photo reportage

Ces images font peur.
Même celles qui sont drôles.
Ces photos ont la grâce de l'instant.
Sans avant ni aprés.
Au millième de seconde prés, elles ont acquis une force immense.
Ce sont des scoops !


La révolution mexicaine éclate le 20 Novembre 1910. La guerre civile dura 7 ans et fit plus d'un million de morts.
Le général Diaz poursuit les partisans de'Emiliano Zapatta et de Pancho Villa.
Le capitaine Fortuno Sarano a été arrêté par les troupes gouvernementales. Condamné, il attend, cigare aux lèvres, le peloton d'exécution.

il est beau

Toujours au Mexique, en 1920.
Russel Milward, de la Royal Geographic Society of London, effectue un voyage pendant que des troubles révolutionnaires éclatent. Les troupes fédérales rasent le village où le voyageur voyage.
Hommes et femmes sont exécutés.
Les enfants sont regroupés sur le bord de la rivière. Milward les suit, avec son appareil photo.
Les soldats font entrer les enfants dans l'eau en leur ordonnant de lever les bras.
Dans quelques secondes il vont tirer...

c'est atroce L'Gé, c'est au-delà d'atroce il n'y a pas de mots

je ne peux pas regarder cette photo

pourtant, il fallait que quelqu'un la prenne

mais vraiment, je ne peux pas

Sing-Sing, le 13 janvier 1928.
Exécution de Ruth Snyder, accusée du meurtre de son mari.
Pour réaliser cette photo, Thomas Howard dissimule un appareil dans le bas de son pantalon. Lorsque le bourreau baisse la manette, le journaliste soulève discrètement le bas de son vêtement. Il déclenche une seule fois car son appareil ne contient qu'une seule plaque.
Le lendemain, la photo est publiée en une du New York Daily News... et fit scandale !

L'Gé a écrit:

Ces images font peur.
Même celles qui sont drôles.
Ces photos ont la grâce de l'instant.
Sans avant ni aprés.
Au millième de seconde prés, elles ont acquis une force immense.
Ce sont des scoops !


La révolution mexicaine éclate le 20 Novembre 1910. La guerre civile dura 7 ans et fit plus d'un million de morts.
Le général Diaz poursuit les partisans de'Emiliano Zapatta et de Pancho Villa.
Le capitaine Fortuno Sarano a été arrêté par les troupes gouvernementales. Condamné, il attend, cigare aux lèvres, le peloton d'exécution.

Cette photo m'a toujours émerveillé. Le capitaine Sarano a vraiment des cojones.... Et ce sourire sarcastique! Immense. Et aujourd'hui, personne ne connait le nom ni le visage de ses bourreaux. Formidable vengeance e Viva Zapata!!!
En revanche, celle des enfants, que je n'avais jamais vu, est insupportable lorsque l'on lit sa légende.... On voudrait une machine à remonter le temps pour aller massacrer les salopards qui ont tiré sur ces gosses.

Moins lourd.
Un conte à la Dickens ?.
Le vieux et puissant Rockfeller est tombé amoureux de la petite fille de son chauffeur.

ben dis donc L'Gé, tu vas nous mettre le bourdon. Je me suis toujours
interrogé sur ce métier de photographe reporter ( j'ai un ancien pote
chez sigma ou capa, bref la plus connue ) , ou de photographe ou
cameraman tout court :

- Comment se trouvent-ils à ce moment-là - on peut pas dire au bon
moment ! - ? Ne sont-il pas à la solde des bourreaux ( par ex le gars
au peloton ) , ne les a-t-on pas payés ou n'ont-ils pas payés ?!

- Pourquoi n'interviennent-ils pas ( je verrai des efnats se faire
trucider je lâcherai l'objecitif, me mettrais entre les enfants et les
tireurs ou, me sauverait !



Tiens, prends l'exemple de lagamine filmée pendant que la boue
l'ensevelisssait. Pourquoi filmer de telles horreurs. Et la dignité, le
respect alors ? ( dans ce cas , ce n'est pas pour montrer des exactions
militaires ou politiques ) ...

J'ai même vu que des paparazii se targuaient d'être des reporters et de faire du reportage ?!



Never trust a reporter ?



Idunno, mais en pensant à mon pote qui sortiat du cossu 6ème
arrondissement - et dont je connaissais certaines idées - je penche
pour , oui, never trust a reporter.

Pas d'accord, Dod.
Ce journaliste-là, ce grand reporter-là, il utilise sa seule arme possible : la photo.
Ces photos dénoncent, témoignent, demontrent, attaquent, défendent...

dodcoquelicot a écrit:

ben dis donc L'Gé, tu vas nous mettre le bourdon. Je me suis toujours
interrogé sur ce métier de photographe reporter ( j'ai un ancien pote
chez sigma ou capa, bref la plus connue ) , ou de photographe ou
cameraman tout court :

- Comment se trouvent-ils à ce moment-là - on peut pas dire au bon
moment ! - ? Ne sont-il pas à la solde des bourreaux ( par ex le gars
au peloton ) , ne les a-t-on pas payés ou n'ont-ils pas payés ?!

- Pourquoi n'interviennent-ils pas ( je verrai des efnats se faire
trucider je lâcherai l'objecitif, me mettrais entre les enfants et les
tireurs ou, me sauverait !



Tiens, prends l'exemple de lagamine filmée pendant que la boue
l'ensevelisssait. Pourquoi filmer de telles horreurs. Et la dignité, le
respect alors ? ( dans ce cas , ce n'est pas pour montrer des exactions
militaires ou politiques ) ...

J'ai même vu que des paparazii se targuaient d'être des reporters et de faire du reportage ?!



Never trust a reporter ?



Idunno, mais en pensant à mon pote qui sortiat du cossu 6ème
arrondissement - et dont je connaissais certaines idées - je penche
pour , oui, never trust a reporter.

C'est un peu plus compliqué que ca.... Et les types qui montent dans les zones de combat avec un boitier photo en guise d'arme méritent un certain respect. Ceci dit, le métier est de plus en plus controlé et encadré par les zautorités qui ont bien compris le pouvoir de l'image. L'époque de la guerre du Vietnam où les photographes allaient où ils voulaient et photographient ce qu'ils voulaient est révolue. Aujourd'hui, on est "embedded" ou on se fait flinguer... Après on peut disserter sur le le fait que ces mecs là cadrent et photographient des atrocités sans intervenir, mais que peuvent-ils faire de plus que mettre leur peau en danger pour que nous puissions voir ( tels les vampires tranquilles dont parlait Jim Morrison) ce qui se passe réellement sur certains point de la planète.
" Never trust a reporter" c'est un peu comme "Tous pourris" : une façon de se dédouaner à peu de frais d'une vraie réflexion sur la complexité de la nature humaine. Sorry, Dod, le prends pas pour toi, mais je connais aussi des reporters... et ce ne sont ni des bouffons, ni des monstres froids. Et d'ailleurs, ils leur arrivent parfois de ne pas bien comprendre nos jérémiades lorsqu'ils reviennent de zones de conflits ou de famine.

Capa justement...
Le 6 Juin 1944, la plus grande force aéroportée du monde débarque sur les côtes normandes.
Capa est là.
Cette photo est quasi ratée. Une fausse manoeuvre du labo a détruit 30 clichés...
Cette photo, juste cette photo reste ... et je ne peux qu'imaginer qu'elle a influencé Ken Annakin et Steven Spielberg...

J'imagine la tronche de Robert Capa quand on lui a dit que le type du labo avait panné ses films

scud56 a écrit:

J'imagine la tronche de Robert Capa quand on lui a dit que le type du labo avait panné ses films

ça devait ressembler à un mélange de ça :




mais vous les trouvez où toutes ces super photos?

Normandie, quelques jours aprés le débarquement.
Un correspondant de guerre réalise ce cliché alors que les troupes américaines s'engagent sur la route de Lisieux.

billbaroud35 a écrit:

scud56 a écrit:

J'imagine la tronche de Robert Capa quand on lui a dit que le type du labo avait panné ses films

ça devait ressembler à un mélange de ça :




mais vous les trouvez où toutes ces super photos?

je scanne un bouquin qui s'appelle "l'aristocratie du reportage photographique" de Borgé/Viasnoff. Il date 1978. Pas sûr qu'il soit en cours de ré-édition !

10 Juillet 1949.
Un train en provenence d'URSS..
Que "lit-on" dans cette photo ? quelles histoires se croisent ?
Ce soldat autrichien a été libéré.
Tout à sa joie, il ne voit pas cette femme qui montre le portrait de son fils.
Et derrière, il y a d'autres soldats.
La femme est en attente... esseulée.
Y'a-t-il peinture plus vraie de l'Allemagne et de l'Autriche de l'aprés guerre ?

Hiroshima.
La lumière et la chaleur dégagées par la bombe ont imprimé sur le mur ,à la la manière d'une plaque sensible, l'image d'une sentinelle qui descendait.

Qu'est-ce qu'elle nous dit cette photo où l'échelle est intacte et où on imagine que le corps de l'homme a été désintégré ?

Cette photo a été interdite pendant trés longtemps aux US.

Shangai.
1948.
C'est la panique... les troupes communistes de Mao s'approchent.
Les queues s'allongent devant les banques pour échanger son papier-monnaie contre de l'or...

C'est une photo au leica du maitre : HCB ! ... tous les visages de cette photo nous racontent quelque-chose : volonté, détresse, résignation, gaité ...

1961.
Conférence dans le bureau présidentiel à la Maison-Blanche.

Cet homme blanc est le directeur de l'hotel de St Augustine.
C'est en Floride.
Il proteste.
Il proteste contre les lois anti-raciales qui permettent aux blancs et aux noirs de se baigner dans une même piscine.
Il déverse un bidon de vitriol sur les baigneurs.

scud56 a écrit:

" Never trust a reporter" c'est un peu comme "Tous
pourris" : une façon de se dédouaner à peu de frais d'une vraie
réflexion sur la complexité de la nature humaine. Sorry, Dod, le prends
pas pour toi, mais je connais aussi des reporters... et ce ne sont ni
des bouffons, ni des monstres froids. Et d'ailleurs, ils leur arrivent
parfois de ne pas bien comprendre nos jérémiades lorsqu'ils reviennent
de zones de conflits ou de famine.

Oui, tu as raison scud. J'ai
été un peu vite en besogne. Mais faut bien prendre le contre pied aussi
parfois et essayer de voir autrement... Donc, je reste sur ton idée.

L'Gé a écrit:

Cet homme blanc est le directeur de l'hotel de St Augustine.
C'est en Floride.
Il proteste.
Il proteste contre les lois anti-raciales qui permettent aux blancs et aux noirs de se baigner dans une même piscine.
Il déverse un bidon de vitriol sur les baigneurs.

abject!

4 Avril 1968, 18 heures 05.

si je puis me permettre...