des acteurs qui sont doués mais veulent trop bien faire, au point de passer devant le créateur.

C'est ce que je disais, de mon point de vue il n'a gardé que la trame et recentré l'histoire sur la folie du père, et moins sur le gamin. Ce qui est (question de gouts peut-etre) le plus intéressant.

zebadguy a écrit:

Il faut avoir vu les 3, si possible dans l'ordre, pour voir l'extraordinaire imbrication des films. Ce qu'on pensait au début se révèle beaucoup plus compiqué qu'on pensait... Sérieux, comme conception d'un scénar, je connais pas plus original !

Ouais d'accord mais chaque film est pas spécialement intéressant. ça limite un peu l'intéret si tu dois voir 3 films pour comprendre comment le premier était bien foutu.

PS: c'est un peu le meme principe que les bédés Donjons sauf qu'il y a 20 ou 30 épisodes au lieu de 3 et que les Donjons c'est pas chiant

les rollers c'était juste pour le côté visuel avec la rotation du mec et l'éclat du diamant qui vient frapper adamsberg et reveille l'intuition du flic...seul moment graphiquement un peu "travaillé" du film.

Pour le reste j'ai bien fait de me taire, je souscris à ta critique, tu en parles beaucoup mieux que moi!

je pense que vargas est adaptable, mais par un cineaste qui maitriserait mieux le sens de l'ellipse et n'aurait pas peur d'etre incompris (je ne sais pas ce que wargnier a pu vous dire, mais a rennes il donnait vraiment l'impression d'avoir peur que le film ne soit pas compris par les spectateurs, ce qui le rend trop demonstratif). Ou alors en mini série télé, sur 3 fois 1h et demi peut-être?

Apres pour retancourt c'est vrai que c'est devenu un personnage phare dans les 2 derniers bouquins mais je suis d'accord avec son choix car dans "pars vite..." elle n'a pas un role important.

billbaroud35 a écrit:

je pense que vargas est adaptable, mais par un cineaste qui maitriserait mieux le sens de l'ellipse et n'aurait pas peur d'etre incompris (je ne sais pas ce que wargnier a pu vous dire, mais a rennes il donnait vraiment l'impression d'avoir peur que le film ne soit pas compris par les spectateurs, ce qui le rend trop demonstratif). Ou alors en mini série télé, sur 3 fois 1h et demi peut-être?

Totalement d'accord !.
Wargnier n'est pas sûr de lui. Il a l'air d'avoir peur que son style habituellement romanesque n'amène de la confusion..

Oui, les personnages s'installeraient mieux dans une série TV. Ce ne serait vraiment pas idiot. Ni dégradant. D'ailleurs, vargas s'en fout, alors ?!

Vu hier : pas trop déçue, sans doute parce que cet épisode est un des rares que je n'ai pas lus.
J'ai passé un bon moment même si j'avais deviné dans la dernière demi-heure ...
Garcia : trop cassant, dur, désemparé car Adamsberg n'est pas que cela, il sait être léger, invisible, lutin.
Camille : seulement exigente et triste alors qu'elle est dense, active et lumineuse.
Réthancourt : dommage qu'elle soit si peu présente mais peut-être l'est-elle peu dans le livre.
Lucas Belvaux : ahhhhhhhhhhh! il restitue presque l'angoisse existentielle mâtinée d'acharnement professionnel du merveilleux puits de science alcoolique, père élevant seul ses 4 enfants, qu'est Adrien Danglard.
A ceux qui ne connaissent pas Vargas, allez-y! vous aurez envie de la lire pour en savoir plus sur l'atmosphère qu'elle suscite et sa galerie de portraits.

campagne première a écrit:

Vu hier : pas trop déçue, sans doute parce que cet épisode est un des rares que je n'ai pas lus.
J'ai passé un bon moment même si j'avais deviné dans la dernière demi-heure ...
Garcia : trop cassant, dur, désemparé car Adamsberg n'est pas que cela, il sait être léger, invisible, lutin.
Camille : seulement exigente et triste alors qu'elle est dense, active et lumineuse.
Réthancourt : dommage qu'elle soit si peu présente mais peut-être l'est-elle peu dans le livre.
Lucas Belvaux : ahhhhhhhhhhh! il restitue presque l'angoisse existentielle mâtinée d'acharnement professionnel du merveilleux puits de science alcoolique, père élevant seul ses 4 enfants, qu'est Adrien Danglard.
A ceux qui ne connaissent pas Vargas, allez-y! vous aurez envie de la lire pour en savoir plus sur l'atmosphère qu'elle suscite et sa galerie de portraits.

:flower:

Retancourt est très peu présente dans le livre, c'est pour ça qu'on ne la voit pas...

Ca me fait plaisir de voir que toi aussi tu as accroché sur le personnage de Belvaux, s'il y en a un qui est totalement dans le ton, c'est bien lui...d'ailleurs il aurait sans doute aussi fait un excellent Adamsberg...

Un peu le sentiment quand même que Wargnier est passé à côté du fond de l'écriture de Vargas et pèche par peur de ne pas être compris...

Oui, le gars Lucas a dans l'oeil l'anxiété existentielle et dans le geste le frémissement de certains surdoués déchus dont fait partie Danglard.
Beaucoup aimé également que soit montré, même quelques secondes, son côté papa poule.