Into The Wild

Si la Graine et le Mulet est le meilleur film de 2007 Into The Wild sera peut-etre le plus beau film de 2008.

Contrairement à ce que je craignais ce n'est pas un hymne boboïsant à la beauté de la nature, ni un catalogue d'agence de voyage pour aller en Alaska.

Le personnage principal n'est pas montré comme un Nicolas Hulot (encore moins comme un Yann Arthus-Bertrand ) mais comme ce qu'il a été, un jeune homme extrémiste, obsessionnel, égoïste, cultivé, naïf, inconscient et intransigeant.

Into The Wild est aussi l'héritier de l'oeuvre de Kerouac, car une bonne partie du film parle de l'errance de deux ans qui a précédé les derniers mois d'agonie en plein Alaska. Pas une errance de bobo avec un beau camion aménagé mais un vrai abandon, sans argent, sans plan, à la rencontre d'autres personnages un peu marginaux, les oubliés de l'amérique. A celui qui lui demandera pourquoi, alors qu'il veut absolument aller en Alaska, il a brulé son argent il répondra "parce que l'argent rend prudent".

Prudent effectivement il ne le sera pas et mourra empoisonné et affamé en plein milieu de nulle part (rassurez-vous je ne dévoile pas la fin, on le sait dès le début). Victime de son amour de la nature, mais surtout de ses démons personnels.

zebadguy a écrit:

Si la Graine et le Mulet est le meilleur film de 2007 Into The Wild sera peut-etre le plus beau film de 2008.

Oula comme tu y vas zeb... Vu aussi le film hier et je n'aurai pas des propos aussi dithyrambique. Il y a un je ne sais quoi de trop dans les films de Sean penn, un côté too much, un trop plein de bon sentiment qui me dérange.

Tu vois genre le bohneur d'être agriculteur, les beautés du grand canyon et cette scène quand il se douche, avec un ralenti sur soleil couchant et filtre orangé, je lache un peu dans ces moments la. Et puis 2h40, c'est un peu long quand même.

zebadguy a écrit:

Prudent effectivement il ne le sera pas et mourra empoisonné et affamé en plein milieu de nulle part (rassurez-vous je ne dévoile pas la fin, on le sait dès le début). Victime de son amour de la nature, mais surtout de ses démons personnels.

Je dirai de son inconscience. Partir sans une carte, de surcroit en Alaska, c'est pas une notion de rébellion, d'idéologie ou de démons personnels, c'est être stupide. Et son histoire de rivière, il lui serait pas venu l'idée de chercher un gué en aval? En tout cas heureusement qu'il y a cette fin qui tranche un peu avec l'ambiance générale du film.

Sympa, mais j'attends mieux de 2008!

c0rt0maltese a écrit:

Oula comme tu y vas zeb... Vu aussi le film hier et je n'aurai pas des propos aussi dithyrambique. Il y a un je ne sais quoi de trop dans les films de Sean penn, un côté too much, un trop plein de bon sentiment qui me dérange.

C'est vrai mais il faut dire qu'il ne s'attaque qu'à des sujets extrèmes. Par exemple le père dont la fille a été tuée par un chauffard (il me semble dans Crossing Guard). Alors c'est vrai que ça peut paraitre too much mais c'est aussi le sujet qui veut ça.

Par contre je ne parlerais pas de "bons sentiments".

Citation :

Tu vois genre le bohneur d'être agriculteur, les beautés du grand canyon et cette scène quand il se douche, avec un ralenti sur soleil couchant et filtre orangé, je lache un peu dans ces moments la. Et puis 2h40, c'est un peu long quand même.

Tu exagères un peu parce que Penn a quand meme réussi à éviter l'étalage de belles images de catalogue de tour-operator. Bien sur il y a quelques beaux paysages mais sur 2h40 il n'y en a vraiment pas tant que ça.

Et pour le personnage principal effectivement c'est beau d'etre agriculteur, Sean Penn ne prétend pas spécialement qu'il a raison (les personnes que son personnage croise ne donnent pas vraiment l'impression d'avoir une vie idyllique mais plutot d'etre paumés voire un peu abrutis...) mais c'est ce que MacCandless pense réellement.

Citation :

Je dirai de son inconscience. Partir sans une carte, de surcroit en Alaska, c'est pas une notion de rébellion, d'idéologie ou de démons personnels, c'est être stupide. Et son histoire de rivière, il lui serait pas venu l'idée de chercher un gué en aval? En tout cas heureusement qu'il y a cette fin qui tranche un peu avec l'ambiance générale du film.

Bien sûr que c'est inconscient. Comme les alpinistes qui vont gravir des montagnes en solitaire, en hiver, en face nord. Je pense que c'est surtout de l'obsession, de l'intransigeance, de la passion, et dans le cas de MacCandless des raisons personnelles (ses sordides histoires familiales notamment). Sa fin ressemble presque plus à un suicide finalement.

Citation :

Sympa, mais j'attends mieux de 2008!

On verra mais pour moi c'est un très grand film.

Houlala, c'est la grosse cata, là.

J'ai vu le film hier, et effectivement je l'ai perçu comme corto.

Visuellement, la façon de filmer la nature me fait penser à Terrence Mallick, que je n'ai jamais supporté, cette espèce de vision naïve et très carte postale.

Et puis, j'ai trouvé que ça accumulait quand même pas mal de clichés... Le mec, il se balade pendant 2 ans dans tous les coins du pays, il vit avec des gens en marge de la société, et il tombe à chaque fois sur des gens sympas, accueillants, généreux, etc... De l'agriculteur au vieux en passant par la nana des services sociaux et surtout ce gentil couple de hippies ainsi que cette gentille jeune fille qui joue de gentils morceaux de guitare. D'ailleurs la musique d'Eddie Vedder, bon, hum... Du gentil folk quoi, ça a beaucoup plu à ma copine qui était amoureuse d'Eddie Vedder quand elle était ado. Alors ça tombe assez vite dans les bons sentiments. En face de ça, la méchante société représentée par de méchants parents et des hommes en costard et attaché-case. On a bien compris que Sean Penn était top rebelle, mais bon voilà quoi.

Et puis bon au bout du compte, j'ai pas trop compris quelle était la finalité de l'histoire.

Bref, je m'y suis ennuyé, comme avec No country for old men - décidemment.

nakata a écrit:

Visuellement, la façon de filmer la nature me fait penser à Terrence Mallick, que je n'ai jamais supporté, cette espèce de vision naïve et très carte postale.

ça n'a strictement rien à voir avec Terence Mallick ! pour un film qui se déroule dans des endroits parmi les plus beaux du monde, c'est pas si beau que ça, c'est assez "brut". Il aurait pu y avoir des couchers de soleil de fou à longueur de film (genre comme le film de Nicolas Vannier dans le grand nord) et en fait non. D'ailleurs Sean Penn a dit explicitement qu'il ne voulait pas donner une impression de catalogue de voyage et je trouve qu'il a réussi. A part quelques scènes, l'Alaska donne plutot une impression d'austérité que de beauté.

Citation :

Et puis, j'ai trouvé que ça accumulait quand même pas mal de clichés... Le mec, il se balade pendant 2 ans dans tous les coins du pays, il vit avec des gens en marge de la société, et il tombe à chaque fois sur des gens sympas, accueillants, généreux, etc... De l'agriculteur au vieux en passant par la nana des services sociaux et surtout ce gentil couple de hippies ainsi que cette gentille jeune fille qui joue de gentils morceaux de guitare.

En meme temps c'est un peu une histoire vraie tirée d'un journal hein... c'est sûr que le gars il devait etre un peu dans son monde, dans le genre "tout le monde il est beau tout le monde il est gentil, sauf ceux qui bossent dans un bureau".

Citation :

En face de ça, la méchante société représentée par de méchants parents et des hommes en costard et attaché-case. On a bien compris que Sean Penn était top rebelle, mais bon voilà quoi.

Tu parles de Sean Penn mais c'est pas vraiment Sean Penn qui pense ça (enfin peut-etre que oui mais on s'en fout), c'est juste la vie et l'état d'esprit d'un jeune paumé, extrémiste et immature alors évidemment c'est caricatural (comme tous les extrèmes) mais bon mourir dans un bus abandonné en alaska à priori tu te dis que c'est pas très crédible et pourtant...

Citation :

Et puis bon au bout du compte, j'ai pas trop compris quelle était la finalité de l'histoire.

Ce genre de commentaire vraiment ça me surprend. Depuis quand il doit y avoir une finalité ? C'est la vie (assez originale pour mériter un roman ou un film d'après moi) d'un jeune homme. Et puis bon son message (celui du personnage) est parfaitement clair. on peut le trouver initéressant ou caricatural, certes, mais de là à chercher une finalité j'ai du mal à comprendre.

Bon c'est pas grave y a la 3eme saison de Lost qui reprend

zebadguy a écrit:

Ce genre de commentaire vraiment ça me surprend. Depuis quand il doit y avoir une finalité ? C'est la vie (assez originale pour mériter un roman ou un film d'après moi) d'un jeune homme.

Ah bah je sais pas, c'est juste que je supposais qu'il y avait une finalité que je n'aurais pas saisi. Parce que la vie du mec, c'est peu dire qu'elle m'a pas passionné...

Ouaiiiiis, Lost rules !

(4e saison)

nakata a écrit:

Ah bah je sais pas, c'est juste que je supposais qu'il y avait une finalité que je n'aurais pas saisi. Parce que la vie du mec, c'est peu dire qu'elle m'a pas passionné...

Mais quand meme t'avais compris que c'était un agent double infiltré dans le cartel d'Anchorage non ?

nakata a écrit:

Houlala, c'est la grosse cata, là.

J'ai vu le film hier, et effectivement je l'ai perçu comme corto.

Comme quoi tout arrive, nak qui partage mon avis!