la pensée? c'est une fleur?

Et si le gouvernement avait oublié de penser ?
Nicolas Sarkozy et Christine Lagarde, le 29 juin, à Lyon. Reuters.
Dans l'édition de lundi du journal «International Herald tribune», Bernard-Henry Lévy et Alain Finkielkraut raillent les propos de la ministre des Finances Christine Lagarde et les slogans du chef de l'Etat.
Par Arnaud Vaulerin
LIBERATION.FR : lundi 23 juillet 2007

Est-ce le nouveau slogan gouvernemental? Après le «travailler plus pour gagner plus», il faudrait également «travailler plus et penser moins». L’invitation n’a pas échappé au quotidien International Herald Tribune qui, lundi, dans un long article en page 4, se penche sur la nouvelle feuille de route de l’équipe Sarkozy. Et titre: «Travailler, ne pas penser» . Et la fait commenter par des intellectuels français.

Le quotidien anglophone s’est intéressé aux propos de la ministre des Finances, Christine Lagarde. La semaine dernière, celle-ci avait déclaré à l’Assemblée que la «France est un pays qui pense. J’aimerais vous dire: assez pensé maintenant, retroussons nos manches», rappelle le Herald Tribune. Cependant, sous la plume d’Elaine Sciolino, le quotidien souligne qu’en France, «pays qui a produit les Lumières», la «pensée a perdu de son cachet dans le gouvernement du Président Sarkozy».

«Le nouveau président lui-même a cultivé cette image de non-intellectuel», estime le Herald. Le journal reprend les propos du chef de l’Etat à la télévision le mois dernier: «Je ne suis pas un théoricien. Oh, je ne suis pas un intellectuel! Je suis quelqu’un de concret!»

Le message ne convainc pas les intellectuels. «Ce dédain pour la réflexion est peut-être allé trop loin», estime Elaine Sciolino qui a interrogé le «plus clinquant des philisophes-journalistes», Bernard-Henry Lévy. «C’est le genre de chose que vous pouvez entendre dans des conversations de café, de la part d’abrutis qui boivent trop», déclare BHL dans le Herald. «A ma connaissance, c’est la première fois dans l’histoire moderne de la France qu’un ministre ose débiter ce genre de phrases. Je suis pro-Américain, pour le marché, j’aurais donc pu voter pour Nicolas Sarkozy mais cette tendance anti-intellectuelle est une des raisons pour laquelle je ne l’ai pas fait.»

BHL, qui a écrit un livre sur le voyage de Tocqueville aux Etats-Unis, précise que la ministre, qui a invoqué Tocqueville dans son discours, a été «trop sélective» dans ces citations du philosophe du XIXe siècle. «Il lui a suggéré de relire les œuvres complètes. Sur son temps libre», raille le Herald Tribune.

Alain Finkielkraut, l’autre intellectuel convoqué, n’est guère plus amène avec la vulgate sarkozienne. «Quelle absurdité de dire que l’on devrait penser moins, assène-t-il. Si vous avez la chance de consacrer votre vie à la pensée, vous travaillez en permanence, même dans votre sommeil.»

Avec ironie, le quotidien souligne toutefois que «Sarkozy n’est pas un nain intellectuel. Ses discours de campagne étaient truffés de citations de grands penseurs français». Manière de dire que le divorce n’est pas encore consommé entre le nouveau pouvoir et le monde des idées.

en lisant cet article ce matin j'avais envie de :

1- mettre mon poing dans les figures de finkel et bhl
2- de leur mettre ensuite des taquets au sol
3- de kidnapper claude gainaut (?) sans qui sarko ne sait pas aligner 3 mots

éventuellement de brûler 2/3 bouquins pour m'entrainer aux combustibles.

Olivia - juste une illusion

olivia vesmilme a écrit:

en lisant cet article ce matin j'avais envie de :

1- mettre mon poing dans les figures de finkel et bhl
2- de leur mettre ensuite des taquets au sol
3- de kidnapper claude gainaut (?) sans qui sarko ne sait pas aligner 3 mots

éventuellement de brûler 2/3 bouquins pour m'entrainer aux combustibles.

Olivia - juste une illusion

Pourquoi tant de haine?
Pour une fois que ces deux là sont d'accord pour dire que la connerie est bien là ou on le pensait ...

nulnul7 a écrit:

olivia vesmilme a écrit:

en lisant cet article ce matin j'avais envie de :

1- mettre mon poing dans les figures de finkel et bhl
2- de leur mettre ensuite des taquets au sol
3- de kidnapper claude gainaut (?) sans qui sarko ne sait pas aligner 3 mots

éventuellement de brûler 2/3 bouquins pour m'entrainer aux combustibles.

Olivia - juste une illusion

Pourquoi tant de haine?
Pour une fois que ces deux là sont d'accord pour dire que la connerie est bien là ou on le pensait ...

Ils auraient pu le dire avant le 6 mai quand même. Meuh non... L'un était trop occupé à se plaindre que les juifs n'ont aucune chance de vivre en paix dans une société multiculturelle (alors que le deuxième endroit où les juifs vivent le mieux au monde est la société la plus multiculturelle qui soit), et l'autre trop occupé à interviewer sharon stone. Comme c'est con !

c'était certes un peu d'humour noir. c'est la tendance

plus sérieusement, c'est quelque chose que l'on savait depuis le début, depuis des années. et ces 2 là se réveillent 3 mois après la guerre.

ce qui m'agace le plus c'est surtout que la plupart des gens s'en contrefichent.

c'est rien nul... un pti coup de blues quand je lis des trucs comme ça. de la révolte et un peu de colère. mode de défense : humour (con et nul souvent mais humour quand même )

Olivia - adoratrice de desproges

kayokay a écrit:

nulnul7 a écrit:

olivia vesmilme a écrit:

en lisant cet article ce matin j'avais envie de :

1- mettre mon poing dans les figures de finkel et bhl
2- de leur mettre ensuite des taquets au sol
3- de kidnapper claude gainaut (?) sans qui sarko ne sait pas aligner 3 mots

éventuellement de brûler 2/3 bouquins pour m'entrainer aux combustibles.

Olivia - juste une illusion

Pourquoi tant de haine?
Pour une fois que ces deux là sont d'accord pour dire que la connerie est bien là ou on le pensait ...

Ils auraient pu le dire avant le 6 mai quand même. Meuh non... L'un était trop occupé à se plaindre que les juifs n'ont aucune chance de vivre en paix dans une société multiculturelle (alors que le deuxième endroit où les juifs vivent le mieux au monde est la société la plus multiculturelle qui soit), et l'autre trop occupé à interviewer sharon stone. Comme c'est con !

C'est vrai... mais vaut mieux tard que jamais... Et si tous les intellos bougent enfin après 30 ans de silence, peut-être que Sarko ne tiendra pas 5 ans... Je crois que l'intello le plus con est celui qui n'est pas contradictoire. Celui qui pense toujours la même chose sans tenir compte des faits et gestes. La jésuistique et la dialectique sont pour moi sources d'approndissement des connaissances, de la recherche et de la liberté de conscience. Le positionnement de l'autodidacte n'est-il finalement pas le plus libre ? Dédaigné par les uns et les autres, n'est-il pas laissé à son libre choix ? Sa solitude spirituelle n'est-elle pas son salut, souvent sa délivrance ?
Connait-on beaucoup de sachants qui soient libres ?

lerouge a écrit:

C'est vrai... mais vaut mieux tard que jamais... Et si tous les intellos bougent enfin après 30 ans de silence, peut-être que Sarko ne tiendra pas 5 ans... Je crois que l'intello le plus con est celui qui n'est pas contradictoire. Celui qui pense toujours la même chose sans tenir compte des faits et gestes. La jésuistique et la dialectique sont pour moi sources d'approndissement des connaissances, de la recherche et de la liberté de conscience. Le positionnement de l'autodidacte n'est-il finalement pas le plus libre ? Dédaigné par les uns et les autres, n'est-il pas laissé à son libre choix ? Sa solitude spirituelle n'est-elle pas son salut, souvent sa délivrance ?
Connait-on beaucoup de sachants qui soient libres ?

C'est vrai. Les intellectuels ne sont pas des gens libres. Ils sont bouffés par leurs origines, leurs modes de fonctionnement cognitif, et leur formation philosophique souvent dogmatiques et figées dans le temps. Mais l'autodidacte n'est pas plus libre. Lui, il a besoin de la reconnaissance de ses pairs, donc il a tendance à se faire bouffer par ses propres désirs.
Il est prisonier de son égo et de sa trajectoire. Il va former son idée de la réalité sur son seul parcours et ne sera pas capable de faire l'expérience de l'autre. A ce titre l'intellectuel est mieux armé. Mais en ces temps post-11 septembre, où manichéisme, stigmatisation et ethnocentrisme (sous couvert d'universalisme) dominent les systèmes de pensées occidentaux, l'intellectuel français a de la peine à comprendre l'autre. Il ne saisit pas les enjeux de la globalisation, rate la révolution internet, se sent largué face aux jeunes et à l'immigration, et se trouve totalement désemparé face à la montée des extrémismes religieux. Tout simplement parce que 30 ans de lavage de cerveaux bi-systémique (monde libre/monde rouge, occident/tiers-monde, démocraties/républiques islamiques), ça s'efface pas comme ça.

kayokay a écrit:

lerouge a écrit:

C'est vrai... mais vaut mieux tard que jamais... Et si tous les intellos bougent enfin après 30 ans de silence, peut-être que Sarko ne tiendra pas 5 ans... Je crois que l'intello le plus con est celui qui n'est pas contradictoire. Celui qui pense toujours la même chose sans tenir compte des faits et gestes. La jésuistique et la dialectique sont pour moi sources d'approndissement des connaissances, de la recherche et de la liberté de conscience. Le positionnement de l'autodidacte n'est-il finalement pas le plus libre ? Dédaigné par les uns et les autres, n'est-il pas laissé à son libre choix ? Sa solitude spirituelle n'est-elle pas son salut, souvent sa délivrance ?
Connait-on beaucoup de sachants qui soient libres ?

C'est vrai. Les intellectuels ne sont pas des gens libres. Ils sont bouffés par leurs origines, leurs modes de fonctionnement cognitif, et leur formation phylosophique souvent dogmatiques et figées dans le temps. Mais l'autodidacte n'est pas plus libre. Lui, il a besoin de la reconnaissance de ses pairs, donc il a tendance à se faire bouffer par ses propres désirs.
Il est prisonier de son égo et de sa trajectoire. Il va former son idée de la réalité sur son seul parcours et ne sera pas capable de faire l'expérience de l'autre. A ce titre l'intellectuel est mieux armé. Mais en ces temps post-11 septembre, où manichéisme, stigmatisation et ethnocentrisme (sous couvert d'universalisme) dominent les systèmes de pensées occidentaux, l'intellectuel français à de la peine à comprendre l'autre. Il ne saisit pas les enjeux de la globalisation, rate la révolution internet, se sent largué face aux jeunes et à l'immigration, et se trouve totalement désemparé face à la montée des extrémismes religieux. Tout simplement parce que 30 ans de lavage de cerveaux bi-systémique (monde libre/monde rouge, occident/tiers-monde, démocraties/républiques islamiques), ça s'efface pas comme ça.

Les intellectuels français seraient moins desemparés ou à coté de la plaque, si'ls avaient un peu au 20eme siecle parcouru le monde, quitté Paris et acceptaient que les centres à la pointe de la pensée bougent, que Paris en soit un mais d'autres aussi,Berlin, NY ou ailleurs... La force des philosophes des lumieres , c'est aussi que les types couraient à travers les cours royales de toutes l'Europe...et ne pensaient pas que la planete et la pensée s'étaient arréter de tourner aprés la construction du café de flore et de St germain des prés.

Pour ce que j'en ai à faire, de ces deux là .... disons que depuis peu, je constate qu'ils semblent un peu moins euh ... réacs, par moments.
J'ai écouté BHL il y a quelques semaines à propos du Darfour et il m'a assez plu. Bon après, son histoire de Toqueville ...
En revanche, l'idée de la fleur me plait bien, tiens.
Une fleur, ça pousse même malgré le, ou grace au, fumier.
Autrement dit, le fumier n'en voudrait pas, elle est là quand elle le veut ...

campagne première a écrit:

J'aime la définition de l'intellectuel par R. Debray : quelqu'un qui a un projet d'opinion.
Donc libre d'évoluer, de bouger en lien avec le monde et la vision qu'il en a, à l'écart des chapelles, non utilisable donc non publiable / non médiatique ou au contraire ultra médiatique pour être conspué car en décalage avec les courants de pensée dominants. Donc un kamikaze ascétique. Qui compte sur le temps.

Après guerre, le clivage français s'est fait entre Sartre et Aron. Le premier a eu la lumière car dans le train du "progrès" ( La cause du peuple, etc ) le deuxième est resté au placard, étiqueté " réac de service ". Le temps semble servir Aron.

"

Citation :

Être de droite, être de gauche, c'est être hémiplégique

" (Raymond Aron)