Comme à l’accoutumée Mme Supermarché s ‘en va dans son grand magasin favori (vous savez celui ou la vie est plus jolie).
Ce matin la , elle arrive toujours à l’ouverture, y règne une ambiance particulière, elle n’y prête pas attention concentrée qu’elle sur son rituel quasi religieux d ‘achats , toujours les mêmes produits (lessives, conserves, légumes conditionnés, pains industriels, poulets élevés en batterie …. )
Son circuit terminé, elle ne rencontre pas à son étonnement ce matin la les quelques amis avec qui elle parlotte toujours des mêmes sujets induits par les médias (vous savez ceux qui donne la parole aux auditeurs)
Elle se dirige vers les caisses, pas de caissières !! seul Mr Costaud assure la sécurité et lui explique que tous les produits sont désormais gratuits et ceci à volonté.
Quoua !!! s’exclame t-elle, déstabilisée, énervée, presque contrariée elle se fait répéter par l’homme aux biceps qui fidèlement répète sa leçon.
Elle rentre chez elle plus vite que d’habitude et alarme Mr Grossevoiture, son époux, et le fils Supervidéo.
Tous trois reparte illico avec les deux voitures vides, sans les sièges arrière, et les remplissent à saturation et recommence ainsi cinq fois le voyage.
Ceci prend toute la matinée, ils alertent alors le reste de la famille et amis, lesquels confirment que cela se passe également dans les autres magasins : électroménager, concessionnaires automobiles, boutiques de vêtements, informatique ….
Ils soulignent cependant la panique engendrée, bousculades et bagarres ça et la.
Toute la ville est en effervescence pendant plusieurs jours et même les nuits (certains essayent de voler ce qui sera gratuit le lendemain)
Cette boulimie de bien être (soi-disant) se propage à toutes les couches sociales, certains telle Mme Hypermarché (meilleure amie de Mme Supermarché) ne sait plus ou entasser les produits, elle casse même un téléviseur en l’empilant sur les dix déjà présents dans sa chambre.
Qui a donc eu cette idée saugrenue à laquelle tous les marchands adhérent puisque celui qui fait payer n’a évidemment plus un seul client, d’ailleurs les mots marchands et acheteurs ne veulent plus rien dire.
Mr Grossevoiture et ses copains, logiques et pragmatiquement fainéants, en concluent qu’il n’est plus utile de travailler, seul les gouvernants du pays continuent, pour ne pas perdre leur pouvoir, à assurer leurs fonctions mais lesquelles au juste ?
Les denrées alimentaires diminuent rapidement, les stocks si facilement acquis s’épuisent.
Les intellectuels de tous poils, les médias qui veulent conserver leur chère influence (on ne sait jamais, si tout redevient comme avant) n’arrêtent pas totalement leurs activité, les idées les plus folles circulent : l’effort est vain, la valeur travail n’existe plus, le monde s’écroule ….
Il faut bien manger et boire cependant, Mr Champdeblé et ses comparses agriculteurs reprennent en premier et en autarcie leurs cultures et élevages.
Un nouveau troc s’installe sur les produits de première nécessité.
Mr Grossevoiture n’entends pas pour autant diminuer son niveau de confort (climatisation, chauffage, carburant, lit télécommandé … )
Il en discute avec ses copains Philosof et Scientic qui proposent la solution évidente, à savoir continuer ainsi sans argent mais en reprenant le travail.
Attention dit Philosof, chacun devra travailler mais dans son domaine d’excellence et ainsi trouvera son bien être.
Génial dit Scientic, les progrès n’iront plus à l’encontre de l’humanité puisque le profit financier aura disparu et la recherche avancera très vite.
Alors vint le temps de la réflexion, et si on cultivait, élevait que le nécessaire pour bien vivre et si en plus tout restait accessible à tous et gratuitement.
Mais attention ! il ne faudrait pas que l’on se nourrissent avec des produits frelatés, ni artificiels, bien sélectionnés et surtout le plus naturels possibles.
Il ne manquerait plus que ça que l’on s’empoisonne gratuitement !
Oui mais et ceux (les fainéants) qui préféraient jadis travailler dans leurs bureaux bien chauffés !
Et bien qu’ils y retournent mais à condition que ce soit des services nécessaires, l’ANPE ne se justifie plus .
Il faut bien que les garagistes et autres carrossiers réparent nos véhicule flambant neufs, quoique si les fabricants si remettent à leurs chaînes, on pourraient avoir toujours des voitures neuves dés le moindre petit accro ou dés la première panne, il faudra quand même que certains s’occupent à recycler toute cette ferraille
Pourquoi pas les anciens voleurs et gendarmes car ils n’auront plus rien à voler donc on ne pourra plus rien leur reprocher ( remettez chacun dans l’ordre)
Les travaux publics eux pourraient bien entendu s’y remettre mais attention il faudra commencer par détruire les péages et élargir les routes
Les chirurgiens auront peut être toujours quelques accidentés de la route pressés de courir après le temps (les vieux réflexes sont tenaces)
L’espoir que les chercheurs enfin libérés de leurs satanés budgets nous trouveraient bien quelques remèdes miracles pour toutes ces saloperies de maladies et qui sait si elles ne diminueraient pas par une meilleure qualité de vie.
De ce coté là il faudrait toujours quelques enseignants (des bons) pour reformer les tètes des futurs chercheurs, chirurgiens, mécaniciens, vendeurs (excuser c’est une erreur) et encore bien d’autres professions (seulement les indispensables)
Et l’essence ! hein l’essence ! Ah voilà le défaut de la cuirasse.
Pas sure, car la qualité de vie ne passerait plus par le gain en tout genre et les idées de remplacement ne manqueraient pas (moteur électrique ….) puisque ne l’oublions pas rien ne nous presserait : il suffirait de produire seulement en fonction de nos besoins (les premiers temps d’émoi collectif avec nos 20 postes informatiques dans la maison seraient bien loin à présent) et ainsi d’éviter le gaspillage (d’ailleurs ce mot disparaîtrait du vocabulaire)
Attention il ne faudrait oublier de se reposer, le comble serait que nous n’en sentions plus le besoin ! C’est que nous deviendrions de plus en plus exigeant pour nous même, pardi.
Mr Grossevoiture, toujours soucieux de son petit univers douillet y trouva également son compte car toute la nourriture frelatée qu’il mangeait par plaisir serait aussi la plus saine possible, en effet il n’y a plus rien à gagner donc consommons le meilleur.
Deux anciennes relations peu fréquentables Mr Volalatire et Mr Banquier s’inquiétèrent fortement par voie de conséquence de même que Mr Jean d’arme et Mr Pub.
En effet toutes ces professions (non métiers) disparaissaient de fait.
Que faire ? et bien travailler à rendre ma voiture encore plus confortable et performante répondit Mr Grossevoiture ; pourquoi pas ?
Ou bien écrire des livres, réaliser des émissions télévisées plus intelligentes.
Et les jeux d’argent !! mon dieu (existait-il encore ?) , ces fameux jeux plus que débiles sensés apporter le bonheur, ils n’avaient plus qu’a « se rhabiller »
L’épanouissement (ou bonheur) résidait à présent dans le fait d’exercer un travail qui produise seulement le nécessaire et cela le mieux possible puisque nous en étions les premiers bénéficiaires mais également à fournir le superflu, à redéfinir, autant que désir le souhaiterait.
Les gouvernants sentant leurs raisons d’être diminuer puisque les notions de classes sociales, économie mondiale, partage des richesses….disparaissaient se réunir lors d’une énorme assemblée mondiale afin d’y réfléchir.
Dans leur groupe la dépression s’installa rapidement, en effet le seul domaine qu’il restait éventuellement à contrôler était de traquer les « tir au flanc »qui ne voulaient pas travailler mais même ceux la étaient en nombre négligeable puisqu’à présent le travail n’était plus imposé mais choisi, le médecin avait la même reconnaissance (aucun salaire) que le garde champêtre ou le berger (eh oui certains métiers très utiles revenaient)
Même Mr Mandarome, grand gourou devant son éternel déprima
Et s’il y a trop de bergers et pas assez de médecins rétorqua Mr Leprésidentdelagrandenationimpéraliste certain alors de tenir la faille à ce nouveau système qu’il ne contrôlait plus.
C’est tout simplement répondit Mr Lechefdelapetiterépublique qu’il y a certainement moins de gens malades.
Plusieurs crises de nerfs s’en suivirent dans cette honorable assemblée.
Mr Grosserépubliquebananière dit alors : il faut trouver celui qui a eu cette idée ou encore l’auteur de ce texte et le tuer.
A l’unanimité, cette proposition fut approuvée par vote démocratique.
claude T