le dernier Depleschin ...
je suis certes impartiale car je prise beaucoup ce garçon ( à ce propos, j'ai lu dans Le Monde de cette semaine l'élucubration d'une intello encartée et bien allumée lui reprochant de faire un cinéma de bourge qui parle de la famille au lieu des problèmes des banlieues, je schématise à dessein mais la prose de la donzelle ne mérite guère mieux
).
ce film étonnant m'a sonnée et fait rire aussi : tout ce que je demande au cinéma finalement
. .
cela pourrait être un huis clos or ce n'est jamais étouffant, l'image et son sens sont ouverts sur d'infinies fenêtres; à partir de thèmes convenus ( une mère qui n'aime pas son fils, opposition soeur/frère, deuil enfantin, rivalité masculine ) on assiste à des développements bellement iconoclastes mais plausibles car fouillés et subtils : on effleure, on ne montre pas;
la nature humaine est terriblement prévisible et récurrente mais parfois étonnante quand on sait la démasquer!
Amalric est au fort de sa forme, déjanté à donf, émouvant, hilarant
E. Devos mystérieusement piquante et décalée
C. Deneuve : waouffff une matriarche qui sait distancier
C. Mastroianni, troublante ( quand on la regarde on pense à son père, si on ferme les yeux quand elle parle on voit sa mère à 35 ans, sa belle-mère dans le film
)
A. Consigny toute la misère du monde, rentrée et sourde, dont on perçoit à la toute fin le banal secret . .
je vous épargnerai le corollaire avec les deux grands ( Bergman et Chabrol ) ayant inventorié le rassis familial
c'est tout aussi percutant sans oublier la légèreté inhérente à toute tragédie.
un seul détail inutile : ça se passe à Roubaix . . heureusement on n'en voit presque rien.