dit le Divin, le Bossu, le Sphynx .... Giulio Andreotti, sept fois président du conseil et patron de la DC italienne pendant des lustres jusqu'aux procès de Palerme
magnifiquement filmé par Paolo Sorrentino et sublimement interprété par Toni Servillo
à la fois documentaire, ballet, fable et portrait,
violence crue et ellipse métaphorique, allégorie et cynisme :
l'Italie sous le règne d'Il Gobbo ( le Bossu ), le coeur du Pouvoir politique, dépoétisé et réduit à des manigances d'écoliers mal polis et à des trafics de boutiquiers
la figure fascinante d'un descendant paradoxal du Prince : un petit vieux impassible qui marche tel un robot, perclus de migraines, bigot pervers et intraitable sur le dogme de tout Pouvoir : perpétrer le mal pour garantir le bien .... bien pire que tous les chefs maffieux, sans en être
ce qui surclasse tout c'est l'effet jubilatoire de la narration d'un sujet éternel : les Italiens restent les maîtres pour ponctuer de grâces et du sourire de la mise en abyme la dénonciation du pire.