... Par exemple au travail.
Il est stupéfiant de voir à quel point les comportements de chacun dans le cadre professionnel, aussi "dé-affectés" soient-ils, au sens où nous cherchons à leur enlever toute charge personnelle ou émotionnelle - à être "pro", en somme -, il est stupéfiant de voir à quel point au fond, l'attitude générale, le type de fonctionnement, voire les aspirations sont profondément liés à ces enjeux incontrôlables qui n'existent nulle part plus fortement que dans la famille, et qui portent chacun de nous dans toute sa vie.
L'exception "vie professionnelle" réside dans le fait que c'est une espèce de petit laboratoire, d'échantillon limité de ce que sont nos grands courants internes et passionnés.
Par exemple :
- celui qui n'arrive jamais à mener un projet à son terme. Le client reste injoignable, dit-il, des obstacles et des incidents ralentissent régulièrement l'avancement du projet, etc. Le travail sur le projet, au fur et à mesure que se pointe à l'horizon l'idée de sa "fin", ralentit bizarrement, jusqu'à se bloquer.
Celui-là ne veut pas tuer le père, dit-on. Finir un projet, ou le réussir, serait comme passer devant celui qui sert de modèle, même s'il est aujourd'hui absent.
- celui qui domine ou est dominé, sans autre position acceptable. Il pourra jouer les sûrs de lui avec le petit nouveau qui vient d'arriver, ou se déresponsabiliser totalement, à l'inverse, se laissant porter par l'autre, qu'il considère comme dominant, et devenant aussi irresponsable qu'un petit môme de 5 ans.
Celui-ci cherche sa mère, parait-il.
- celui qui joue la concurrence permanente.
Celui-là, c'est plus simple, on y voit quelqu'un qui n'a pas résolu sa concurence avec la fratrie, à ce qu'on dit.
- celui qui arrive tout les jours en retard. 5 minutes seulement, peut-être, mais toujours 5 minutes.
Celui-là refuse l'autorité, et continue sa crise d'adolescence. J'ai lu quelque part que le retard, c'est une manière de dire "je ne me plie pas à vos règles".
Finalement, si l'on y regarde de plus près, tous ces individus que l'on a pas choisi et qui nous pourrissent parfois la vie pendant les 8h par jour que l'on passe à travailler, qui nous déstabilisent, qui nous empêchent parfois de dormir en paix, ne sont que des adultes qui trainent toujours leurs godillots d'enfants, pensant au fond d'eux que leur "drame personnel" a plus de valeur que celui du voisin et prennent tout le monde en otage de leur incapacité.
Je trouve que cela fait relativiser. Si nos cauchemars quotidiens ne sont que des gamins mal dégrossis, alors...
Bidule
PS : infos piochées un peu partout sur le net... et que je répète sans être sûre de leur pertinence.