BABEL

Je ne peux que vous encourager à aller voir Babel...
Ca m'a laissée pantelante sur mon siège, entre le rire et les larmes...
Il n'y a pas un plan à jeter dans ce film. Inarritu est arrivé à enlever son regard bovin à Brad Pitt, c'est dire.
Ca se passe à la fois au Maroc, au Mexique et au Japon... juste un flingue qui relie tous les personnage... seul lien entre tous ces gens qui sont en quête de liens... en perdition de lien... en route pour des liens...
Et tout autour, les rapports Nord/Sud, l'amour paternel, l'amour filial, l'incommunicabilité entre les cultures, l'incommunicabilité entre les gens du Nord, l'incommunicabilité entre les sourds et les entendants...
Que des liens négatifs, et pourtant, ça crée du lien... Et en fond : la responsabilité... des états, des continents, des gens, des parents...
Et une bande son !!! Mpfff ! Déjà j'avais été sciée par 21 grams... mais là, perso, je crie au chef d'oeuvre...
J'ai cru un moment que j'ai aimé ce film parce qu'il se passe dans 2 pays que j'aime : le Maroc et le Mexique... mais les séquences japonaises m'ont tout aussi époustouflée... donc, voilà... c'est un très très bon film.


zut, j'ai oublié d'agrandir l'original !!!

L'Gé, allez-vous vous déplacer pour Babel ? Je voudrais bien connaître votre avis sur ce film.
Je viens de lire la critique de Libé... eh bien, pour une fois, (non, c'est la 2e fois en fait), je suis totalement d'accord avec ce qui y est écrit. La 1ère fois, c'était la critique de Sorj Chalandon sur "Le vent se lève"...

clomani a écrit:

L'Gé, allez-vous vous déplacer pour Babel ? Je voudrais bien connaître votre avis sur ce film.
Je viens de lire la critique de Libé... eh bien, pour une fois, (non, c'est la 2e fois en fait), je suis totalement d'accord avec ce qui y est écrit. La 1ère fois, c'était la critique de Sorj Chalandon sur "Le vent se lève"...

Oui
Vous m'avez donné envie d'aller voir ça !

clomani a écrit:

Inarritu est arrivé à enlever son regard bovin à Brad Pitt, c'est dire.

Meuh !?? () Il n'a pas un regard de bivin, Brad Pitt...
Et en plus, c'est un très bon comédien...

Regarde de bovin à Tom Cruise, oui, ou à Christophe Lambert ( )... mais pas Brad Pitt !!!

Basille

Basille a écrit:

clomani a écrit:

Inarritu est arrivé à enlever son regard bovin à Brad Pitt, c'est dire.

Meuh !?? () Il n'a pas un regard de bivin, Brad Pitt...
Et en plus, c'est un très bon comédien...

Regarde de bovin à Tom Cruise, oui, ou à Christophe Lambert ( )... mais pas Brad Pitt !!!

Basille

Ben, j'vais vous faire un aveu, je crois que je n'ai rien vu tourné avec Bradounet... Je le connais de quelques bandes annonces et certainements quelques photos montrées à la télé... et je lui ai toujours trouvé un regard bovin, même si c'est un très beau mec... Je déteste Tom Cruise mais lui, il a le regard complètement allumé... quant à Christophe Lambert, je crois qu'il a atteint son apogée dans son rôle du singe... zut, il y a très longtemps... j'ai oublié le titre.
Sinon, Christophe Lambert a un homonyme pubard qui intervient de temps à autre dans les émissions de télé, grand thuriféraire de Sarko... ce type est une vraie caricature... dents hyper blanches, barbe de 3 jours, look de pubard de m... et ce qui sort de sa bouche est tout aussi caricatural que le personnage ! Un enfer à lui tout seul, médiatique en plus !

clomani a écrit:

Basille a écrit:

clomani a écrit:

Inarritu est arrivé à enlever son regard bovin à Brad Pitt, c'est dire.

Meuh !?? () Il n'a pas un regard de bivin, Brad Pitt...
Et en plus, c'est un très bon comédien...

Regarde de bovin à Tom Cruise, oui, ou à Christophe Lambert ( )... mais pas Brad Pitt !!!

Basille

Ben, j'vais vous faire un aveu, je crois que je n'ai rien vu tourné avec Bradounet... Je le connais de quelques bandes annonces et certainements quelques photos montrées à la télé... et je lui ai toujours trouvé un regard bovin, même si c'est un très beau mec... Je déteste Tom Cruise mais lui, il a le regard complètement allumé... quant à Christophe Lambert, je crois qu'il a atteint son apogée dans son rôle du singe... zut, il y a très longtemps... j'ai oublié le titre.
Sinon, Christophe Lambert a un homonyme pubard qui intervient de temps à autre dans les émissions de télé, grand thuriféraire de Sarko... ce type est une vraie caricature... dents hyper blanches, barbe de 3 jours, look de pubard de m... et ce qui sort de sa bouche est tout aussi caricatural que le personnage ! Un enfer à lui tout seul, médiatique en plus !

Ben Clo! il a l'oeil bovin là.

[quote="duchesse"]

clomani a écrit:

Basille a écrit:

clomani a écrit:

Inarritu est arrivé à enlever son regard bovin à Brad Pitt, c'est dire.

Meuh !?? () Il n'a pas un regard de bivin, Brad Pitt...
Et en plus, c'est un très bon comédien...

Regarde de bovin à Tom Cruise, oui, ou à Christophe Lambert ( )... mais pas Brad Pitt !!!

Basille

Ben Clo! il a l'oeil bovin là.

mpfff, fastoche de lui donner l'oeil brillant et marron, surtout qu'il les a bleus dans Babel !!! Et toc !

clomani a écrit:

mpfff, fastoche de lui donner l'oeil brillant et marron, surtout qu'il les a bleus dans Babel !!! Et toc !

Et là, ça va mieux? M'enfin!!!!!

[quote="duchesse"]

clomani a écrit:

mpfff, fastoche de lui donner l'oeil brillant et marron, surtout qu'il les a bleus dans Babel !!! Et toc !

Et là, ça va mieux? M'enfin!!!!!



J'adoooooore quand vous vous énervez, Duchesse

Nan, c'est vrai, il est très beau mec. Mais bon, dans Babel, il est particulièrement "craquant"... (ça va mieux comme ça ?)

[quote="clomani"]

duchesse a écrit:

clomani a écrit:

mpfff, fastoche de lui donner l'oeil brillant et marron, surtout qu'il les a bleus dans Babel !!! Et toc !

Et là, ça va mieux? M'enfin!!!!!



J'adoooooore quand vous vous énervez, Duchesse

Nan, c'est vrai, il est très beau mec. Mais bon, dans Babel, il est particulièrement "craquant"... (ça va mieux comme ça ?)

Il a les doights tordus comme ça "en vrai" ?

J’ai aimé ce film.
J’ai aimé parce qu’il parle crûment, avec des histoires simples, de l’humanité et du désenchantement.
Il raconte trois histoires qui se déroulent en trois lieux bien éloignés a priori : dans le désert marocain, à Tokyo et à la frontière mexico-américaine.

Trois histoires dans un monde devenu petit mais qui n’a pas résolu ses problèmes d'incommunicabilité.
« Babel », c’est le mythe de la tour construite par les hommes pour rivaliser avec Dieu. En guise de rétorsion, Dieu créa les différents langages. Punis!

Trois histoires crues et cruelles.

Des innocents « payent » injustement : le jeune marocain qui paye à la place de son frère, la mamma mexicaine (magnifique actrice) qui paye pour son neveu, la jeune Tokyoite (aussi, actrice très gonflée et touchante) condamnée par son infirmité….

C’est un film sur l’horreur des idées reçues, en particulier sur l’arrogance hyper-violente et humiliante de la procédure à l’américaine : le douanier qui débite en hurlant sa procédure et empêche le jeune homme de s’expliquer, l’ambassade américaine qui annule l’ambulance marocaine au risque de laisser mourir la blessée…

C’est aussi un film sur la découverte douloureuse de la sexualité. J’ai était soufflé et ébloui par l’histoire de la jeune Tokyoite à la recherche de sa première expérience sexuelle. Dur, amer, et beau.

Babel est un film qui nous maintient en alerte.
On a toujours l’impression qu’il y a quelque chose à voir et à comprendre, comme un puzzle à reconstituer.
Comme dans un thriller, on passe d’une histoire à l’autre au moment le plus crucial.
La jeune femme américaine (Cate Blanchett), assoupie dans son bus, reçoit une balle « perdue » venue de la montagne. Blessée ou morte ? pas le temps de voir … on enchaîne sur un groupe de jeunes japonaises qui jouent au Vollley-Ball. Il y a peu de bruits. On s’aperçoit alors qu’elles sont sourdes et muettes.
Brillant !
Mais en y repensant, le fait que les 3 histoires soient imbriquées et liées, n’apporte strictement rien, sinon l’impression un peu vaine de cette « brillance ».
Vers la fin, la scène explicative dans laquelle on revoit le coup de téléphone du père à ses enfants, juste pour expliquer que ce qu’on vient de voir en parallèle était en fait en séquence, démontre bien l’inutilité "mécanique" de ce montage imbriqué.
On peut très bien prendre le film comme un recueil de 3 nouvelles. Et l’intérêt du film n’est pas pour autant diminué.

J’ai beaucoup pensé à « La règle du jeu » de Jean Renoir (certains pourraient dire : « encore ? »)
Renoir regardait également le monde avec compassion et désenchantement.
« La règle du jeu » est aussi basé sur l’idée que le monde n’est pas découpé géographiquement mais en couches. En couche disons sociales, qui ne se comprennent pas.
Vers la fin du film d’Inarritu, on pense que l’américain (Brad Pitt) et le jeune marocain qui l’a soutenu sont devenus amis … manque de pot, il sort son fric pour le payer !. Le marocain refuse, et l’américain s’engouffre dans l’hélicoptère. Désolant !
C’est la même désillusion que dans « La règle du Jeu » … où, d’ailleurs, là aussi c’est un coup de fusil qui déclenche le drame.
Renoir a tourné « La règle du jeu » en 1938, alors que tout le monde sentait que la guerre était inévitable. Le film s’en ressent, et c’est ce qui lui a été reproché.
Plus que pessimiste, le film montrait la fin d’un monde.
Aujourd’hui, nous sommes peut-être à l’orée de la fin d’un autre monde…

L'Gé a écrit:

J’ai aimé ce film.
J’ai aimé parce qu’il parle crûment, avec des histoires simples, de l’humanité et du désenchantement.
Il raconte trois histoires qui se déroulent en trois lieux bien éloignés a priori : dans le désert marocain, à Tokyo et à la frontière mexico-américaine.

Trois histoires dans un monde devenu petit mais qui n’a pas résolu ses problèmes d'incommunicabilité.
« Babel », c’est le mythe de la tour construite par les hommes pour rivaliser avec Dieu. En guise de rétorsion, Dieu créa les différents langages. Punis!

Trois histoires crues et cruelles.

Des innocents « payent » injustement : le jeune marocain qui paye à la place de son frère, la mamma mexicaine (magnifique actrice) qui paye pour son neveu, la jeune Tokyoite (aussi, actrice très gonflée et touchante) condamnée par son infirmité….

C’est un film sur l’horreur des idées reçues, en particulier sur l’arrogance hyper-violente et humiliante de la procédure à l’américaine : le douanier qui débite en hurlant sa procédure et empêche le jeune homme de s’expliquer, l’ambassade américaine qui annule l’ambulance marocaine au risque de laisser mourir la blessée…

C’est aussi un film sur la découverte douloureuse de la sexualité. J’ai était soufflé et ébloui par l’histoire de la jeune Tokyoite à la recherche de sa première expérience sexuelle. Dur, amer, et beau.

Babel est un film qui nous maintient en alerte.
On a toujours l’impression qu’il y a quelque chose à voir et à comprendre, comme un puzzle à reconstituer.
Comme dans un thriller, on passe d’une histoire à l’autre au moment le plus crucial.
La jeune femme américaine (Cate Blanchett), assoupie dans son bus, reçoit une balle « perdue » venue de la montagne. Blessée ou morte ? pas le temps de voir … on enchaîne sur un groupe de jeunes japonaises qui jouent au Vollley-Ball. Il y a peu de bruits. On s’aperçoit alors qu’elles sont sourdes et muettes.
Brillant !
Mais en y repensant, le fait que les 3 histoires soient imbriquées et liées, n’apporte strictement rien, sinon l’impression un peu vaine de cette « brillance ».
Vers la fin, la scène explicative dans laquelle on revoit le coup de téléphone du père à ses enfants, juste pour expliquer que ce qu’on vient de voir en parallèle était en fait en séquence, démontre bien l’inutilité "mécanique" de ce montage imbriqué.
On peut très bien prendre le film comme un recueil de 3 nouvelles. Et l’intérêt du film n’est pas pour autant diminué.

J’ai beaucoup pensé à « La règle du jeu » de Jean Renoir (certains pourraient dire : « encore ? »)
Renoir regardait également le monde avec compassion et désenchantement.
« La règle du jeu » est aussi basé sur l’idée que le monde n’est pas découpé géographiquement mais en couches. En couche disons sociales, qui ne se comprennent pas.
Vers la fin du film d’Inarritu, on pense que l’américain (Brad Pitt) et le jeune marocain qui l’a soutenu sont devenus amis … manque de pot, il sort son fric pour le payer !. Le marocain refuse, et l’américain s’engouffre dans l’hélicoptère. Désolant !
C’est la même désillusion que dans « La règle du Jeu » … où, d’ailleurs, là aussi c’est un coup de fusil qui déclenche le drame.
Renoir a tourné « La règle du jeu » en 1938, alors que tout le monde sentait que la guerre était inévitable. Le film s’en ressent, et c’est ce qui lui a été reproché.
Plus que pessimiste, le film montrait la fin d’un monde.
Aujourd’hui, nous sommes peut-être à l’orée de la fin d’un autre monde…

Vous avez eu un faisceau d'analyse supplémentaire L'Gé : ceux qui "paient" pour les autres... mais ça peut s'impliquer dans ce que j'appelais "la responsabilité" dans mon commentaire. Et vous trouvez la séquence de fin un peu inutile ? Je me suis interrogée moi aussi sur ce très court "flash back" qui montre l'autre côté de la 1ère séquence, celui de l'autre côté du monde, celui de l'autre côté de la caméra... Vous trouvez que la démonstration de l'imbrication des 3 histoires est trop "glossy" ? Moi j'y ai vu une façon mexicaine de tisser du lien. Mais c'est possible, en effet... mais c'est peut-être une déformation "américaine" d'Inarritu (qui, selon Libé, aurait perdu de son piment au contact de L.A.).
En tout cas, je n'avais pas parlé de la séquence de Brad qui sort son porte-monnaie -car on ne sait plus dire merci en Occident, juste sortir son fric- parce que, pour moi, ça a été la scène la plus importante et la plus émouvante du film.
Il me semble vaguement avoir déjà vu "la règle du jeu"... mais j'avoue ne plus m'en souvenir du tout...

clomani a écrit:

Vous avez eu un faisceau d'analyse supplémentaire L'Gé : ceux qui "paient" pour les autres... mais ça peut s'impliquer dans ce que j'appelais "la responsabilité" dans mon commentaire. Et vous trouvez la séquence de fin un peu inutile ? Je me suis interrogée moi aussi sur ce très court "flash back" qui montre l'autre côté de la 1ère séquence, celui de l'autre côté du monde, celui de l'autre côté de la caméra... Vous trouvez que la démonstration de l'imbrication des 3 histoires est trop "glossy" ? Moi j'y ai vu une façon mexicaine de tisser du lien. Mais c'est possible, en effet... mais c'est peut-être une déformation "américaine" d'Inarritu (qui, selon Libé, aurait perdu de son piment au contact de L.A.).
En tout cas, je n'avais pas parlé de la séquence de Brad qui sort son porte-monnaie -car on ne sait plus dire merci en Occident, juste sortir son fric- parce que, pour moi, ça a été la scène la plus importante et la plus émouvante du film.
Il me semble vaguement avoir déjà vu "la règle du jeu"... mais j'avoue ne plus m'en souvenir du tout...

Oui, vous avez raison, le thème de la responsabilité ... peut-être même de l'irresponsabilité ...
Oui, j'ai trouvé ce "flash-back" (qui, en fait, n'est un flash-back que pour l'histoire mexicaine) trop "brillant" !... Je trouve qu'il y a une grosse tendance pour les scénarios mécaniquement brillants (à la Jonze, Gondry, et autres "memento" ... si c'est pour amuser la gallerie et cacher le creux du scénario, alors ça me gêne ... ici, ce n'est pas le cas ...)

Je n'ai pas vu "21 grammes" ni "amours chiennes" ... mais je vais essayer de me procurer ça ...

Et Clo, (re)trouvez "La règle de Jeu" ... vous verrez comme ce film touche au plus profond ?!

Culturellement, les japonnais et la chasse, ça fait deux.
Géographiquement, le Maroc et la chasse, ça fait deux aussi.
La combinaison des deux me parait tellement infinitésimale que cela justifierai, comme le dit L'gé, que l'on ai trois histoire et non une seule.
C'est le premier aspect du film qui m'a marqué.
Alors pour le reste, il est clair que l'on a la du beau. Aussi bien dans la construction que dans la réalisation. Les plans sont bien foutus, les paysages savament choisis, la musique colle bien et les acteurs sont bien dirigés. (je me serai passé de brad perso)
Maintenant je reste un peu sur ma fin en terme de scénario. C'est assez léger je trouve pour 2h30 et j'ai le sentiment que ce sont les séquences alternées qui parviennent à sauver ce manque et étirant au maximum les scènes. Quel est l'apport du coup de fil de brad, du frêre qui matte sa soeur ou de la fille nue sur son balcon. On a recours à l'interprétation et donc ca devient floue.
Au final on ne sait guère quel message on essaie de nous faire passer. Les marocains ne sont pas tous de terroristes? Les américains ne sont pas tous gentil? Sur c'est noble comme pensée et on ne va pas tirer sur l'ambulance, c'est tellement rare de voir des films critiques envers les eu mais la, ca me semblait un peu gros, trop évident.
Donc je suis plus modéré que vous deux. C'est un film sympa mais je ne crierai pas pour ma part au chef d'oeuvre.

c0rt0maltese a écrit:

Culturellement, les japonnais et la chasse, ça fait deux.
Géographiquement, le Maroc et la chasse, ça fait deux aussi.
La combinaison des deux me parait tellement infinitésimale que cela justifierai, comme le dit L'gé, que l'on ai trois histoire et non une seule.
C'est le premier aspect du film qui m'a marqué.
Alors pour le reste, il est clair que l'on a la du beau. Aussi bien dans la construction que dans la réalisation. Les plans sont bien foutus, les paysages savament choisis, la musique colle bien et les acteurs sont bien dirigés. (je me serai passé de brad perso)
Maintenant je reste un peu sur ma fin en terme de scénario. C'est assez léger je trouve pour 2h30 et j'ai le sentiment que ce sont les séquences alternées qui parviennent à sauver ce manque et étirant au maximum les scènes. Quel est l'apport du coup de fil de brad, du frêre qui matte sa soeur ou de la fille nue sur son balcon. On a recours à l'interprétation et donc ca devient floue.
Au final on ne sait guère quel message on essaie de nous faire passer. Les marocains ne sont pas tous de terroristes? Les américains ne sont pas tous gentil? Sur c'est noble comme pensée et on ne va pas tirer sur l'ambulance, c'est tellement rare de voir des films critiques envers les eu mais la, ca me semblait un peu gros, trop évident.
Donc je suis plus modéré que vous deux. C'est un film sympa mais je ne crierai pas pour ma part au chef d'oeuvre.

La fille sur son balcon ? Le rapport est simple et compliqué à la fois : elle a vu sa mère se suicider... on croit qu'elle a vu sa mère se jeter du haut de son balcon jusqu'au moment où on comprend qu'elle s'est tiré une balle avec le flingue, et que c'est pour ça que le père a donné le fusil à un Marocain. Pourquoi les Japonais voyageurs ne seraient-ils pas chasseurs au Maroc ? Les Saoudiens, les Français, les Européens, les riches, vont chasser au Maroc... ça l'fait beaucoup dans le monde des riches... Avant, c'était en Afrique noire que Giscard allait chasser... maintenant, les sommets de la branchitude sont au Maroc (et dire que je veux m'acheter une maison dans le désert marocain )... Critique envers les USA ? Oui, sur la frontière mexicaine... mais critique envers le tourisme de masse : la réaction des touristes "coincés" dans le bus et paniquant, leur imaginaire qui rend tous les Marocains voleurs et violeurs, ça ne vous rappelle pas qqchose ? Côté japonais, la difficulté à communiquer pour une petite jeune fille sourde-muette, donc handicapée... ça n'existe pas à côté de chez nous ? Et les Mexicains qui se perdent dans le désert du côté de Laredo ou je ne sais quelle ville frontière, ça ne vous rappelle pas d'autres gens du Sud qui se noient avant de toucher des plages espagnoles ou italiennes ? Et les flics implacables qui renvoient les Chicanos chez eux, ça parle aussi de Sarko et de ses expulsions. D'autre part, je trouve que les Américains parlent plus de leurs problèmes que notre cinéma : regardez 3 enterrements, qui est paru récemment en DVD... et là vous verrez comment le réalisateur/acteur (oublié son nom : Jamie Lee Curtis ???) dénonce ce qui se passe à la frontière...
Non, Corto, je vous trouve très sévère avec Babel... peut-être peut-on rejoindre L'Gé avec le dernier coup de fil de Brad, vu de l'autre côté... que j'ai interprété comme la séquence qui "boucle la boucle"... démontrant ainsi que ça n'est et ne sera pas la pluie d'accidents en cascade qui sera causée par l'irresponsabilité de tout un chacun dans notre monde individualiste ou le lien se délite...
"Babel", "3 enterrements" et "le vent se lève" auront été les films de 2006 qui m'auront marquée, perso... parce qu'ils dénoncent tous, même si le vent se lève parle d'un temps révolu, ce qui cloche dans notre monde moderne.

Les chasseurs japonais, bien sur ca doit exister, mais la n'est pas le point. L'idée c'était de dire que les liens étaient tirés par les cheveux et que je trouvais ca pénalisant pour le film dans son ensemble.
Bien sur que les critiques sont fondés, aussi bien par rapport au tourisme de masse que sur la société américaine. Je dis juste que, pour moi, ca manque de subtilité. On enfonce des portes ouvertes en se positionnant sur des valeurs évidemment nobles.
Mais clo, ne t'emballe pas on reste sur un bon film dans la mesure ou les passages d'une histoire à une autre sont bien orchestrés et surtout bien interprétés. C'est juste qu'à mon sens il en manque encore un peu pour crier au chef d'oeuvre.
3 enterrements, et le vent se lève rentrent dans la même critique. On se positionne volontairement dans une idée selon laquelle on préjuge trop vite, que nos valeurs ne sont peut être pas les bonnes, en exagerant les traits au négatif pour les etats unis et en mettant énormément de sympathie dans les héros méxicains ou marocains. Du coup on tombe un peu dans une vision un peu simpliste et les histoires tombent dans les bons sentiments.
J'ai apprecié ces trois films, mais ne les hisserait pas aux meilleurs visionnage de l'année.

c0rt0maltese a écrit:

Les chasseurs japonais, bien sur ca doit exister, mais la n'est pas le point. L'idée c'était de dire que les liens étaient tirés par les cheveux et que je trouvais ca pénalisant pour le film dans son ensemble.
Bien sur que les critiques sont fondés, aussi bien par rapport au tourisme de masse que sur la société américaine. Je dis juste que, pour moi, ca manque de subtilité. On enfonce des portes ouvertes en se positionnant sur des valeurs évidemment nobles.
Mais clo, ne t'emballe pas on reste sur un bon film dans la mesure ou les passages d'une histoire à une autre sont bien orchestrés et surtout bien interprétés. C'est juste qu'à mon sens il en manque encore un peu pour crier au chef d'oeuvre.
3 enterrements, et le vent se lève rentrent dans la même critique. On se positionne volontairement dans une idée selon laquelle on préjuge trop vite, que nos valeurs ne sont peut être pas les bonnes, en exagerant les traits au négatif pour les etats unis et en mettant énormément de sympathie dans les héros méxicains ou marocains. Du coup on tombe un peu dans une vision un peu simpliste et les histoires tombent dans les bons sentiments.
J'ai apprecié ces trois films, mais ne les hisserait pas aux meilleurs visionnage de l'année.

Mais tu as le droit, cher Corto, de ne pas aimer... j'ai juste expliqué que, selon moi, les liens entre toutes les séquences étaient évidents... et impressionnants. Et je trouve, contrairement à toi, que les visions du monde actuel proposées par les 3 films qui m'ont, personnellement, marquée, ne sont pas simplistes du tout.
Et je suis quelqu'un de "bons sentiments"... et je suis ravie d'être comme ça. Ces films auront au moins contribué à relever le cinéma actuel dans mon estime...
Disons que ces trois films me parlent avec puissance, même s'ils murmurent à l'oreille d'un CortO

La conclusion est mignone. Il en faut peu en tout cas pour te faire monter sur ton cheval clo! Et encore une fois j'ai bien aimé, je modère juste les éloges que je peux entendre à droite à gauche.
En tout cas je viens de voir tout ce que vous avez tjrs voulu savoir sur le sexe sans jamais osé le demander et c'était bien rigolo.
Doug ross le medecin amoureux de la brebis, tu crois qu'urgence s'en est inspiré ou c'est le hasard?

c0rt0maltese a écrit:

La conclusion est mignone. Il en faut peu en tout cas pour te faire monter sur ton cheval clo! Et encore une fois j'ai bien aimé, je modère juste les éloges que je peux entendre à droite à gauche.
En tout cas je viens de voir tout ce que vous avez tjrs voulu savoir sur le sexe sans jamais osé le demander et c'était bien rigolo.
Doug ross le medecin amoureux de la brebis, tu crois qu'urgence s'en est inspiré ou c'est le hasard?

Ben oui, je monte facile sur mon canasson... telle une Walkyrie, avec mon casque à pointe
Pour All you want to know... etc, c'est en effet très drôle que le médecin amoureux de la brebis (me souvenais pas de ce sketche) s'appelle Doug Ross... doit y avoir une allusion .
Au fait, en parlant d'Urgences... j'ai raté les 2 derniers épisodes sur f2 pendant que j'étais au Maroc... ça se terminait comment ? (même si c'était super chiant)... la petite toubib indienne, elle finit par s'installer avec son pote ?

j'ai un peu laché urgence depuis la saison 9 ou 10 quand ca se terminait sur l'accident de bagnole du docteur Pratt.
Pourtant j'étais ultra fan mais bon...
Comme tout, après 240/250 épisodes on se lasse un peu. J'espère qu'ils comptent finir sous peu.

c0rt0maltese a écrit:

j'ai un peu laché urgence depuis la saison 9 ou 10 quand ca se terminait sur l'accident de bagnole du docteur Pratt.
Pourtant j'étais ultra fan mais bon...
Comme tout, après 240/250 épisodes on se lasse un peu. J'espère qu'ils comptent finir sous peu.

En tout cas, depuis mon retour du Maroc, y'a plus d'urgences sur la le dimanche soir...

info prises, il y aura une 13 ième saison diffusé sur france 2 en septembre prochain, et ptête même une 14 ième. Les rumeurs parlent d'un tournage prochainement.
Je suis deg en tout cas je viens de voir que...
Non je le dis pas si tuveux des spoilers voila:
http://urgences.hypnoweb.net/texte1-s-17-p-637.html

J'y suis allée la veille de Noël et ce fut un très beau cadeau.
Je ne développe pas les commentaires fouillés et pertinents de Clo et L'Gé.

Ce qui demeure en moi en lien avec la réflexion sur la douleur et la vertu :

- la compassion absolue pour cette petite fille sourde et muette qui cherche désespérément et maladroitement à être reconnue et aimée malgré son handicap; l'admiration aussi pour ses tentatives réitérées de dépasser son manque et conduire sa quête, par-delà l'échec, la déception et le risque de ridicule; cette enfant, malgré sa douleur, est totalement présente à soi-même, totalement au coeur de la vie.
- l'admiration pour Amélia, la nourrice mexicaine, qui s'oublie et dépasse sa peur dans le désert à la recherche de secours pour ces 2 enfants qui ne sont pas nés d'elle mais sont les siens : magnifique amour oblatif.
- la générosité sans discours de la vieille Marocaine qui soulage la blessée avec de l'opium, des caresses sur le front et une mélopée apaisante : l'apaisement de la terreur et de la souffrance de l'Américaine ne viennent pas de la sollicitude ni de l'amour de son mari, impuissant, mais de "territoires" sûrement méprisés d'elle et de sa vision hygiéniste et compartimentée de l'existence.

C:flower:

campagne première a écrit:

J'y suis allée la veille de Noël et ce fut un très beau cadeau.
Je ne développe pas les commentaires fouillés et pertinents de Clo et L'Gé.

Ce qui demeure en moi en lien avec la réflexion sur la douleur et la vertu :

- la compassion absolue pour cette petite fille sourde et muette qui cherche désespérément et maladroitement à être reconnue et aimée malgré son handicap; l'admiration aussi pour ses tentatives réitérées de dépasser son manque et conduire sa quête, par-delà l'échec, la déception et le risque de ridicule; cette enfant, malgré sa douleur, est totalement présente à soi-même, totalement au coeur de la vie.
- l'admiration pour Amélia, la nourrice mexicaine, qui s'oublie et dépasse sa peur dans le désert à la recherche de secours pour ces 2 enfants qui ne sont pas nés d'elle mais sont les siens : magnifique amour oblatif.
- la générosité sans discours de la vieille Marocaine qui soulage la blessée avec de l'opium, des caresses sur le front et une mélopée apaisante : l'apaisement de la terreur et de la souffrance de l'Américaine ne viennent pas de la sollicitude ni de l'amour de son mari, impuissant, mais de "territoires" sûrement méprisés d'elle et de sa vision hygiéniste et compartimentée de l'existence.

C:flower:

Juste pour titiller, Campagne... (nan, pas taper !!!)... et quid de cette générosité du guide marocain qui refuse le fric de Brad, comme si en occident, seul le fric pouvait remercier ou prouver notre reconnaissance...
c'est proche de l'hygiénisme forcené de Mâaaame Brad je trouve... et j'ai l'impression que c'est du hash, tout simplement, qu'elle lui fait fumer. Vous savez très bien que la majeure partie du kif fumé en Europe vient du Maroc nan ? Ou mes informations datent ???

Oui, l'altruisme du guide marocain rejoint la générosité de ces femmes par sa présence constante aux côtés de Brad, il est discret mais toujours présent dans l'empathie. Contrepoint exemplaire à la beauffitude égoïste des autres occupants du bus.
J'ai trouvé également très subtil de montrer comment le cadet de Yussef, petit animal jouisseur et violent, n'est pas que cela et est capable d'une vraie grandeur en prenant le risque de se dénoncer aux flics, dans la fusillade, quand il croit qu'il est encore temps de sauver son frère.

Quant à ce qu'il y a dans la pipe ... vous avez sûrement raison, l'opium c'est plus à l'est!
Question drogue, je me limite à Murat, Racine et au Puligny Montrachet.

C:flower: