C'est pas faute d'avoir essayé avec Eastwood. Malgré Sur la route de Madison, j'ai persisté avec Minuit dans le jardin et du mal, Space Cowboys, et maintenant avec La mémoire de nos pères. Rien à faire. Ces films provoquent en moi, au mieux de l'ennui, au pire de l'agacement.
La Mémoire de nos pères se décompose en deux parties imbriquées :
1) Une bataille à Iwo Jiwa. Le problème c'est que les scènes de guerre ne se distinguent pas de beaucoup d'autres films du genre, qui, tous, patissent de la comparaison avec la première phase du Soldat Ryan. On oublie vite.
2) Le retour au pays des 3 soldats censés avec planté le fameux drapeau, et leur utilisation comme symbole par les autorités. Ces scènes auraient pu être l'occasion pour Eastwood d'approfondir ses personnages. Mais non. Sur les trois, il y en a deux qui restent complètement transparents, dont on ne sait même pas ce qu'ils éprouvent, qui n'existent tout simplement pas - à vrai dire, je serais bien incapable de dire leur nom ou de les distinguer l'un de l'autre. Le troisième, un Amérindien, passe au premier plan, mais c'est un personnage complètement monolythique : en clair, on le voit déprimer pendant tout le film. Mais comment un réalisateur peut-il aussi peu s'intéresser à ses propres personnages ?
Du coup, on s'est ennuyé sec. Nakatette s'est endormie au tournant de la deuxième bobine. J'ai réussi à lutter contre le sommeil jusqu'au final, je me demande bien pourquoi car une fois de plus, ce final est désespéremment académique, déjà vu, sur le thème "que sont-ils devenus après toutes ces aventures ?" (hum) avec un personnage narrateur. Sur cet exercice, le modèle que peu de films atteignent, à mon sens, c'est le sublime Casino.
Le lendemain de cette petite vidéo, je me suis trainé jusqu'au cinéma municipal pour voir Stardust, l'adaptation d'un roman de l'excellentissime Neil Gaiman. J'ai pas lu le livre (je vous conseille Neverwhere du même auteur), mais à première vue le style du réalisateur est loin d'être aussi léger que celui de l'écrivain britannique. Il s'agit d'un conte fantastique gentillet, qui s'adresse plutôt à un jeune public, dans le style d'A tout jamais, une histoire de Cendrillon (les critiques parlent de Princess Bride). En mieux, quand même, car le film bénéficie de la fantaisie de Gaiman. Enfin, pour découvrir du Gaiman à l'écran, je conseille plutôt le film qu'il a fait lui-même (pas sorti en France, mais trouvable en DVD) : MirrorMask.
Cet après-midi, encore du cinéma municipal avec Un Jour sur Terre. Moi, j'aime bien les documentaires animaliers. Ben quoi ?