plombée par 21 grammes

Ce matin, j'ai revu "21 grams" d'Inarritu...

Scotchée... one more time.
C'est peut-être ça qui a plombé ma journée...
En tout cas, j'aime beaucoup la façon dont Inarritu découpe ses films... même s'il a tendance à se répéter à la longue à chaque film...
Il nous annonce déjà la fin dès le début ou presque, pour qu'on s'arrête sur les sentiments des personnages, sur leur tristesse, leur désespérance... sur ces vies qui hésitent entre le déterminisme et la déprime parce qu'ils n'arrivent pas à se sortir de ces rails...
Tous les personnages mâles sont "en plomb"... lourds, lourds de leurs péchés, de leur culpabilité, de leur incapacité à assumer, à changer... alors que les personnages féminins sont plus dans la "tentation de s'en sortir"... même si cela a un prix.
Et puis ces extérieurs de grandes villes américaines, les motels crasseux, les piscines pleines de détritus... ce type sait décrire la tristesse.
Et je n'avais pas rermarqué le jeu de Benito del Torro la première fois. Mais là ! pfou ! Quel talent.

C'est peut-être pour ça que je me sens si triste...

Oui il a fait "Amores Perros" avec Gael Garcia Bernal. Tres chouette film aussi

zebadguy a écrit:

Oui il a fait "Amores Perros" avec Gael Garcia Bernal. Tres chouette film aussi

Pas pu le voir, Amores Perros... dès la 1ère scène... j'ai été agressée... il faudrait que je refasse l'essai...
Mais si ça me fait pire que 21 grams, j'aime mieux attendre.
Je dois être un peu trop en ce moment...

Mais bon le problème comme tu dis clo c'est qu'il ne se renouvelle pas des masses. Après avoir vu 21 grammes, Babel perd de son intérêt je trouve.
J'attends la suite

c0rt0maltese a écrit:

Mais bon le problème comme tu dis clo c'est qu'il ne se renouvelle pas des masses. Après avoir vu 21 grammes, Babel perd de son intérêt je trouve.
J'attends la suite

Non, pas du tout... il cultive le moyen qu'il a trouvé de raconter des destins qui se croisent, la vie, les rencontres, la valeur d'une seconde, les paradoxes,
et surtout de la responsabilité par rapport à la culpabilité...
On a tous un dada... on tourne tous autour d'une même idée : il suffit de lire Délibé pour le voir...
Inarritu n'a absolument rien perdu dans Babel... au contraire. Il se peut qu'il perde un jour... mais pour moi, il n'a rien perdu de son talent.

clomani a écrit:

Ce matin, j'ai revu "21 grams" d'Inarritu...

Tous les personnages mâles sont "en plomb"... lourds, lourds de leurs péchés, de leur culpabilité, de leur incapacité à assumer, à changer... alors que les personnages féminins sont plus dans la "tentation de s'en sortir"... même si cela a un prix.

Si y'a pas de l'analyse là, je me tue

clomani a écrit:

On a tous un dada... on tourne tous autour d'une même idée : il suffit de lire Délibé pour le voir...

Trés bien vu, Clo.
C'est la défintion du style !
faut avoir du style !

campagne première a écrit:

Vous allez dire que je chipote L'Gé, suis pas d'acc avec vous : un dada frise l'obsessionnel, comme dit clo ça plombe.
Le style est certes la marque de l'être mais celle qui sculpte et transporte.

Ou alors depuis Buffon ( "le style c'est l'homme" ) il y aurait eu un glissement métonymique vers une seule partie du style : celle qui valorise?

En effet, normalement, il y a idée fixe d'un côté et style de l'autre.

Le style s'applique plus à la méthode de pensée qu'au fond de la pensée.
Par exemple, je suis tout à fait d'accord pour qu'on dise que je vois le monde à travers le cinoche (JLG disait qu'il ne voulait parler que de cinéma, car tout pouvait s'en rapporter... dire que je fais mien !)

Comme pour d'autres pour qui tout est politique. Ici, sur ce forum on le voit bien...

Cependant, je constate souvent que la forme déforme le fond, que le medium devient l'objet, que l'idée se fait slogan ...

Buffon que je me rappelle...le XVI non? Marot la rhétorique tout ça?

Sans allez aussi loin dans l'analyse souvent "le style", "la forme" est soignée et se veut être impecable. (Iniratu est effectivement irreprochable dans sa réalisation)

Certes.

Mais sans le fond la forme n'est rien. Aussi tallentueux soit un réalisateur pour exprimer ses pensées, s'il n'a rien à dire ou s'il se repête ça va sonner fade.

Il y a tellement à inventer!

c0rt0maltese a écrit:

Buffon que je me rappelle...le XVI non? Marot la rhétorique tout ça?

Sans allez aussi loin dans l'analyse souvent "le style", "la forme" est soignée et se veut être impecable. (Iniratu est effectivement irreprochable dans sa réalisation)

Certes.

Mais sans le fond la forme n'est rien. Aussi tallentueux soit un réalisateur pour exprimer ses pensées, s'il n'a rien à dire ou s'il se repête ça va sonner fade.

Il y a tellement à inventer!

Il ne se répète pas, en tout cas jusqu'à présent, il ne l'a pas fait à mon avis.