Un week end à St malo pour "quai des bulles"

Deuxième festival français sur le neuvième art après qui vous savez, c'était pour moi, nouveau parisien, l'ocasion d'aller en Bretagne pour la première fois de ma vie!
Première constatation: La Bretagne est une région superbe. J'ai voyagé durant des années loin de la France et je me rends compte aujourd'hui qu'il y a de nombreuses régions qu'il me reste à découvrir!
Deuxième constatation: La bd est devenue un business à part entière, ça ne rigole plus. Le stand soleil est un immense espace avec sons et lumières, figurines de troll géantes et hotesses en mini jupe. Le but est de vendre, on ne le cache même plus, les dédicaces des auteurs présents se font uniquement sur les albums achetés sur place et après tirage au sort du ticket de caisse. (probalité à peu près égale à 0) Le temps ou les festivaliers couchaient sur le parking, leur bd dans le sac à dos, est révolu. Un mot issu de mes cours de finance reste dans mon esprit RATIONNALISATION.
Troisième constatation: Edika ne ressemble pas du tout à Bronsky.
Quatrième constatation: Pour enfoncer le clou de la bd et l'argent Dupuis cherche une nouvelle aventure orientée Western car Cauvin et Lambil se font vieux et risquent d'arrêter sous peu leurs tuniques bleueus. La encore il semblerait qu'on est des niches, sans doutes définies par des experts marketing, et que chaque maison d'édition cherche pour chaque secteur le héros qui va bien. Largo winch / IRS / Golden city par exemple. A vomir. Ce n'est plus le talent ou l'imagination ni même la qualité qui définissent un catalogue, c'est la segmentation. A vomir.
Cinquième constatation: Qu'est ce que je suis naif quand même!

j'y étais aussi...

mêmes constatations...

après m'être un peu laché au stand casterman je me retrouve avec 2 tickets pour aller faire signer mes bouquins, pb les auteurs ne sont pas là a l'heure indiquée, et faire la queue au milieu des ados boutonneux (et des collectionneurs malodorants), pas trop mon truc....préfèrerais pouvoir discuter un peu avec l'auteur...

les expos étaient très bien faites, pour le reste je ne vois pas la différence avec le rayon bd du virgin ou de la fnac...et je préfère les petits libraires!

enfin au moins il a fait beau et la plage est gratuite et facile d'accès!

billbaroud35 a écrit:

j'y étais aussi...

mêmes constatations...

après m'être un peu laché au stand casterman je me retrouve avec 2 tickets pour aller faire signer mes bouquins, pb les auteurs ne sont pas là a l'heure indiquée, et faire la queue au milieu des ados boutonneux (et des collectionneurs malodorants), pas trop mon truc....préfèrerais pouvoir discuter un peu avec l'auteur...

les expos étaient très bien faites, pour le reste je ne vois pas la différence avec le rayon bd du virgin ou de la fnac...et je préfère les petits libraires!

enfin au moins il a fait beau et la plage est gratuite et facile d'accès!

Ca m'a l'air bien tristounet en effet... J'étais allée il y a une bonne 30taine d'années au Festival de la BD d'Angoulême... Ce devait être le 3e... j'étais avec deux potes dont l'un est devenu directeur de l'info sur la 3... le pauvre, il a mal tourné
C'était hyper sympa... je me souviens avoir pris des pots avec une tripotée de dessinateurs... tout se faisait à la bonne franquette... il y avait juste eu une bouffe chiante avec le nouvel éditeur de BD (dont j'ai oublié le nom), et l'attachée de presse encore plus chiante...
J'imagine ce que ça peut être maintenant grâce à vos récits... Eh bien, mince, y'a plus d'endroits où les gens sont considérés comme des êtres humains et pas comme des "acheteurs" ?
Quand est-ce qu'on fait la révolution des "valeurs" ?

Ben non, clomani on est des acheteurs parce que il n'y a pas que l"editeur qui veut fourguer ses albums; le dessinateur lui aussi il a envie de sa petite place au soleil de la réussite. Et il y a du monde au portillon qui a envie de vivre en faisant des dessins .
( comme des livres et de la quasi totalité des biens culturels dans ce pays, tous le monde a envie de vivre de la culture, dans la culture, sur la culture , vivre de son aaaart quoi,metiers sympas, valorisant où l'on s'exprime soi à la face du monde, sauf que en face faut bien qu'il y en ait qui achète sinon ça peut pas le faire....)

Allez corto prenez un L Winch et attendez un peu. Quand j'étais gamine, le truc c'était Rahan, c'était de la daube. maintenant Rahan c'est collector. Ce sera le cas de Largo Winch dans 25 ans. Le temps qui passe donne un vernis d' "oeuvre" a tout.

En tout cas ,si la bd dérive, allez regarder du coté des albums jeunesse, il ya des trucs superbes et certains pourraient en remontrer dans le surréalisme, le graphisme....( cf les éditions du rouergue entre autre chose)

mariep a écrit:

Ben non, clomani on est des acheteurs parce que il n'y a pas que l"editeur qui veut fourguer ses albums; le dessinateur lui aussi il a envie de sa petite place au soleil de la réussite. Et il y a du monde au portillon qui a envie de vivre en faisant des dessins .
( comme des livres et de la quasi totalité des biens culturels dans ce pays, tous le monde a envie de vivre de la culture, dans la culture, sur la culture , vivre de son aaaart quoi,metiers sympas, valorisant où l'on s'exprime soi à la face du monde, sauf que en face faut bien qu'il y en ait qui achète sinon ça peut pas le faire....)

Mais, Mariep, au début de la BD, on les achetait aussi, les alboums !!! C'est vrai que notre choix était restreint... aux débuts... Quand j'étais môme, ma mère ne voulait pas que je lise de la BD... c'était un truc pour les ignorants... Du coup, j'ai fait ma révolution culturelle avec la BD, Charlie, Pilote et les "anciens"... Il y avait nettement moins de monde au portillon, ce qui rendait les dessinateurs faciles d'accès. Le nombre... n'a pas dû arranger les choses. C'est encore le problème de l'industrialisation (même en matière d'art) et surtout celui de la marchandisation (de l'art, de l'ethnographie, de tout)...
De toutes façons, rien ne nous empêche de lancer notre révolution culturelle, ou la vôtre plutôt, parce que je suis de la vieille génération qui en a déjà vécu une (avec participation active)...
Mais les commentaires de Bill et de Corto sur leur festival des bulles m'ont rappelé le désappointement de Forest et de Fifi la Tulipe (une ex de Libé) à leur retour du salon du chocolat, où ils ont dû payer pour aller re-consommer et re-payer sur des stands...
Dans ma tête, les salons et festivals sont encore des lieux où on devrait aider de jeunes talents à être connus... sauf qu'en réalité, ils mettent en avant ceux qui sont toujours sur le devant de la scène, comme en politique en fait.

Clomani , la révolution se serait d'appeler un chat "un chat ".

De remplacer le pompeux "salon" par son vrai nom: foire ou marché.
Comme il y a la foire à la saucisse, la foire commerciale ou le marché du films de tv .
L'idée du salon, normalement, c'est d'être une vitrine, c'est pour vous faire goûter, vous faire découvrir, vous appater. L'achat venant éventuellement plus tard au calme de votre librairie ou de votre rayon Fnac;
Ce sont normalement les professionnels qui passent commandent, aprés avoir découvert de nouvelles choses sur place pour leurs réseaux de distribution.
Mais le salon lui -même coute des sous, il faut le rentabiliser.
Au salon de l'agriculture, vous n'allez pas repartir avec une Salerse sous le bras, mais si on peut vous fourguer une tomme à 20 euros et 3 pots de miels à 30 euros, on le fait un maximum.
Donc c'est un marché.

mariep a écrit:

Clomani , la révolution se serait d'appeler un chat "un chat ".
.

Quid du "festival" ? Etymologiquement, c'est censé être "festif"...
Donc, tous les festivals sont festifs, en appelant un chat un chat.
Eh bien, je vais persister et signer : d'mon temps, les festivals étaient ach'tement plus festifs que maintenant...

Z'avait sans doute raison pour dans l'temps.....

Mais aujourd'hui, payer "et "festif "ne sont pas antinomyque . En tout cas les multiples organisateurs de festivals, et autres salons, ils trouvent qu'au contraire ça va trés bien ensemble.
Le festif est-il moins festif quand l'objectif non clairement énnoncé est l'acte de consommation?
Les Eurokéennes, les Francofolies, Sous les pommiers, Marciac, Off ou In à Avignon, ......faut raquer sa place et payer sa tournée aprés le spectacle dans des restos et cafés hors de prix.
Je ne sais même plus si Aurillac, où la rue obligeaient à la gratuité, n'a pas réussi à faire payer son éco au spectateur.

En tout cas, une chose est certaine : les biens culturels et la consommation culturelle sous toutes ses formes sont les marchés plus porteurs qui soient.
Plus vous dites aux gens combien ils sont géniaux et intelligents de se cultiver, de découvrir de nouveaux talents, de se singulariser par le livre, le cd, le film , le spectacle, l'expo..... plus vous pouvez lui en fourguer et lui faire sortir sa CB,
La consommation culturelle, c'est la perfection incarnée du rapport marchand.
C'est un miroir tellement flatteur pour l'ego de celui qui achéte, une transaction marchande pure et dure recouverte et déculpabilisée du voile pudique du savoir , de l'épanouissement personnel , de l'appartenance à un groupe qui "sait".
On peut tout y mettre ,tout y faire, on trouvera toujours une bonne petite justification culturelle, le cercle parfait, un filon inestinguible.

Moi j'aime bien Largo winch, même maintenant. Il y a, je le pense sans doutes naivement, de la bd de qualité. Mais il faut chercher. Eviter les mangas à rallonge, les histoires déjà sucées six fois, les pseudos artistes...
En tout cas je ne pense pas que ce soit les dessinateurs qui soient à l'origine du phénomène. On a l'impression à les voir enquiller les dédicaces, qu'ils prennent un plaisir "relatif" à être présent. Non j'imagine plutôt la pression venir des maisons d'édition qui ont refaconnées le secteur en vendant sur de nouveaux formats (donc plus cher) en diversifiant leurs catalogues (cf soleil) et en marketisant les héros. Ce n'est pas nouveau, c'est arrivé aux jeux vidéos, au cinéma, à la musique, aux magasines...
PS:Mince billabourd, si ca se trouve on s'est croisé! Si j'eu su on aurait bu un bol de cidre!

c0rt0maltese a écrit:

Moi j'aime bien Largo winch, même maintenant. Il y a, je le pense sans doutes naivement, de la bd de qualité. Mais il faut chercher. Eviter les mangas à rallonge, les histoires déjà sucées six fois, les pseudos artistes...
En tout cas je ne pense pas que ce soit les dessinateurs qui soient à l'origine du phénomène. On a l'impression à les voir enquiller les dédicaces, qu'ils prennent un plaisir "relatif" à être présent. Non j'imagine plutôt la pression venir des maisons d'édition qui ont refaconnées le secteur en vendant sur de nouveaux formats (donc plus cher) en diversifiant leurs catalogues (cf soleil) et en marketisant les héros. Ce n'est pas nouveau, c'est arrivé aux jeux vidéos, au cinéma, à la musique, aux magasines...
PS:Mince billabourd, si ca se trouve on s'est croisé! Si j'eu su on aurait bu un bol de cidre!

mince en effet! je suis tout vermoulu deja d'avoir loupé le stand de futuropolis alors que dimanche une copine y a fait une descente digne des criquets pellerins et est repartie avec de jolies signures...