nakata Modérateur
Nombre de messages : 3633 Localisation : Marie-George Buffet Land Date d'inscription : 28/09/2006
| Sujet: Suette anglaise Mar 29 Mai 2007 - 0:46 | |
| Episode 7 de The Tudors : un tableau apocalyptique de ce que fut l'une des épidémies de sweats, dans l'Angleterre du XVIème siècle. ça m'a intrigué, j'ai fait une recherche, et j'ai enfin trouvé la traduction de cette maladie. - Citation :
- Après l'explosion créatrice du cambrien, on admet que plus de 99% des espèces vivantes se sont éteintes. Sans aller jusqu'à ces extrêmes, il est vraisemblable que depuis l'apparition de l'Homo sapiens, certaines bactéries ont dû être éliminées.
Il est une maladie, appelée la suette anglaise, qui fut extrêmement menaçante avant de disparaitre spontanément. Le 22 août 1485, la bataille de Bosworth met fin à la guerre des Deux Roses et donne à Henry VII la suprématie sur la couronne d'Angleterre. Peut-être en relation avec cette guerre éclate un mois plus tard une épidémie qui est très vite à son maximum à Londres avant d'atteindre l'Angleterre mais épargnant l'Ecosse et l'Irlande.
La suette frappait les hommes jeunes et vigoureux, elle provoquait une détresse respiratoire précédée de céphalées intenses et de sueurs particulièrement malodorantes. Atteints de délire, les malades sombraient dans la somnolence. La mortalité était extrêmement élevée. La maladie terrorisa l'Angleterre puis disparut de façon inexpliquée. Elle n'aurait donc existé qu'entre 1485 et 1552. En fait, il n'y eut aucune manifestation entre 1486 et 1507 où elle réapparut à Londres. Lors d'une troisième résurgence, en 1518, elle atteint Calais en ne touchant que les Anglais.
Finalement, nous ignorons presque tout de cette maladie, était-elle une forme de dengue, une autre maladie virale?
La suette fut une maladie singulière par bien des côtés, en particulier sa spécificité anglaise, il s'agit d'un exemple, peut-être le seul, d'affection épidémique dont la vérité historique ne fait pas de doute et qui s'est éteinte spontanément depuis maintenant 4 siècles.
S'agit-il d'une extinction définitive ou assisterons-nous à une résurgence de la suette anglaise? L'avenir nous le dira, mais il serait peut-être présomptueux de spéculer sur une extinction éternelle de cette étrange maladie.
L'attitude la plus sage est une attitude de principe selon laquelle on n'éradique pas une maladie infectieuse. Le silence de la suette, assimilé parfois à une disparition, n'est pas synonyme d'extinction définitive. Quant à la variole, l'histoire de sa disparition est trop récente pour pouvoir crier définitivement victoire. http://www.stethonet.org/news/actu.php?cat3=1366 - Citation :
- Il y a dans ces maladies des transformations, et pour ainsi dire, des jeux qui ne permettent de faire nulle part aucune classification précise. Quelques-unes, par exemple, après avoir eu un caractère très long-temps local, acquièrent soudainement une puissance bien plus grande et débordent à l'improviste sur les pays environnans. La suette anglaise est dans ce cas; d'abord exclusivement bornée à l'Angleterre, elle fit lors de sa dernière apparition une invasion sur le continent et désola tout le nord de l'Europe. Cette maladie est si étonnante, qu'elle mérite une mention détaillée. Je l'emprunte à M. Hecker.
La suette anglaise était une affection excessivement aiguë, qui se jugeait en vingt-quatre heures au plus. Dans cette marche si rapide, elle présentait des degrés et des formes différentes; et les observateurs en ont signalé une où le signe caractéristique, la sueur, manquait, et où la vie, succombant sous un coup trop violent, s'éteignait en peu d'heures.
Le mal arrivait sans que rien l'annonçât. Chez la plupart, la suette, comme presque toutes les fièvres, commençait par un court frisson et un tremblement qui, dans les cas mauvais, se transformait en convulsions; chez d'autres, le début était une chaleur modérée, mais toujours croissante, qui les surprenait, sans cause connue, au milieu du travail, souvent le matin au lever du soleil, même au milieu du sommeil, de sorte qu'ils se réveillaient tout en sueur.
Alors le cerveau devenait rapidement le siège de dangereux phénomènes. Plusieurs tombaient dans un délire furieux, et ceux-là mouraient pour la plupart. Tous se plaignaient d'un sourd mal de tête, et au bout de très peu de temps survenait le terrible sommeil, qui se terminait le plus souvent par la mort. Une angoisse horrible tourmentait les malades, tant qu'ils conservaient l'usage de leurs sens. Chez plusieurs, la face devenait bleue et se tuméfiait, ou du moins les lèvres et le cercle des yeux prenaient une teinte bleue. Les malades respiraient avec une extrême difficulté; en outre, le coeur était saisi de tremblement et de battement continuels; et cet accident était accompagné d'un sentiment incommode de chaleur interne, qui, dans les cas funestes, montait vers la tête et déterminait un délire mortel.
Après quelques délais, et chez beaucoup de prime d'abord, une sueur se manifestait sur tous les points du corps et coulait avec une grande abondance, apportant le salut ou la mort, suivant que la vie résistait à une aussi furieuse attaque.
La suette anglaise n'a pas été une maladie signalée par une seule invasion, et passant comme un ouragan sur les populations; elle a eu cinq irruptions, séparées les unes des autres par d'assez longs intervalles, et variables par l'étendue des pays ravagés.
La suette, au moment où elle parut, était une maladie complètement nouvelle pour les hommes parmi lesquels elle sévissait. C'est aux premiers jours d'août de l'an 1485 que l'on fixe son apparition sur le sol de l'Angleterre. Le même mois, elle éclata à Oxford, et tel fut l'effroi qu'elle répandit dans cette université, que les maîtres et les élèves s'enfuirent, et que cette école célèbre resta déserte pendant six semaines. Londres fut envahi par la maladie dans le mois de septembre, et perdit un grand nombre de ses habitans; mais cette rapide et redoutable maladie ne devait pas avoir une longue durée : elle cessa subitement dans les premiers jours de janvier 1486, après s'être strictement renfermée dans les limites de l'Angleterre.
Après cette première attaque, la suette s'est montrée quatre autres fois en Angleterre, respectant toujours l'Écosse et l'Irlande, n'infectant de la France que Calais, alors occupé par les Anglais, et n'ayant pénétré qu'une fois en Allemagne et dans le nord de l'Europe.
Depuis lors la suette n'a plus reparu en Angleterre; elle y est aujourd'hui aussi inconnue qu'elle l'était avant le mois d'août 1485. On remarquera néanmoins qu'elle offre de grandes ressemblances avec la maladie cardiaque de l'antiquité, caractérisée aussi par un flux de sueur abondant. http://fr.wikisource.org/wiki/Les_Grandes_%C3%89pid%C3%A9mies | |
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campagne première Modérateur
Nombre de messages : 2541 Localisation : entre vignes et caveaux Date d'inscription : 26/09/2006
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billbaroud35
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| Sujet: Re: Suette anglaise Mar 29 Mai 2007 - 11:15 | |
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nakata Modérateur
Nombre de messages : 3633 Localisation : Marie-George Buffet Land Date d'inscription : 28/09/2006
| Sujet: Re: Suette anglaise Mar 29 Mai 2007 - 13:57 | |
| - billbaroud35 a écrit:
- depuis que j'ai mis un parapluie sur délib il ne pleut plus en bretagne!
Et sur Roland-Garros. Oui évidemment, mes histoires d'épidémies, c'est pas très sexy. | |
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| Sujet: Re: Suette anglaise | |
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