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 J'aimé bien aimé ce papier dans Libé. Assez représentatif...

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lerouge
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MessageSujet: J'aimé bien aimé ce papier dans Libé. Assez représentatif...   J'aimé bien aimé ce papier dans Libé. Assez représentatif... Icon_minipostedMer 14 Mar 2007 - 23:07

Il y a quelques jours, à la télé, l'intermédiaire philosophique Alai Finkielkraut, l'homme qui confond ses nerfs et la pensée, disait : «Je ne donnerai pas mon vote au nihilisme au sourire béat.» Il voulait parler de Ségolène Royal. A quoi ressemble ce nihilisme-là ? Observons-le lundi soir à Paris, gymnase Japy. La candidate vient parler culture (des artistes sont là) et nation (Chevènement aussi). Mille personnes environ sont invitées. Qui sont-elles ?
Trois types de sièges donnent la réponse. Ce sont des toasts. Sur les blancs, la vieille gauche caviar. Sur les oranges et les marrons, par ordre décroissant de notoriété, le tarama (intellectuels, associatifs). Revenons aux blancs, faisant cercle autour de l'oratrice. Ce sont eux, les «éclaireurs de l'avenir» : scouts chics et grognards, pleins d'illusions et de pantoufles, résidus de 25 ans de gauche de gouvernement, de presse et d'affaires. Aucun des intervenants n'aura moins de cinquante ans. Pierre Bergé est là. Un trio (piano, basse, harmonica) joue du blues en attendant Miss Godot. Elle a une demi-heure de retard.
Les vieux caviars se croisent, se reconnaissent. «Et alors, que deviens-tu ?» «Suez... J'ai été happé par le grand capital !» «On se fait une bouffe ?» «Oui, en août.» Echange de cartes et de calvities. Désirs d'avenir ? De souvenirs, plutôt. La question n'est plus : à quoi ressemble le nihilisme au sourire béat ? Mais : à quoi ressemble la gauche caviar, quand il n'y a plus ni gauche ni caviar ? Ils ont cet avantage sur les sarkozyens, cette faiblesse peut-être : ils doutent, critiquent, le bordel, le creux des discours, tout ce qui les froisse. Quand Gérard Miller se réjouit au micro de ce que Ségolène ne soit pas une «femme qui en a», ça soupire : «Oh ! Non... Mais quelle vulgarité !» Un sosie de Piccoli, en plus jeune, en moins Lear, salue tout le monde. «Qui est-ce ?» demande-t-on. «Je sais pas, répond un photographe. Mais je crois pas qu'il soit coté.» Cotés : Jack Lang, Bertrand Delanoë, Henri Weber, Dominique Blanc, Edwy Plenel, etc. Emmanuelle Béart, droite et absente, autruche digérant son mystère, a ce regard étrangement vague et luisant, presque aveugle, des actrices qui ne voient qu'en elles-mêmes. Charles Berling est son voisin. Quelqu'un dit : «C'est lui qui entraîne la voix de Ségo.» Il a du boulot. Quand elle discourt, la musique est à côté des mots. Elle court sur le parquet derrière le fantôme de l'éloquence. Sauf, à de brefs instants, quand sa voix devient rauque, éclatant les lattes. Devant elle, Jack Lang, renard pétrifié, porte un masque précolombien, couvert des poussières de tant de campagnes. Weber sourit une grimace à effacer l'ennui. Bras croisés comme sous camisole, Delanoë roule des yeux énervés, fatigués. A quoi pensent-ils ?
La seule voix, c'est Jeanne Moreau : une basse de caverne illuminée, vibrante de rien à prouver. Un journaliste suivi d'une caméra l'a apostrophée : «Madame Moreau ! C'est France 2 ! Vous êtes une star ! Je vous ai vue sur Canal +, vous étiez formidable.» Elle se retourne, petite et puissante sous la moue immobile. «Vous soutenez Ségolène Royal ? Pourquoi ?» «Parce que je l'ai décidé.»

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Avec ce genre de soirée, le PS remonte la pente dans les milieux populaires Mouhahaaharf Mouhahaaharf Mouhahaaharf
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