Vous connaissez le Printemps de Septembre ? Non ?
Toulouse a des ambitions. Elle veut teinter sa couleur de ville populaire méditerranéenne avec des touches de culturel de haut vol et d'alternatif intello. Donc, voici le Printemps de Septembre, rdv annuel de l'art contemporain.
J'ai passé quelques heures au Musée des Abattoirs à regarder des mors de cheval surpendus à des cravaches, posés à côté d'étagère IKEA sur lesquelles reposaient des objets non identifiés mais sans grand intérêt, le tout menant à une vitrine dans laquelle est reconstitué un désert avec un fil électrique qui y déverse un truc qui ressemble à du pétrole.
Je ne dis pas que tout était du même ordre, non non... Il y avait aussi des choses plus clairement nulles : Une salle remplie d'oeuvres faites par un jeune artiste sorti récemment des Beaux-Arts. Il s'agissait de panneaux peints avec des sortes de patines môches. Un joli texte expliquait je ne sais plus quelle parabole conceptuelle...
Le clou, c'est une expo qui avait lieu au Cloître des Jacobins. L'artiste, une certaine Je-ne-sais-plus-quoi Lucas, avait disposé des voitures accidentées dans la nef de l'église, un canapé pénétré par un néon, et d'autres choses destinées, a-t-on dit, à
choquer le public. En dernier lieu, une photo d'un personnage de dos, cul nu, son cul à elle, en l'occurence. Et chacun de s'extasier devant la provocation.
Duchamps, il y a 40 ans, avait provoqué avec sa pissotière. Et l'italien, là, avec sa boite de merde (Manzoni ?). Même Ben, avec certains discours.
Pendant que cette nana qui a les bons noms dans son carnet d'adresse joue les écorchées vives et se fait payer une fortune pour montrer son cul au public, ce qui n'est ni nouveau, ni drôle, ni particulièrement intéressant pour nos petites têtes de gens stupides, il y a des artistes qui ont une idée fixe qu'ils exploitent et creusent sans jouer les marginaux torturés et il vaut la peine qu'on regarde un peu ce qu'ils en font.
Quel mérite, quelle créativité et quel intérêt y-a-t-il dans ce petit jeu d'enfant gâté ? C'est du nombrilisme à l'état pur. Et chacun y trouve son compte d'auto-satisfaction malsaine : les organisateurs, les artistes, le public qui cautionne (la main au menton, hochant la tête d'un air entendu).
Voici un artiste contemporain qui lui, je trouve, mérite de l'attention :
Banksy.
Merci Toulouse pour ce magnifique moment de misère humaine !!!
Basille