Love - Forever Changes

plongé hier après-midi dans ma cédéthèque, j'en ressors un chef d'oeuvre longtemps oublié, éclipsé par les doors à l'époque et aujourd'hui régulièrement cité comme référence musicale ...le groupe Love pond un monument psychédélique après 2 albums oubliables et ne s'en relèvera jamais, ses productions suivantes ne pouvant être à la hauteur...

A ranger aux cotés de sgt pepper, beggar's banquet, l'album à la banane du velvet et are you experienced? ...67 année magique?

Par flemme de réécrire moi-même un blabla sur ce disque qui coute 10 euros bonus compris, j'ai péché une critique intéressante sur fluctuat.net.

Citation :

L'année 1967 fait figure de tournant dans l'histoire du rock n' roll. Alors que Brian Wilson et le duo Mac Cartney- Lennon se livrent à coups de chefs d'oeuvre un duel sans merci pour changer la face de la musique populaire, que Jimmy Hendrix aiguise en coulisses ses guitares électriques, la scène de Los Angeles s'organise pour offrir un pendant ambigu aux dérives psychédéliques qui vont ensevelir l'été de l'amour sous une chape niaise de sentimentalisme hippie et de pâquerettes bon marché. Les Doors (Strange Days), Captain Beefheart, Frank Zappa (We're only in it for the money), Tim Buckley (Goodbye and Hello) et les Love du chanteur compositeur Arthur Lee vont très vite offrir un contre- modèle énergique, brillant et adulte à l'euphorie ambiante.

Né deux ans auparavant de la rencontre d'un jeune compositeur noir amoureux de rock et de quelques amis dont le brillant guitariste auteur et chanteur Bryan Mac Lean, Love est le premier groupe de rock à mélanger les genres et les races. Emmené par un Arthur Lee conquérant, séducteur et en permanente effervescence, la musique de Love réussit sur son premier album éponyme le mariage de l'inventivité des Byrds et de l'énergie des Stones. Ouvert à toutes les influences (jazzy, latino sur le deuxième album Da Capo, bossa parfois), Love fait très vite figure de groupe pivot de la scène de Los Angeles. Les frasques du chanteur, son côté tyrannique au sein du groupe, son sex-appeal et sa formidable arrogance cachent sur les deux premiers albums la part sombre du compositeur, en lutte avec des pulsions auto-destructrices et qui, dès 21 ans, est persuadé qu'il n'en a plus pour longtemps et agit, avec les autres et avec lui-même, comme s'il devait carboniser le monde sous son génie.

Le troisième et dernier album des Love (ils se reformeront par la suite sans réussite) naît dans des conditions exécrables. Aux portes du succès, Arthur Lee refuse de sortir de Los Angeles. Il décline une offre de tournée en Angleterre qui lui tendait les bras et manque d'enterrer sa poule aux œufs d'or en menant la vie dure à ses partenaires. Love perd pied, refuse de grandir sur ce caprice de son leader et recule à Los Angeles sous les premiers déhanchements organiques de la bande à Morrisson. Les musiciens et leur leader finissent par échouer en studio et entreprennent l'enregistrement de leur album testament, le somptueux Forever Changes, lequel se range naturellement au niveau du Pet Sounds des Beach Boys et du Sergent Pepper des Beatles parmi les grands disques de la galaxie.

Les arrangements de David Angel transcendent les mélodies d'Arthur Lee et mettent en relief l'infinie richesse d'une musique à la fois très instinctive, politique (the red telephone), et très contrôlée (l'exubérance de Lee masque son perfectionnisme). L'album est assis sur une structure acoustique qui va à l'encontre de l'Histoire en marche (le tout électrique d'Hendrix, l'un des meilleurs amis de Lee), constamment dynamitée par des incises saignantes de guitare, de trompette ou de batterie (A house is not a motel). La légèreté et le côté aérien de la musique californienne sont contaminés par les angoisses et les crises de l'Histoire (la guerre froide, l'apocalypse nucléaire), par la tristesse d'un Arthur Lee ou d'un Mac Lean contrarié dans ses ambitions de compositeur et par un pessimisme ravageur. Sous les délicats arpèges de guitare, le spectre d'une mort annoncée est omniprésent : les amours se délitent (Andmoreagain), la joie se meurt (the good humor man he sees everything like this) et la jeunesse se consume. Le chant évolue, selon les titres et le propos, entre le ton grandiloquent d'un Sinatra et la faiblesse angélique de Tim Buckley. Les deux titres composés par Mac Lean donnent une saveur mélancolique supplémentaire aux ambitions de Lee. Sur Old Man, la voix douce du guitariste fait des merveilles. La chanson dépouillée et incroyablement maîtrisée annonce la glaciale ouverture du titre suivant : "Sittin on the hillside, watchin all the people die." Lee donne l'impression de planer au dessus de la mêlée, d'embrasser le monde entier d'un coup d'œil désabusé et de s'en exclure par la même occasion. The red telephone est sans conteste la meilleure chanson de Love. "La vie continue ici. Jour après jour. Je ne sais pas si j'en suis ou pas…J'ai fait partie de ces gens-là il y a bien longtemps…If you want to count me, then count me out."

Love relève la tête par la suite mais rien n'y fera. Sur Between Clark and Hilldale, Lee a beau essayé de se rassurer (Here they play my songs), Love, en prenant le contre-pied de son époque, a creusé sa propre tombe. Forever Changes ne se vendra pas et marquera la fin du groupe et de son leader

(Note : accro aux drogues dures, celui-ci reformera sporadiquement love, fera de la prison pour usage d'armes à feu entre 1995 et 2001 et décèdera en 2006 d'une leucémie après avoir eu le temps de remonter sur scène pour rejouer régulièrement cet album depuis sa libération).

Connais pas celui-là... j'en ai un autre que j'aime bien qui se nomme "Out there" avec plein de bons trucs.

A peu près de la même époque j'aime beaucoup SPIRIT avec Randy California ( lui aussi très proche de Hendrix).... J'ai chopé un "Live" en CD assez monstrueux

faut que je dégotte ça!

dans un autre style j'ai acheté l'album de bonnie prince billy cette semaine, c'est du tout bon