En Janvier 1945, le camp de concentration d'Auschwitz est libéré par les soviétiques. Quelques semaines auparavant, les allemands avaient fui le camp, laissant les malades à leur sort (malgré les plans initiaux de ne laisser personne vivant). Peu d'hommes étaient encore vivants à l'arrivée des russes. Primo Levi fut de ceux-là.
A partir de là commenca pour lui et des centaines d'hommes un voyage sans queue ni tête, sans but, en plein coeur de l'europe de l'est, détruite par la guerre, désorganisée, mais malgré tout euphorique de la victoire. Le voyage irrationnel durera 9 mois, entre pologne, union soviétique, roumaine, hongrie, allemagne... Une trêve entre l'horreur des camps et le retour à la réalité.
Il y a eu beaucoup de récits de guerre, beaucoup de récits sur la shoah. Mais très peu de récits de l'après-guerre. Pas l'après-guerre d'un pays relativement épargné comme la france mais de pays ravagés comme la pologne ou l'ouest de l'union soviétique. Mais la force de Levi est de ne pas parler uniquement de misère, de destruction, de famine, mais de toutes les aventures humaines insensées, parfois heureuses d'ailleurs, qu'a permis (ou forcé) cette époque de chaos.
Elie Wiesel a dit lors de mort de Levi qu'il était en fait mort 40 ans auparavant à Auschwitz. On pourrait dire aussi qu'il est mort après cette "trêve" lors de son retour en italie, à la vraie vie. Celle où l'on se souvient.