Voilà un film dont on n'a pas beaucoup parlé, qui s'annonçait comme le dernier navet sirupeux, et qui est ma bonne surprise du mois.
Le principe est le même que dans
Last Action Hero, qui jouait sur le télescopage de deux mondes, celui des films d'action et le nôtre. Cette fois, ce n'est pas Schwarzie qui se retrouve dans dans le monde réel, mais une (presque) princesse de conte de fée sortie tout droit d'un vieux Disney, pastiche de
Cendrillon,
Blanche Neige et
La belle aux bois dormants. L'occasion d'ironiser sur le gouffre entre les clichés des contes de fée et la dure réalité.
Le jour de son mariage avec un prince charmant, la future princesse (qui vivait jusqu'à présent en harmonie avec les gentils animaux de la forêt) est envoyée dans le monde réel par les maléfices de la méchante reine (Susan Sarandon) et se retrouve à Manhattan. Persuadée d'être toujours dans un monde où tout le monde est gentil sauf les horribles dragons et les personnages repoussants, elle se fait arnaquer de partout et finit à la rue. Un citadin cynique, sa parfaite antithèse (Patrick Dempsey, le charmant neurochirurgien de
Grey's Anatomy), a pitié d'elle et l'héberge. Chacun est sur le point de se marier, mais une attirance va naître en les deux, qui va les faire évoluer, le citadin réapprenant à rêver alors que la future princesse va comprendre que tout n'est pas aussi simple que dans les contes de fée... Et si le prince charmant du dessin animé (un bel abruti qui va passer dans notre monde pour la retrouver) n'était pas son véritable prince charmant ?
Bon, certes, c'est du déjà vu : des films comme
Shrek avaient déjà tourné en dérison les clichés du conte de fée. Et
Il était une fois ne va pas chercher bien loin. Mais c'est agréable, enlevé, marrant, frais sans prise de tête, et j'ai passé un très bon moment. Un soin particulier a été apporté à la gestuelle des personnages de conte de fée : une fois dans notre monde, ils sont joués par de vrais acteurs dont les mouvements recoupent à merveille ceux de leurs avatars animés. L'actrice qui joue la future princesse réalise une belle performance en ce sens, parfaite dans le moindre détail, dans sa façon de s'étirer en baillant, de battre des cils d'un air innocent, etc...
La point fort du film, c'est qu'il peut être apprécié par tous les publics, des enfants qui y verront un beau conte de fée contemporain (ils s'identifieront à la petite fille du citadin : sa mère et morte, elle n'aime pas la fiancée de son père et préfèrerait qu'il choisisse cette gentille princesse sortie de nulle part) aux adultes qui profiteront du second degré : bêtise du prince charmant qui ne comprend rien à rien, petits écureuils de dessin animé furieux de ne plus pouvoir parler une fois arrivés dans le monde réel, comparaison de la princesse mièvre et exaltée avec une fille qui aurait pris un hallucinogène de trop...